Édition
Nouvelle parution
M. Millet, 1878. Carnets de campagne en Nouvelle-Calédonie

M. Millet, 1878. Carnets de campagne en Nouvelle-Calédonie

Publié le par Marc Escola

1878
CARNETS DE CAMPAGNE EN NOUVELLE-CALÉDONIE
Michel Millet

Précédé de La Guerre d’Ataï, récit kanak
Présentation d’Alban Bensa
Nouvelle édition

éd. Anarchasis

Paru en septembre 2013
144 pages
12,5x20 cm
ISBN : 9791092011029
Prix : 15 €



En 1878, les Kanaks de Nouvelle-Calédonie, écrasés par la machine coloniale française, se révoltent sous le commandement du chef Ataï. La France fait donner la troupe, et c’est ainsi que Michel Millet débarque à Nouméa comme simple artilleur.

Michel Millet consigne dans ses Carnets de campagne les marches et contremarches à pousser dans la forêt moite un canon qui s’enlise, parle des privations, du sommeil rare, des ennemis invisibles, des colons et des bagnards, de cette Grande Insurrection noyée dans le sang.

Mais les carnets de Michel Millet ne sont pas un simple document. Tout juste alphabétisé, il entre en littérature par effraction. Ignorant toutes les conventions, orthographiques, syntaxiques ou grammaticales, il se fabrique une écriture sans équivalent, qui parvient, à force de volonté, à une puissance saisissante. Ses phrases, en touches impressionnistes, souvent pleines d’humour, peignent cette armée française en campagne, évoquant comme par inadvertance le Casse-pipe de Céline. Et sous sa plume surgissent les atmosphères de la Grande Terre plongée dans le chaos : villages de cases brûlés, colons massacrés, têtes de Kanaks tranchées et portées en trophées...

La Guerre d’Ataï, telle que la dénomment les Kanaks, est encore aujourd’hui dans les mémoires ; la traduction d’un récit contemporain face au texte de Millet dévoile, entre la parole kanak et l’écriture au ras du sol du soldat français, l’abîme d’incompréhension qui sépare les deux mondes. Une déchirure que l’on cherche toujours à exprimer par de justes mots.