Michel Zink, Littérature française du Moyen Age, « Quadrige manuels », PUF, 416 p., 18 euros.
La littérature française naît au Moyen Âge avec le français lui-même. Si nous ignorons ses débuts médiévaux, comment la connaître, comment la comprendre ? Mais la littérature du Moyen Âge existe-t-elle ? Y a-t-il une littérature à une époque où ce mot, à peu près ignoré du français, a en latin un sens très différent du nôtre ; à une époque où ni la nature du texte, ni l'usage de l'écrit, ni le mode de diffusion des oeuvres ne correspondent vraiment à ceux que le mot " littérature " implique pour nous ? Peut-on, au demeurant, isoler une littérature française à une époque où la langue de toute activité intellectuelle est le latin ? Peut-on enfin réunir sous le nom de littérature française les deux littératures de langue d'oc et de langue d'oïl ? Ce livre n'élude pas ces questions et il en pose bien d'autres. C'est un manuel à ce titre, il expose les faits de la façon la plus claire, la plus complète et la plus attrayante possible. Mais il propose aussi une réflexion. Couvrant une période de cinq siècles, il soumet son plan à l'indispensable ordre chronologique, mais il tente de le combiner sans artifice avec un exposé cohérent et raisonné. S'il donne à son lecteur le désir d'aborder directement les oeuvres du Moyen Âge, il n'aura pas démérité.
Michel Zink, membre de l'Institut, professeur au Collège de France, est l'auteur de nombreux ouvrages sur le Moyen Âge, dont, aux PUF, La subjectivité littéraire (1985), Froissart et le temps (1998), Poésie et conversion au Moyen Âge (2003). Il dirige la collection Lettres gothiques et co-dirige celle des Classiques de poche au Livre de Poche. Aux PUF, il co-dirige la collection Perspectives littéraires et a co-dirigé avec Claude Gauvard et Alain de Libera le Dictionnaire du Moyen Âge (2002).