Questions de société
Manifeste de neuf intellectuels antillais pour

Manifeste de neuf intellectuels antillais pour "des sociétés post-capitalistes" (LeMonde.fr, 16/02/09)

Publié le par Bérenger Boulay

"On ne peut vaincre ni dépasser le prosaïque en demeurant dans lacaverne du prosaïque, il faut ouvrir en poétique, en décroissance et ensobriété. Rien de ces institutions si arrogantes et puissantesaujourd'hui (banques, firmes transnationales, grandes surfaces,entrepreneurs de santé, téléphonie mobile...) ne sauraient ni nepourraient y résister. "


LEMONDE.FR, 16.02.09 :

Le manifeste de neuf intellectuels antillais pour "des sociétés post-capitalistes"

Neuf intellectuels antillais, Ernest Breleur, Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Gérard Delver, Edouard Glissant, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Portecop, Olivier Pulvar, Jean-Claude William ont rédigé ce "Manifeste pour les 'produits' de haute nécessité".

C'est en solidarité pleine et sans réserve aucune que nous saluonsle profond mouvement social qui s'est installé en Guadeloupe, puis enMartinique, et qui tend à se répandre à la Guyane et à la Réunion.Aucune de nos revendications n'est illégitime. Aucune n'estirrationnelle en soi, et surtout pas plus démesurée que les rouages dusystème auquel elle se confronte. Aucune ne saurait donc être négligéedans ce qu'elle représente, ni dans ce qu'elle implique en relationavec l'ensemble des autres revendications. Car la force de ce mouvementest d'avoir su organiser sur une même base ce qui jusqu'alors s'étaitvu disjoint, voire isolé dans la cécité catégorielle –– à savoir lesluttes jusqu'alors inaudibles dans les administrations, les hôpitaux,les établissements scolaires, les entreprises, les collectivitésterritoriales, tout le monde associatif, toutes les professionsartisanales ou libérales...

Mais le plus important est que la dynamique du Lyannaj – qui estd'allier et de rallier, de lier relier et relayer tout ce qui setrouvait désolidarisé – est que la souffrance réelle du plus grandnombre (confrontée à un délire de concentrations économiques,d'ententes et de profits) rejoint des aspirations diffuses, encoreinexprimables mais bien réelles, chez les jeunes, les grandespersonnes, oubliés, invisibles et autres souffrants indéchiffrables denos sociétés. La plupart de ceux qui y défilent en masse découvrent (ourecommencent à se souvenir) que l'on peut saisir l'impossible aucollet, ou enlever le trône de notre renoncement à la fatalité.

GRÈVE LÉGITIME

Cette grève est donc plus que légitime, et plus que bienfaisante, etceux qui défaillent, temporisent, tergiversent, faillissent à luiporter des réponses décentes, se rapetissent et se condamnent.

Dès lors, derrière le prosaïque du "pouvoir d'achat" ou du "panier dela ménagère", se profile l'essentiel qui nous manque et qui donne dusens à l'existence, à savoir : le poétique. Toute vie humaine un peuéquilibrée s'articule entre, d'un côté, les nécessités immédiates duboire-survivre-manger (en clair : le prosaïque) ; et, de l'autre,l'aspiration à un épanouissement de soi, là où la nourriture est dedignité, d'honneur, de musique, de chants, de sports, de danses, delectures, de philosophie, de spiritualité, d'amour, de temps libreaffecté à l'accomplissement du grand désir intime (en clair : lepoétique). Comme le propose Edgar Morin,le vivre-pour-vivre, tout comme le vivre-pour-soi n'ouvrent à aucuneplénitude sans le donner-à-vivre à ce que nous aimons, à ceux que nousaimons, aux impossibles et aux dépassements auxquels nous aspirons.

