« Machiavel. Le pouvoir et le peuple », Yves Charles Zarka et Cristina Ion (dir.), Editions Mimesis, Coll. Philosophie et Société, 2015, 200p. 18 euros.
Le rapport entre le pouvoir et le peuple, point nodal du politique, ne cesse d’être interrogé depuis Le Prince de Machiavel.
Le pouvoir manipule, instrumentalise, écrase le peuple et pourtant il se repose sur lui et craint, par-dessus tout, ses révoltes, qui tournent parfois à une violence irrationnelle dont on ne peut s’accommoder.
Dans une époque traversée par les indignations et des violences collectives qui se confrontent à un interventionnisme gestionnaire en lieu et place de toute politique, Machiavel est plus que jamais d’actualité.
Nos sociétés, de plus en plus caractérisées par une politique du consensus forcé, semblent surtout avoir perdu cette clarté problématique de la confrontation entre le peuple (popolo) et les élites (grandi) au sein de la République.
Cet ouvrage entend apporter un éclairage nouveau sur les thèmes du pouvoir et du peuple dans toute l’ambiguïté que Machiavel leur a assignée du fait précisément de la centralité du conflit dans sa pensée.
Yves Charles Zarka est philosophe, professeur à l’Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cités, où il dirige l’équipe PHILéPOL dont l’objet principal est l’étude des mutations sociales, économiques, politiques et culturelles contemporaines. Directeur de la revue Cités (PUF), il est auteur de nombreux ouvrages traduits en une dizaine de langues.
Cristina Ion est docteur de l’EHESS en études politiques, membre du comité de rédaction de la revue Cités.