Questions de société
Mardi 10/03/09: rassemblements devant les rectorats & barrage du pont de la Concorde.

Mardi 10/03/09: rassemblements devant les rectorats & barrage du pont de la Concorde.

Publié le par Bérenger Boulay

- LE PONT DE LA CONCORDE à Paris BARRÉ PAR DES UNIVERSITAIRES, 10 Mars:

Opération coup de poing ce matin à Paris. Un groupe d'universitaires, de chercheurs et d'étudiants a bloqué temporairement le pont de la Concorde, en face de l'Assemblée Nationale pour protester contre la politique gouvernementale.

Ils ont déployé une banderole de 30 mètres sur laquelle on pouvait lire : «République !!! On tue ton école, ton université, ta recherche».

{sciences2} Blog de Sylvestre Huet (Libération):

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/03/le-pont-de-la-c.html

- DANS LE CADRE DU CALENDRIER DE LA COORDINATION NATIONALE DES UNIVERSITÉS, APPROUVÉ PAR LA COORDINATION NATIONALE DES FORMATEURS D'ENSEIGNANTS, à l'appel de SLU et de Sud éducation

RASSEMBLEMENT DEVANT LE RECTORAT DE PARIS À 14H30 (Sorbonne)

De la maternelle à l'université : venez nombreux.


En outre, la coordination nationale des IUT du Grand-Ouest réunie Mardi 3 Mars 2009 à Rennes a lancé le mot d'ordre “Le 10 Mars, les IUT s'arrêtent”.

La fédération Sud éducation
<http://www.sudeducation.org/article2886.html> appelle les personnels de toute l'éducation à rejoindre les personnels du supérieur et les étudiants dans la rue et dans la grève:

Pour la défense de l'Ecole Publique de la Maternelle à l'Université :grèves et manifestations mardi 10 mars et mercredi 11 mars !

Depuis plus d'un mois les personnels en grève du supérieur sont en lutte :

contre la LRU (loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités) et ses conséquences ;

contre le projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs ;

contre la masterisation et la réforme des concours de recrutement du premier et du second degré ;

contre le démantèlement en cours des organismes derecherche (CNRS, INSERM, INRA, etc.) et leur transformation en agencede moyens ;

contre les dotations budgétaires insuffisantes dansl'enseignement supérieur et la recherche, et la mise en concurrence desuniversités ;

contre la suppression programmée du corps de catégorieC des Biatoss et l'externalisation de leurs fonctions, pour latitularisation sans condition des précaires en poste ;

pour l'obtention d'un plan pluriannuel de recrutementd'enseignants, chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels debibliothèque, administratifs et techniques, sur postes de fonctionnairede la fonction publique d'État, à la hauteur des besoins.

En quoi tous les enseignants du premier et du second degré sont-ils directement concernés par cette réforme ?

La suppression de l'année de formation payée avec lestatut de fonctionnaire stagiaire et l'allongement d'une année desétudes non rémunérées (ou avec des stages sous-payés) accroîtraient letri social déjà à l'oeuvre de la maternelle à l'université, multipliantles embûches pour les étudiants des milieux populaires, déjà de moinsen moins nombreux.

Le non remplacement d'une partie des départs enretraite et la réduction drastique des postes aux concoursdiminueraient le nombre d'enseignants fonctionnaires titulaires.

Dans ce contexte, les candidats, nombreux, quiobtiendraient un master mais échoueraient au concours (ou ceux dont laréussite au concours ne serait pas validée faute de master !),constitueraient un vivier important d'enseignants précaires, sans autredébouché dans de nombreuses disciplines.

Le projet Darcos-Pécresse vise donc à mettre enconcurrence plusieurs catégories d'enseignants, avec un moins-disantsalarial pour le plus grand nombre.

La possibilité offerte depuis la loi du 26 juillet 2005d'employer dans la Fonction Publique des contractuels en CDI sur desemplois permanents ouvre un boulevard à la contractualisation desenseignants. À terme, les recrutements pourraient s'effectuerlocalement sans concours en puisant dans le vivier des étudiants à bac+ 5.

