Des propositions dangereusespour les formations universitaires
Communiquédu 29 mai 2009
LaCSEN-FGAF a été entendue le mercredi 27 mai par la commission Marois-Filâtre. Acette occasion, AutonomeSup, qui a présenté des propositions accessibles surson site http://www.autonomesup-lsh.fr, attiresolennellement l'attention sur le point qui, en l'état des négociations encours avec les ministères, apparaît comme le plus sensible : la réforme dela mastérisation ne peut être acceptée par les universitaires que si lesmasters d'enseignement préparant aux CAPES d'une part ont un contenu disciplinairede haut niveau réellement adossé à la recherche et d'autre part s'articulent defaçon satisfaisante avec les masters de recherche. Dans les disciplines où ilsera difficile de faire coexister un master de recherche et un masterd'enseignement indépendants, ces deux exigences ne peuvent être remplies quedans une organisation en Y, avec une forte initiation à la recherche et unapprofondissement des savoirs disciplinaires au cours des deux premierssemestres de tronc commun, puis une bifurcation soit vers un master 2 derecherche vers la recherche ou l'agrégation (avec stage actif conseillé dans cedernier cas), soit vers un master 2 d'enseignement (avec stage actif,préparation des épreuves disciplinaires et professionnelles du concours et findu mémoire de recherche qui prendrait plus de poids en cas d'échec àl'admissibilité).
Or une telle organisation n'est possible que si l'essentiel du master 1 estconsacré à la recherche et aux savoirs disciplinaires et donc que, pour lemaster d'enseignement, la totalité du troisième semestre soit consacrée à lapréparation des épreuves du CAPES. Les épreuves d'admissibilité doivent êtreplacées après le troisième semestre, donc en janvier ou février. Certainesorganisations syndicales voudraient les voir au début du troisième semestre,voire à la fin du deuxième (en ce cas le CAPES serait un concours à bac + 4 etnon à bac + 5) et l'essentiel des deux premiers semestres de master devraitêtre consacré à la préparation du concours. Il n'y aurait plus ni recherche niapprofondissement disciplinaire dans les deux premiers semestres, ce qui nepermettrait pas un master 2 de recherche. Ces masters ne seraient pas de vraismasters et les universitaires ne pourraient pas accepter de préparer desmaquettes qui dénatureraient leurs diplômes.
Ces propositions constituent de véritables provocations pour tous lesuniversitaires attachés à la qualité de leurs masters. Soucieux de préserverl'excellence des formations universitaires et la qualité de la formation desenseignants, AutonomeSup ne peut accepter de telles propositions qui remettenten cause dans bien des disciplines, en particulier en lettres et scienceshumaines, l'avenir des masters de recherche.
MichelGay Jean-Louis Charlet
Secrétairegénérald'AutonomeSup Présidentd'AutonomeSup