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Marcel Duchamp et l'érotisme

Marcel Duchamp et l'érotisme

Publié le par Baptiste Roux (Source : décimo)




APPEL A COMMUNICATION :

Colloque international : Marcel Duchamp et l'érotisme.

Jugée inconvenante en France par certains peintres cubistes orthodoxes (dont ses propres frères) et indécente de par son titre, la toile Nu descendant un escalier (1912) ne prend sa valeur qu'une fois exportée aux Etats-Unis. Nu descendant un escalier est en effet accepté là pour ce qu'il est, une oeuvre de scandale qui ajoute au cubisme une volonté cinétique. Pour faire advenir ce qui est, l'aventure laisse donc entendre la nécessité de ce mouvement de dé-contextualisation (tirer cette toile du milieu familier et cubiste français) et de re-contextualisation (la présenter à l'Armory show devant un public américain autrement façonné). L'aventure laisse entendre la nécessité de la dissociation, la nécessité de séparer des éléments qui formaient un corps ou qu'on avait associés, réunis. L'objet élu du readymade, de même, n'est vu qu'à partir du moment où il a été transféré de son lieu habituel à celui inédit de l'atelier ou d'une salle d'exposition. C'est ce déplacement et le choix réfléchi de l'objet (qui ne doit pas procurer de sensation esthétique) qui doit agir comme déclic révélateur ou pas dans la conscience. Le transfert de cet objet, supposé privé de qualité esthétique, doit permettre de retenir parmi un public la plupart du temps choisi, ceux qui sauront apprécier le sel de la nouveauté plutôt que ceux qui tomberont dans l'habitude et le préjugé, les aveugles.
En somme, l'aventure an-artistique de Duchamp « American citizen, born French » (c'est aussi un choix de vie) pourrait être pensée comme une confrontation constante à l'autre, mais un autre dont il lui faudrait vérifier qu'il est bien structuré par une histoire personnelle et des pratiques sociales qui ne l'empêchent pas de faire preuve de discernement. Sans doute y a-t-il chez Duchamp ce désir de se mettre à la merci d'un autre attentif, comme mis sans cesse en alerte par une combinaison sur un échiquier. Pris dans cette modalité, ce colloque se donne pour objectif d'éclairer en quoi l'érotisme, que Duchamp a revendiqué comme le seul « isme » vraiment influent, prend une place essentielle dans l'ensemble de son oeuvre.

Le Colloque aura lieu à l'Université d'Orléans sous les auspices du groupe de recherche INTERTRAD et de l'Association pour l'Etude de Marcel Duchamp du mercredi 7 décembre au vendredi 9 décembre 2005. Nous invitons les personnes intéressées à soumettre une proposition de communication. Veuillez expédier un résumé du sujet proposé (250 mots), une brève bio-bibliographie et vos coordonnées (numéro de téléphone, fax, e-mail) à l'adresse ci-dessous avant le 30 mars 2005.

Marc DECIMO 4 rue de Paradis 75 010 Paris France.
Marcdecimo@aol.com

Communications: limitées à 20 minutes de lecture. Cependant, les textes destinés à être publiés dans les Actes du Colloque pourront dépasser cette longueur. Le choix des textes sera laissé à l'éditeur.

Frais : Nous ne pourrons pas prendre en charge les frais de transport.

Marcel Duchamp and Eroticism.

The painting Nude descending a staircase (1912) was judged unseemly in France by certain orthodox cubist painters (including Duchamp's own brothers) and indecent on account of its title; it only acquired value after it was exported to the United States.
There, Nude descending a staircase is accepted for what it is, a scandalous work which supplements cubism with kinetics.
The politics of seeing advocated by Duchamp made it necessary to de-contextualize the painting by taking it away from the familiar milieu of French cubism and to re-contextualize it at the Armory Show in front of a differently molded American public.
To realize what is, this adventure necessitates taking into account dissociation, separating elements which cohered, or had been previously associated or united.
Similarly, the elected object, the readymade, can only be seen from the moment when it has been transferred from its usual habitat to a new place, be it the studio or the exhibition room.
The displacement and deliberate choice of the object (which must not provide any aesthetic emotion) either activates a trigger in the mind or it does not. The transference of this object, supposedly deprived of aesthetic qualities, makes it possible to distinguish among the generally well chosen audience between those who appreciate novelty and those who fall a prey to habit and prejudice, the blind.
Finally the an-artistic adventure of Duchamp who chose to be an American citizen, although he was born French could be considered as a constant confrontation with otherness, but an otherness structured by a personal history and social practices which enabled him to be discriminating in his choices. One may surmise that Duchamp wanted to be at the mercy of otherness, an intent kind of otherness, similar to a state of alert on account of a new combination on the chessboard.
From this point of view, this interdisciplinary conference aims at highlighting how eroticism, the only word finishing with -ism that Duchamp claimed to have any influence, occupies an essential position in his works.

This conference, organized in cooperation with the Research Group Intertrad and the Association pour l'Etude de Marcel Duchamp, will take place at the University of Orléans, France, from Wednesday, December 7th to Friday, December 9th, 2005. Proposals of approximately 250 words as well as a short bio-bibliographic note with telephone number, fax and e-mail should be sent to:

Marc DECIMO 4 rue de Paradis 75 010 Paris France.
Marcdecimo@aol.com

before March 30th, 2005.

The papers read at the conference should be limited to 20 minutes but a longer version will be accepted for publication in the Proceedings. The selection of papers which will be published rests with the publisher.
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