Collectif
Nouvelle parution
M. Andro-Ueda, T. Takemoto, J. Wilker, Poésie brève et temporalité

M. Andro-Ueda, T. Takemoto, J. Wilker, Poésie brève et temporalité

Publié le par Marc Escola (Source : Jessica Wilker)

Référence bibliographique : Makiko Andro-Ueda, Toshio Takemoto, Jessica Wilker, Poésie brève et temporalité, Presses Universitaires du Septentrion, collection "Littératures", 2017. EAN13 : 9782757415917.

 

Poésie brève et temporalité, ouvrage dirigé par Makiko Andro-Ueda, Toshio Takemoto, Jessica Wilker, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, collection « Littératures », 2017. 17 €

 

L’originalité de cet ouvrage collectif consiste en l’association de deux sujets, souvent traités séparément : au dialogue interculturel entre la poésie occidentale et japonaise se superpose la question du traitement du temps en poésie qui, contrairement au genre romanesque (et notamment aux ouvrages de Paul Ricœur), est plutôt négligée par la critique. Notre projet a été de rapprocher des poètes modernes et contemporains, adeptes de la forme brève et notamment du haïku, grâce à l’analyse de leur manière de percevoir et d’écrire le temps. Plusieurs questions ont été posées aux contributeurs : Existe-t-il une temporalité propre au poème bref ? La poésie brève, que l’on associe généralement à la captation d’un instant éphémère, d’un moment vécu, peut-elle également représenter une tranche de vie, voire la vie d’un homme ? La temporalité, dans les formes poétiques brèves de la modernité, apparaît-elle comme chronologique, comme téléologique ou comme cyclique ?

À la réception du haïku dans la poésie occidentale s’ajoute ici le mélange des formes et genres (inscription du poème bref dans un ensemble plus vaste en prose), ainsi que l’approche de la question du temps par différents angles : se retrouvent, ainsi, d’un article à l’autre, en plus de l’analyse du temps du poème, également les temporalités en dehors du poème, celle de l’écriture et celle de la lecture. Les contributions de cet ouvrage analysent les filiations, les analogies et les différences d’une quinzaine de poètes (d’Yves Bonnefoy et de Philippe Jaccottet à Durs Grünbein, Jacques Brault ou encore Claude Royet-Journoud) et aboutissent à une constellation de motifs et d’images récurrentes d’un poète à l’autre : dans le genre non-discursif qu’est la poésie – et surtout la poésie brève – la temporalité renonce à la successivité linéaire et devient implicite, cyclique, mythique, abstraite, voire spatiale ; c’est ce constat qui donne une véritable unité à cet ouvrage collectif.

 

Table des matières

Avant-propos

Définitions

Michel SANDRAS : Formes poétiques brèves et temporalités

Au Japon : brièveté du poème et brièveté de la vie

Makiko ANDRO-UEDA : La poésie brève au Japon

Toshio TAKEMOTO : Du récit de vie au tanka : le lyrisme de Nakajô Fumiko (1922-1954), poétesse japonaise

Haïku et poésie occidentale –  Le temps du voyage

Muriel DÉTRIE : Haïku et temporalité dans Les Cygnes sauvages de Kenneth White

Jessica WILKER : « Comme un éclair qui flotte » – Durs Grünbein et L’Éloge du typhon

Interstices, entre esquisse et fragment – temporalité de l’écriture, de la lecture, du poème

Vincent ZONCA : Écrire « à l’instant de l’éclair » : Du domaine (1977) d’Eugène Guillevic et la poétique des « quanta »

Myriam SUCHET : Les Moments fragiles de Jacques Brault

Frédéric MARTEAU : Saisir le poème à l’état naissant, ou la poésie au couteau. Autour de Claude Royet-Journoud

Coraline SOULIER : L’Oulipo – Temps contraint

Temporalités du haïku contemporain français

Dominique CHIPOT : Le haïku, le temps d’un instant