La "hausse des prix" ou "la vie chère" ne sont pas de petitsdiables-ziguidi qui surgissent devant nous en cruauté spontanée, ou dela seule cuisse de quelques purs békés. Ce sont les résultantes d'unedentition de système où règne le dogme du libéralisme économique. Cedernier s'est emparé de la planète, il pèse sur la totalité despeuples, et il préside dans tous les imaginaires – non à une épurationethnique, mais bien à une sorte "d'épuration éthique 1" (entendre :désenchantement, désacralisation, désymbolisation, déconstruction même)de tout le fait humain. Ce système a confiné nos existences dans desindividuations égoïstes qui vous suppriment tout horizon et vouscondamnent  à deux misères profondes : être "consommateur" ou bien être"producteur". Le consommateur ne travaillant que pour consommer ce queproduit sa force de travail devenue marchandise ; et le producteurréduisant sa production à l'unique perspective de profits sans limitespour des consommations fantasmées sans limites. L'ensemble ouvre àcette socialisation anti-sociale, dont parlait André Gorz,et où l'économique devient ainsi sa propre finalité et déserte tout lereste. Alors, quand le "prosaïque" n'ouvre pas aux élévations du" poétique ", quand il devient sa propre finalité et se consume ainsi,nous avons tendance à croire que les aspirations de notre vie, et sonbesoin de sens, peuvent se loger dans ces codes-barres que sont "lepouvoir d'achat" ou "le panier de la ménagère". Et pire : nousfinissons par penser que la gestion vertueuse des misères les plusintolérables relève d'une politique humaine ou progressiste. Il estdonc urgent d'escorter les "produits de premières nécessités", d'uneautre catégorie de denrées ou de facteurs qui relèveraient résolumentd'une "haute nécessité".
Par cette idée de "haute nécessité", nousappelons à prendre conscience du poétique déjà en oeuvre dans unmouvement qui, au-delà du pouvoir d'achat, relève d'une exigenceexistentielle réelle, d'un appel très profond au plus noble de la vie.

Alors que mettre dans ces "produits" de haute nécessité ?

C'est tout ce qui constitue le coeur de notre souffrant désir defaire peuple et nation, d'entrer en dignité sur la grand-scène dumonde, et qui ne se trouve pas aujourd'hui au centre des négociationsen Martinique et en Guadeloupe, et bientôt sans doute en Guyane et à laRéunion.

D'abord, il ne saurait y avoir d'avancées sociales qui secontenteraient d'elles-mêmes. Toute avancée sociale ne se réalisevraiment que dans une expérience politique qui tirerait les leçonsstructurantes de ce qui s'est passé. Ce mouvement a mis en exergue letragique émiettement institutionnel de nos pays, et l'absence depouvoir qui lui sert d'ossature. Le "déterminant" ou bien le "décisif"s'obtient par des voyages ou par le téléphone. La compétence n'arriveque par des émissaires. La désinvolture et le mépris rôdent à tous lesétages. L'éloignement, l'aveuglement et la déformation président auxanalyses. L'imbroglio des pseudos pouvoirs Région-Département-Préfet,tout comme cette chose qu'est l'association des maires, ont montré leurimpuissance, même leur effondrement, quand une revendication massive etsérieuse surgit dans une entité culturelle historique identitairehumaine, distincte de celle de la métropole administrante, mais qui nes'est jamais vue traitée comme telle. Les slogans et les demandes onttout de suite sauté par-dessus nos "présidents locaux" pour s'en allermander ailleurs. Hélas, tout victoire sociale qui s'obtiendrait ainsi(dans ce bond par-dessus nous-mêmes), et qui s'arrêterait là,renforcerait notre assimilation, donc conforterait notre inexistence aumonde et nos pseudos pouvoirs.

