Compte-rendu sur Acta Fabula : « ‘ Il aurait puêtre américain' : l'Amérique de Stendhal. » par Laurent Angard
Michel Crouzet, Stendhal et l'Amérique. L'Amérique et la modernité
Paris, Editions de Fallois, 2008, 282 p.
EAN : 9782877066426
25 €
Qui a résumé les États-Unis dans cette étonnante formule, " ce pays singulier, où l'homme n'est mû que par trois idées : l'argent, la liberté et Dieu " ? C'est Stendhal qui, en 1830, a proposé ce mot qui pourrait figurer comme devise au fronton de la Maison Blanche.
Formule définitive : la plus ancienne des grandes démocraties orne son billet d'un dollar d'une invocation divine. Dieu est américain, comme le dollar et la liberté. Stendhal est lié à l'Amérique, où il n'a jamais mis les pieds, malgré des projets de voyage, par des liens constants qui ont duré toute sa vie. Pour lui l'Amérique existe, il l'observe et la juge, il lui consacre des allusions innombrables, des textes peu connus qui sont cités abondamment dans ce livre.
L'Amérique lui inspire à la fois admiration et aversion. A l'Ouest il y a quelque chose de nouveau, la liberté et le bonheur : moralement, Stendhal là-bas est chez lui. Mais le dollar est aussi le dieu de l'Amérique qui réduit Dieu à une bien pauvre présence. Dans l'univers de Stendhal, l'Amérique est le pôle de la modernité et elle fait face au pôle de l'anti-modernité, l'Italie. Michel Crouzet, qui a consacré un livre à l'italianité stendhalienne, explore ici le versant opposé du stendhalisme, la civilisation régie intégralement par la modernité, née moderne, vivant dans la liberté des modernes, qui révèle pour le romantique l'incompatibilité avec tout ce qui peut définir la culture.
SOMMAIRE
Une présence virtuelle
Partir
L'Indien
L'homme de l'Ouest
La solidarité des républicains
Les Pères Fondateurs : Washington
Les Pères Fondateurs : Benjamin Franklin
Jefferson et Jefferson
Une évolution
L'admirable, le judicieux Birkbeck, heureux colon du Territoire des Illinois
Le dernier des Hurons : un Américain presque romantique
Le sommet de la courbe
Victor Jacquemont, le porteur de mauvaises nouvelles
Un barbare moderne à Rome
1830 : Un marin anglais chez les Yankees
La bible de l'anti-américanisme annotée par Stendhal : des marginales qui font peut-être un livre
En 1836 l'Amérique est impossible, comme la comédie
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On peut lire sur le blog de P. Assouline un article sur cet ouvrage : "Stendhal l'américain".