Questions de société
Manifestation à Paris le 08/04/09 -

Manifestation à Paris le 08/04/09 - "Sur les pavés, la plage"

Publié le par Frédérique Fleck

Suite à la décision de manifestation du 8 avril par la précédente CNU et par l'appel de congrès du SNESUP, le SNESUP a envoyé un parcours à la préfecture. La manifestation parisienne partira de 14h30 à Denfert Rochereau pour se diriger vers l'Assemblée Nationale. La préfecture a validé oralement le trajet.

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 Reuters 08/04/09:

Des professeurs et des étudiants hostiles à la réforme des universitéset du statut d'enseignants-chercheurs ont bloqué mercredi le boulevardSaint-Michel, à Paris, déversant du sable sur la chaussée et bloquantles rues proches de la Sorbonne avec des chariots et des poubelles./Photo prise le 8 avril 2009/REUTERS/Charles Platiau.

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 Rue 89: Hélène Decommer | Etudiante en journalisme | 08/04/2009

 

Sur les pavés de la Sorbonne, une plage contre la réforme (Vidéo)http://www.rue89.com/2009/04/08/sur-les-paves-de-la-sorbonne-une-plage-contre-la-reforme

Mai 68 c'est bien fini, aujourd'hui lesbarricades sont en sable. Mercredi après-midi, les étudiants etenseignants-chercheurs en grève de la Sorbonne-Paris I ont érigé unebarrière de sable pour tenter de gripper la mécanique de la réforme desuniversités. Julien, un des étudiants organisateurs du mouvement :

« On sonne la fin de la récréation pour Xavier Darcoset Valérie Pécresse. Il est temps d'arrêter de jouer et de nous prendreau sérieux. »

Une tonne et demie de sable déversée rue des Ecoles, à proximité del'université de la Sorbonne, et un barrage humain sur le boulevardSaint-Michel ont produit leur petit effet sur la circulation. (Voir la vidéo)


 

Après une petite demi-heure de blocage, la police somme lesmanifestants de quitter les lieux. Plutôt coopératifs, ils sedispersent sans heurts. Ils étaient 150 selon les forces de l'ordre et300 selon les organisateurs.

Réunis en assemblée générale le matin même, les enseignants en grèveont voté à l'unanimité le refus de sièger au jury du baccalauréat decette année. Eric Vallet, enseignant d'histoire, explique :

« Cela concerne, au bas, mot 150 professeurs. Nousn'avons rien contre le bac, bien au contraire c'est un examen trèsimportant. Mais, être membre du jury, c'est une contribution gratuiteet vu le climat actuel avec le ministère, nous ne voulons pas luirendre service. »

A l'issue de l'AG, la grève a également été reconduite. Et lesétudiants préviennent que le mouvement ne faiblira pas pendant lesvacances scolaires.

A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89

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Sur le blog de S. Huet, 07/04/09:

Appel à poursuivre la grève, manifestations mercredi

 http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/04/appel-poursuivr.html#more

Les tensions s'accroissent dans les universités.Le gouvernement joue le pourrissement et la reprise en main, feintl'alarme devant les heurts provoqués par les occupations de locaux.Hier soir, Valérie Pécresse a lancé un appel à la reprise des cours (lire son communiqué ci dessous).

De leur côté, les contestataires ne désarment pas. Demain une manifestation est organisée à Paris, départ à 14h30 de Denfert Rochereau. Hier, la Coordination nationale des universités, a lancé un appel (lire communiqué ci dessous) à poursuivre le mouvement de grève, répondant ainsi à Lionel Collet, le président de la CPU,qui estime lui qu'il faut reprendre les cours. Même détermination duprincipal syndicat de l'enseignement supérieur, le Snesup FSU dans sonappel lancé par son congrès tenu la semaine dernière (lire communiquéci-dessous).

Un large front syndical et associatif se maintient sur la question de la formation des enseignants, qui fait douter de la capacité du gouvernement à imposer son point de vue, cette année comme l'an prochain.

