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Appels à contributions
Masculinités imag(in)ées (Genre en séries, n° 4)

Masculinités imag(in)ées (Genre en séries, n° 4)

Publié le par Marc Escola (Source : Laetitia Biscarrat)

GENRE EN SÉRIES : CINÉMA, TÉLÉVISION, MÉDIAS
APPEL À CONTRIBUTION POUR LE NUMÉRO 4
Masculinités imag(in)ées
(Dir.) Geneviève Sellier

Revue scientifique soutenue et hébergée par la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine


Que signifie être un homme ? Les codes de la masculinité, que chaque petit
mâle apprend consciemment et inconsciemment dès sa naissance, passent
aussi par des fictions audiovisuelles depuis que le cinéma puis la télévision
sont devenus une part dominante de la culture de masse, en particulier par
des genres plus spécifiquement destinés au public masculin (action, guerre,
aventure, policier, science-fiction) et par des stars masculines qui
fonctionnent comme des modèles.

Devenir un homme implique de regarder les autres hommes, s’identifier aux
hommes et aux relations entre hommes proposées par les fictions. La
« bonne masculinité » se définit dans chaque culture et à chaque époque par
comparaison avec des masculinités données comme insuffisantes, excessives
ou déviantes (Vincendeau et Gauteur, 1993).

Masculinité hégémonique (Connell, 2005), virilité, patriarcat, castration
symbolique, ces notions peuvent permettre de prendre en compte les
déclinaisons et les contradictions des constructions de la masculinité.
Devenir un homme implique en même temps de se différencier du féminin
et des femmes, dans une culture structurée sur la hiérarchisation genrée
(Delphy, 1997). Dans quelle mesure les fictions audiovisuelles contribuentelles
à renforcer la valorisation du masculin et à légitimer la domination
patriarcale ? Objets d’identification, les figures masculines sont également
construites comme des objets de désir, tout aussi normés que les figures
féminines, lesquelles ont été plus souvent explorées parce que leur caractère
construit est plus évident. Laura Mulvey (1975) a identifié la manière dont
l’Hollywood classique construit la différence des sexes, en distinguant des
tendances voyeuristes et fétichistes du regard masculin sur les personnages
féminins, et Steve Neale (1983) a montré que dans ce cinéma mainstream, les
personnages masculins, à côté des mécanismes d’identification, pouvaient
faire aussi l’objet de regards masculins qui articulent voyeurisme et
fétichisme, mais de façon à désavouer leur sous-texte homo-érotique.

Par quels dispositifs spécifiques et pour qui, les fictions audiovisuelles
rendent-elles le (corps) masculin désirable ? De quoi sont faites les
« mascarades » du masculin (Tasker, 1993 ; Jeffords, 1994) ?

Qu’en est-il du regard féminin sur les personnages (et les corps) masculins ?
Toutes les stars masculines sont-elles traitées de la même façon (Hansen,
1994) ? Les cinémas européens et les cinémas modernes et contemporains
ont-ils introduit des variantes dans ce schéma, et lesquelles ? Dans quelle
mesure le cinéma d’auteur conforte, interroge ou déconstruit les normes de
la masculinité hégémonique ?

Comment s’articulent dans la construction des images masculines, les
différences de genre, de classe, de race, de génération et d’orientation
sexuelle ? Quel trouble apporte dans ce schéma l’émergence d’un cinéma
explicitement gay (Lang, 2002) ? Certains films mettent-ils en évidence la
masculinité comme performance (Butler) ? Est-ce que l’émergence d’un
cinéma de réalisatrices a modifié le schéma asymétrique dominant (Rollet et
Tarr, 2002) ?
Enfin, peut-on identifier des usages spectatoriels différents de ces images de
masculinité en fonction des différents publics qui se les approprient (Jenkins,
1992) ?
Ce numéro de Genre en séries se propose d’explorer comment le cinéma et la
télévision construisent des normes de masculinité désirable (ou pas), pour les
spectateurs et pour les spectatrices, la variabilité de ces normes dans le temps
et dans l’espace, et la capacité de certaines fictions audiovisuelles, certains
genres, certains acteurs, certain-e-s réalisateurs/trices, à les déconstruire ou
à les transgresser. On pourra également réfléchir sur ce qu’apportent le
format et la durée des séries TV ; on s’efforcera dans tous les cas
d’appréhender les images et les sons dans leur contexte de production et de
réception, et d’en faire une analyse située en termes de genre (gender).


Soumission d’une proposition d’article :
Les articles soumis ne doivent pas faire l’objet de publication dans une autre
revue.
Les propositions d’articles contenant un titre, un résumé d’environ 500
mots, une courte biographie, devront être soumises, en français ou en
anglais
à la coordinatrice du numéro : sellier.g@wanadoo.fr
au secrétariat de rédaction : laetitiabiscarrat@hotmail.com gwenlegras@wanadoo.fr
La réception de chaque proposition donnera lieu à un accusé de réception
par courriel.

Calendrier:
Date limite d’envoi des abstracts : 31 mai 2015
Les propositions seront évaluées par la coordinatrice du numéro en
collaboration avec le comité éditorial de la revue en regard de leur
pertinence pour le dossier thématique et de leur qualité scientifique.
• Notification d’acceptation ou de refus : mi-juin 2015
• Envoi des articles complets : septembre 2015


Chaque article sera évalué en double aveugle par un comité de lecture
indépendant. L’équipe éditoriale de la revue Genre en séries décidera avec
Geneviève Sellier, à la lumière des évaluations, de l’acceptation en l’état, de
la demande de modifications ou du rejet.


• Retour aux auteurs sur l’article : novembre 2015
• Remise de l’article final : février 2016
• Publication : printemps 2016.
Les consignes aux auteurs sont accessibles ici.