Ce mouvement se doit donc de fleurir en visionpolitique, laquelle devrait ouvrir à une force politique derenouvellement et de projection apte à nous faire accéder à laresponsabilité de nous-mêmes par nous-mêmes et au pouvoir de nous-mêmessur nous-mêmes. Et même si un tel pouvoir ne résoudrait vraiment aucunde ces problèmes, il nous permettrait à tout le moins de les aborderdésormais en saine responsabilité, et donc de les traiter enfin plutôtque d'acquiescer aux sous-traitances. La question békée et des ghettosqui germent ici où là, est une petite question qu'une responsabilitépolitique endogène peut régler. Celle de la répartition et de laprotection de nos terres à tous points de vue aussi. Celle de l'accueilpréférentiel de nos jeunes tout autant. Celle d'une autre Justice ou dela lutte contre les fléaux de la drogue en relève largement... Ledéficit en responsabilité crée amertume, xénophobie, crainte del'autre, confiance réduite en soi... La question de la responsabilitéest donc de haute nécessité. C'est dans l'irresponsabilité collectiveque se nichent les blocages persistants dans les négociationsactuelles. Et c'est dans la responsabilité que se trouve l'invention,la souplesse, la créativité, la nécessité de trouver des solutionsendogènes praticables. C'est dans la responsabilité que l'échec oul'impuissance devient un lieu d'expérience véritable et de maturation.C'est en responsabilité que l'on tend plus rapidement et pluspositivement vers ce qui relève de l'essentiel, tant dans les luttesque dans les aspirations ou dans les analyses.

Ensuite, il y a la haute nécessité de comprendre que le labyrintheobscur et indémêlable des prix (marges, sous-marges, commissionsoccultes et profits indécents) est inscrit dans une logique de systèmelibéral marchand, lequel s'est étendu à l'ensemble de la planète avecla force aveugle d'une religion. Ils sont aussi enchâssés dans uneabsurdité coloniale qui nous a détournés de notre manger-pays, de notreenvironnement proche et de nos réalités culturelles, pour nous livrersans pantalon et sans jardins-bokay aux modes alimentaires européens.C'est comme si la France avait été formatée pour importer toute sonalimentation et ses produits de grande nécessité depuis des milliers etdes milliers de kilomètres. Négocier dans ce cadre colonial absurdeavec l'insondable chaîne des opérateurs et des intermédiaires peutcertes améliorer quelque souffrance dans l'immédiat ; mais l'illusoirebienfaisance de ces accords sera vite balayée par le principe du"Marché" et par tous ces mécanismes que créent un nuage de voracités,(donc de profitations nourries par " l'esprit colonial " et réguléespar la distance) que les primes, gels, aménagements vertueux,réductions opportunistes, pianotements dérisoires de l'octroi de mer,ne sauraient endiguer.

VICTIMES D'UN SYSTÈME FLOU, GLOBALISÉ

Il y a donc une haute nécessité à nous vivre caribéens dans nosimports-exports vitaux, à nous penser américain pour la satisfaction denos nécessités, de notre autosuffisance énergétique et alimentaire.L'autre très haute nécessité est ensuite de s'inscrire dans unecontestation radicale du capitalisme contemporain qui n'est pas uneperversion mais bien la plénitude hystérique d'un dogme. La hautenécessité est de tenter tout de suite de jeter les bases d'une sociéténon économique, où l'idée de développement à croissance continuelleserait écartée au profit de celle d'épanouissement ; où emploi,salaire, consommation et production serait des lieux de création de soiet de parachèvement de l'humain. Si le capitalisme (dans son principetrès pur qui est la forme contemporaine) a créé ce Frankensteinconsommateur qui se réduit à son panier de nécessités, il engendreaussi de bien lamentables "producteurs" – chefs d'entreprises,entrepreneurs, et autres socioprofessionnels ineptes – incapables detressaillements en face d'un sursaut de souffrance et de l'impérieusenécessité d'un autre imaginaire politique, économique, social etculturel. Et là, il n'existe pas de camps différents. Nous sommes tousvictimes d'un système flou, globalisé, qu'il nous faut affronterensemble. Ouvriers et petits patrons, consommateurs et producteurs,portent quelque part en eux, silencieuse mais bien irréductible, cettehaute nécessité qu'il nous faut réveiller, à savoir : vivre la vie, etsa propre vie, dans l'élévation constante vers le plus noble et le plusexigeant, et donc vers le plus épanouissant. Ce qui revient à vivre savie, et la vie, dans toute l'ampleur du poétique.