Sur le terrain, la situation est contrastée, mais ne permet pas desavoir quelle tendance est en train de l'emporter. On note toutefois lemaintien de nombreuses initiatives- cours publics (Sorbonne, Petit Palais, Paris-3 Paris-10...),rassemblements divers (Besançon aujourd'hui), A-G (à Paris-8, Paris-12Amiens, Grenoble, Lille-1, Orléans, Rouen... aujourd'hui). Unecoordination des laboratoires se tient aujourd'hui à Orsay.

Hier, plusieurs centaines de personnes - enseignants et étudiants - de l'université Paris-8 sont venues renforcer la ronde infinie des obstinés, devant la mairie de Paris, conduites par le président Pascal Binczak.Elles ont reçu le soutien des groupes d'élus du PS, du PCF, des Vert etdes centristes du Conseil de Paris. A Strasbourg, une assemblée de 1200étudiants a voté l'occupation des locaux d'après France Inter.L'assemblée de l'UFR d'histoire de Paris-1 Panthéon Sorbonne a voté la grève... jusqu'au 4 mai,  au lendemain des vacances de Pâques, d'après une participante. 

De nouvelles formes d'actions sont décidées. Les démissions des fonctions administratives se multiplient, ici celle de 75 universitaires d'Amiens. La rétention des notes se poursuit. La menace sur le bac se confirme avec le refus de présider les jurys.

voici le communiqué de Valérie Pécresse diffusé hier soir :
Valérie Pécresse, Ministre de l'Enseignement supérieuret de la Recherche, fait part de son indignation et condamne avec laplus grande force le blocage de la Présidence de l'Université de RennesII, dont le Président est retenu dans les locaux ainsi que lesviolences qui l'accompagnent.
Elle souligne que cette situation intervient dans un contexte oùles étudiants se sont prononcés largement en faveur de la   reprise descours. Elle apporte son entier soutien au Président de l'UniversitéMarc Gontard qui travaille activement depuis plusieurs semaines àassurer la reprise des cours dans l'intérêt de ses étudiants.La ministre rappelle que, comme l'a précisé le Président de laConférence des Présidents d'Université, l'enjeu est aujourd'hui plusque jamais la reprise rapide et le rattrapage des cours.
Elleappelle l'ensemble des acteurs de la communauté universitaire àdénoncer les actes de violence qui ont eu lieu dans plusieursuniversités et aujourd'hui à Rennes II et à demander la reprise descours. Elle réaffirme  qu'il est désormais indispensable de tout mettreen oeuvre  pour  permettre le bon déroulement de la fin de l'annéeuniversitaire tout en garantissant la qualité des diplômes.

Communiqué de la 8e Coordination Nationale des universités (6 avril 2009)

Cours à l'université : pas de reprise sans le retrait des réformes contestées

Ayant pris connaissance du communiqué de Lionel Collet, président dela Conférence des Présidents d'Universités, diffusé le lundi 6 avril2009, la Coordination Nationale des Universités (CNU) réunie ce mêmejour tient à  réaffirmer sa détermination à  combattre les réformes quimenacent l'Université et la Recherche. Le mouvement inédit initié parla communauté universitaire depuis plus de deux mois a forcé lesMinistères à  manoeuvrer ; mais aucune de nos revendications n'a étépour l'instant satisfaite. La durée du mouvement de grève est à imputer au seul gouvernement. Les prétendues avancées obtenues ne sontque des trompe-l'oeil et ne modifient en rien la logique des réformes.En outre, la Conférence des Présidents d'Université n'a aucunelégitimité à  décréter unilatéralement la reprise des cours.La CNU appelle donc le monde de l'éducation et de la recherche à poursuivre la lutte et à  mener les actions nécessaires à  sonamplification et à  son succès, en prenant part massivement auxmanifestations, de la Maternelle à l'Université, prévues notamment : mercredi 8 avril,   mardi 28 avril, vendredi 1er mai.Ce printemps 2009, l'Université et la Recherche sont dans la rue.