Cela signerait la remise en cause du statut de lafonction publique pour tous les personnels de l'Éducation Nationale,comme c'est déjà le cas à La Poste ou France Telecom.

Le projet Darcos-Pécresse renonce à une véritableformation en alternance, articulant connaissances scientifiques etcompétences didactiques et pédagogiques. Pendant la préparation desmasters, l'aspect professionnel sera largement réduit, voire inexistantdans certains masters de recherche, et variable suivant les universitésdu fait de l'autonomie (ce qui préfigure une inégalité des formations),et l'année de formation en alternance remplacée par quelques semainesde stages d'observation ou de pratique accompagnée dans le meilleur descas.Mais les projets ministériels concernant les concours ne laissent paspour autant la part plus belle aux contenus scientifiques, réduits auprofit notamment d'épreuves sur la connaissance du système éducatif quilaisseraient l'arbitraire le plus politique se développer. Lesuniversitaires deviendraient minoritaires dans les jurys de concours auprofit de « personnels de direction, des membres de l'administration etde la hiérarchie de l'Education nationale ainsi que des membres de lasociété civile ».

Pour SUD éducation, il est hors de questiond'accompagner cette contre réforme en négociant des améliorations à lamarge. Depuis l'Appel du 8 novembre, nous avons participé aux côtésd'autres syndicats et organisations aux coordinations nationales sur laformation des enseignants et la refonte du statut desenseignants-chercheurs. SUD Education a participé aux réunions de laCoordination nationale des Universités. Nous avions immédiatementsoutenu son appel de février pour une grève et une manifestation deconvergence avec le supérieur le 10 mars. Des syndicats Sud éducationsont déjà engagés dans la préparation de cette grève dans plusieursacadémies ; dans d'autres, c'est la date du 11 mars qui fait consensusentre les comités de grève des universités et les organisationssyndicales. La coordination nationale vient finalement, sur propositionde l'intersyndicale du supérieur, de retenir le mercredi 11 mars pourdes manifestations unitaires de la maternelle à l'université.

Dans ces conditions, la Fédération SUD Education :

Maintient son appel à la grève le10 mars pour participer aux actions votées par la coordinationnationale (blocage des rectorats et les inspections académiques,rassemblements, actions diverses)

S'associe aussi pleinement àl'appel à manifester le 11, décidé par la coordination nationale desuniversités, réunie à Créteil le 6 mars.

Considère qu'il faut tout fairepour réussir une convergence de tous les personnels des premier etsecond degrés, du supérieur et des étudiants dans l'action le 10 et le11.

Propose que se tiennent des AGcommunes pour déterminer ensemble les suites à donner à cettemobilisation notamment en préparant la grève interprofessionnelle du 19et en mettant en débat sa reconduction.Alors que nous connaissons les mesures de carte scolaire du1er degré et du 2nd degré et des milliers de suppressions de postes auxconcours, que rien n'a réellement bougé quant à la disparition desRASED, que la suppression des BEP et la réforme du Bac pro sontréaffirmées, que de nouveaux emplois précaires sont créés sur descompétences relevant des CPE et des Assistantes Sociales, quel'arbitraire hiérarchique s'attaque au paritarisme, que l'autoritarismeprétend réprimer ceux qui « désobéissent », c'est le moment d'amplifierla mobilisation pour faire échec à cette politique.

Notre engagement dans le renforcement de lamobilisation doit favoriser la construction d'un rapport de force quipermette de préparer la grève interprofessionnelle du 19 mars et sessuites immédiates dans l'action, en particulier du 18 au 20 mars quandse réunira le sommet européen portant sur la mise en oeuvre de lastratégie de Lisbonne, visant la privatisation et la marchandisationdes savoirs, sous prétexte de promouvoir une « économie de laconnaissance » qui implique le démantèlement du service publicd'enseignement et de recherche à l'échelle européenne.

De la maternelle à l'Université, unissons-nous pour la défense du service public et laïque d'éducation et de recherche.

Saint Denis le 06 mars 2009