On peut mettre la grande distribution à genoux en mangeant sain et autrement.

On peut renvoyer la Sara et les compagnies pétrolières aux oubliettes, en rompant avec le tout automobile.

On peut endiguer les agences de l'eau, leurs prix exorbitants, enconsidérant la moindre goutte sans attendre comme une denrée précieuse,à protéger partout, à utiliser comme on le ferait des dernièreschiquetailles d'un trésor qui appartient à tous.

On ne peut vaincre ni dépasser le prosaïque en demeurant dans lacaverne du prosaïque, il faut ouvrir en poétique, en décroissance et ensobriété. Rien de ces institutions si arrogantes et puissantesaujourd'hui (banques, firmes transnationales, grandes surfaces,entrepreneurs de santé, téléphonie mobile...) ne sauraient ni nepourraient y résister.

Enfin, sur la question des salaires et de l'emploi. Là aussi il nousfaut déterminer la haute nécessité. Le capitalisme contemporain réduitla part salariale à mesure qu'il augmente sa production et ses profits.Le chômage est une conséquence directe de la diminution de son besoinde main d'oeuvre. Quand il délocalise, ce n'est pas dans la recherched'une main d'oeuvre abondante, mais dans le souci d'un effondrement plusaccéléré de la part salariale. Toute déflation salariale dégage desprofits qui vont de suite au grand jeu welto de la finance. Réclamerune augmentation de salaire conséquente n'est donc en rien illégitime :c'est le début d'une équité qui doit se faire mondiale.

Quant à l'idée du "plein emploi", elle nous a été clouée dansl'imaginaire par les nécessités du développement industriel et lesépurations éthiques qui l'ont accompagnée. Le travail à l'origine étaitinscrit dans un système symbolique et sacré (d'ordre politique,culturel, personnel) qui en déterminait les ampleurs et le sens. Sousla régie capitaliste, il a perdu son sens créateur et sa vertuépanouissante à mesure qu'il devenait, au détriment de tout le reste,tout à la fois un simple "emploi", et l'unique colonne vertébrale denos semaines et de nos jours. Le travail a achevé de perdre toutesignifiance quand, devenu lui-même une simple marchandise, il s'est misà n'ouvrir qu'à la consommation. Nous sommes maintenant au fond dugouffre. Il nous faut donc réinstaller le travail au sein du poétique.Même acharné, même pénible, qu'il redevienne un lieu d'accomplissement,d'invention sociale et de construction de soi, ou alors qu'il en soitun outil secondaire parmi d'autres. Il y a des myriades de compétences,de talents, de créativités, de folies bienfaisantes, qui se trouvent ence moment stérilisés dans les couloirs ANPE et les camps sans barbelésdu chômage structurel né du capitalisme. Même quand nous nous seronsdébarrassés du dogme marchand, les avancées technologiques (vouées à lasobriété et à la décroissance sélective) nous aiderons à transformer lavaleur-travail en une sorte d'arc-en-ciel, allant du simple outilaccessoire jusqu'à l'équation d'une activité à haute incandescencecréatrice. Le plein emploi ne sera pas du prosaïque productiviste, maisil s'envisagera dans ce qu'il peut créer en socialisation, enautoproduction, en temps libre, en temps mort, en ce qu'il pourrapermettre de solidarités, de partages, de soutiens aux plus démantelés,de revitalisations écologiques de notre environnement... Ils'envisagera en "tout ce qui fait que la vie vaut la peine d'êtrevécue". Il y aura du travail et des revenus de citoyenneté dans ce quistimule, qui aide à rêver, qui mène à méditer ou qui ouvre aux délicesde l'ennui, qui installe en musique, qui oriente en randonnée dans lepays des livres, des arts, du chant, de la philosophie, de l'étude oude la consommation de haute nécessité qui ouvre à création –créaconsommation. En valeur poétique, il n'existe ni chômage ni pleinemploi ni assistanat, mais autorégénération et autoréorganisation, maisdu possible à l'infini pour tous les talents, toutes les aspirations.En valeur poétique, le PIB des sociétés économiques révèle sa brutalité.