L'appel du congrès du Snesup :

Notre congrès s'est réuni au coeur d'un mouvement fédérateur de luttes,inédit tant dans sa nature, sa durée, sa détermination que dans saforce. Depuis des mois, la communauté universitaire et les acteurs dumonde de l'éducation sont mobilisés contre l'offensive gouvernementalequi menace l'ensemble du service public de l'éducation nationale, del'enseignement supérieur et de la recherche. Comme les grandes actionsinterprofessionnelles du 29 janvier et du 19 mars, notre mouvementrencontre la compréhension de l'opinion publique. Le congrès du SNESUPréaffirme les revendications solidaires de la communauté :
► La restitution de tous les emplois supprimés en 2009, lacréation d'emplois statutaires dès cette année et la programmation d'unplan pluriannuel pour tous les  métiers du supérieur et de la recherche. Le retrait des projets de décrets « statut des enseignants-chercheurs», « CNU » et « doctorants » et l'abrogation du décret « comités desélection ».
► La revitalisation des organismes de recherche, le refus dudémantèlement du CNRS et des autres organismes de recherche, le maintiendes UMR (unités mixtes de recherche) associant les organismes et lesuniversités, et l'exigence de financements stables récurrents nettementaugmentés.
► Le retrait du projet de réforme actuel de formation des enseignants etdes concours de recrutement, et des logiques comptables et régressivesqui sous-tendent ce dispositif et une augmentation conséquente du nombrede postes mis aux différents concours de recrutement des enseignants etconseillers d'éducation pédagogiques d'éducation.
► Un financement à la hauteur des besoins du service publicd'enseignement supérieur et de recherche et la révision complète du moded'allocation des moyens (modèle dit SYMPA) pour  un tout autre modèlerégulé collégialement. 

La mise en oeuvre de la loi LRU et du Pacte Recherche dans lesétablissements, et plus particulièrement ceux dotés des compétencesélargies, révèle chaque jour aux collègues leurs dangerosités. Lesatteintes aux libertés scientifiques, à la collégialité, ladétérioration des conditions de travail et l'aggravation de la précaritédes personnels sont maintenant largement perçues et dénoncées par lacommunauté universitaire.Plus que jamais, l'abrogation de la loi LRU et du Pacte Recherche etl'impulsion d'un nouveau cadre législatif doivent être mises à l'ordredu jour.    

La puissante lame de fond portée par l'ensemble de la communautéuniversitaire et scientifique, et en particulier par le SNESUP, met endifficulté le gouvernement. Le mur qu'il nous opposait jusque là sefissure. Le gouvernement est contraint à manoeuvrer en recul. Cesinflexions sont à mettre au crédit de la détermination des collègues etdes initiatives de l'ensemble de la communauté universitaire. Mais lecompte n'y est pas. La journée de manifestations du 2 avril montre lapoursuite de la dynamique du mouvement. La colère desenseignants-chercheurs, des enseignants, des chercheurs, des BIATOSS,des ITA et des étudiants, qui s'exprime dans les actions dont la grève,doit aboutir à faire céder le gouvernement, à lui faire retirer sesprojets et à lui faire ouvrir de véritables négociations sur l'ensemblede nos revendications solidaires. Dans son refus d'entendre, legouvernement porte la responsabilité de la poursuite du conflit. Lesenseignants ne souhaitent pas pénaliser les étudiants. Une fois nosrevendications entendues, nous appellerons la communauté universitairedans son ensemble à tout mettre en oeuvre pour permettre la validationdes diplômes.

Dans l'immédiat, le congrès du SNESUP appelle à participer massivement àune journée nationale de manifestations le 8 avril en convergence avecl'ensemble des personnels du système éducatif et de la recherche.Il appelle à organiser, à partir du 13 avril, tout au long du moisd'avril et jusqu'au 6 mai, un tour de France des «obstinés» passantpar les villes universitaires.Il appelle d'ores et déjà à participer massivement au 1er mai 2009,exceptionnellement unitaire.     Le congrès du SNESUP appelle l'ensemble de la communauté universitaireet, au-delà, l'ensemble des acteurs du monde de l'éducation et de larecherche, à amplifier le mouvement, à l'ancrer dans la durée, dans sadiversité tant dans sa nature que dans ses actions (grèves, grèvesadministratives, rétentions de notes, démissions des responsabilitésadministratives, manifestations, AG, actions spectaculaires…). Ilappelle l'ensemble de ses syndiqués à être partie prenante et élémentmoteur, dans l'unité, de ce mouvement pour gagner.
Paris, le 3 avril 2009