Voici ce premier panier que nous apportons àtoutes les tables de négociations et à leurs prolongements : que leprincipe de gratuité soit posé pour tout ce qui permet un dégagementdes chaînes, une amplification de l'imaginaire, une stimulation desfacultés cognitives, une mise en créativité de tous, un déboulé sansmanman de l'esprit. Que ce principe balise les chemins vers le livre,les contes, le théâtre, la musique, la danse, les arts visuels,l'artisanat, la culture et l'agriculture... Qu'il soit inscrit auporche des maternelles, des écoles, des lycées et collèges, desuniversités et de tous les lieux connaissance et de formation... Qu'ilouvre à des usages créateurs des technologies neuves et du cyberespace.Qu'il favorise tout ce qui permet d'entrer en Relation (rencontres,contacts, coopérations, interactions, errances qui orientent) avec lesvirtualités imprévisibles du Tout-Monde... C'est le gratuit en sonprincipe qui permettra aux politiques sociales et culturelles publiquesde déterminer l'ampleur des exceptions. C'est à partir de ce principeque nous devrons imaginer des échelles non marchandes allant dutotalement gratuit à la participation réduite ou symbolique, dufinancement public au financement individuel et volontaire... C'est legratuit en son principe qui devrait s'installer aux fondements de nossociétés neuves et de nos solidarités imaginantes...

NOUS APPELONS À UNE HAUTE POLITIQUE, À UN ART POLITIQUE

Projetons nos imaginaires dans ces hautes nécessités jusqu'à ce quela force du Lyannaj ou bien du vivre-ensemble, ne soit plus un "panierde ménagère", mais le souci démultiplié d'une plénitude de l'idée del'humain.

Imaginons ensemble un cadre politique de responsabilité pleine, dansdes sociétés martiniquaise guadeloupéenne guyanaise réunionnaisenouvelles, prenant leur part souveraine aux luttes planétaires contrele capitalisme et pour un monde écologiquement nouveau.

Profitons de cette conscience ouverte, à vif, pour que lesnégociations se nourrissent, prolongent et s'ouvrent comme unefloraison dans une audience totale, sur ces nations qui sont les nôtres.

An gwan lodyans qui ne craint ni ne déserte les grands frissons de l'utopie.

Nous appelons donc à ces utopies où le Politique ne serait pasréduit à la gestion des misères inadmissibles ni à la régulation dessauvageries du "Marché", mais où il retrouverait son essence au servicede tout ce qui confère une âme au prosaïque en le dépassant ou enl'instrumentalisant de la manière la plus étroite.

Nous appelons à une haute politique, à un art politique, quiinstalle l'individu, sa relation à l'Autre, au centre d'un projetcommun où règne ce que la vie a de plus exigeant, de plus intense et deplus éclatant, et donc de plus sensible à la beauté.

Ainsi, chers compatriotes, en nous débarrassant des archaïsmescoloniaux, de la dépendance et de l'assistanat, en nous inscrivantrésolument dans l'épanouissement écologique de nos pays et du monde àvenir, en contestant la violence économique et le système marchand,nous naîtrons au monde avec une visibilité levée du post-capitalisme etd'un rapport écologique global aux équilibres de la planète...

Alors voici notre vision : Petits pays, soudain au coeur nouveau dumonde, soudain immenses d'être les premiers exemples de sociétéspost-capitalistes, capables de mettre en oeuvre un épanouissement humainqui s'inscrit dans l'horizontale plénitude du vivant...

Ernest Breleur, Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Gérard Delver,Edouard Glissant, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Portecop,Olivier Pulvar, Jean-Claude William