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Luc Bérimont, la poésie en partage

Luc Bérimont, la poésie en partage

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Carole Auroy)

 

COLLOQUE pour le centenaire de Luc Bérimont

« Luc Bérimont, la poésie en partage »

Université d’Angers

27 et 28 mars 2015

 

2015 va marquer le Centenaire de Luc Bérimont (1915-1983). Reconnu aujourd’hui comme un acteur du renouveau de la chanson poétique, Bérimont est remarquable par son œuvre autant que par l’action qu’il mena après guerre, notamment à la radio où il était producteur, pour rendre la poésie accessible au plus grand nombre. Pour lui en effet, la poésie est un bien commun qui, « débarrassée de sa poussière, […] peut être rendue, intacte, aux foules de [son] temps ». Face à cette urgence, il n’eut de cesse d’œuvrer à la démocratisation des poèmes, investissant de nouveaux lieux de lectures publiques (des cabarets aux MJC, en passant par les clubs universitaires et les universités populaires) et inventant à la radio de nouvelles formules d’émission, mêlant poésie dite et poésie chantée, telles La Fine Fleur de la chanson française et les Jam-Sessions chansons-poésie. Parallèlement à cette œuvre de médiation, la poésie de Bérimont travaille à « habiter le monde », en reliant l’homme à ses origines – à une terre d’enfance, « la forêt des remembrances » –  et en le projetant dans la modernité. Cette poésie lyrique, parfois épique, peut se faire poésie de l’accord avec le secret des choses et des êtres : elle est une poésie de « l’évidence même » (1971), à retrouver sans cesse.

La Bibliothèque Universitaire d’Angers a reçu le don des archives de Luc Bérimont qui fut aussi membre de l’École de Rochefort : manuscrits, correspondance, enregistrements et scripts d’émissions, éditions. Ce fonds enrichi tout récemment, et actuellement en cours d’inventaire, permettra de développer de nouvelles recherches sur une part de l’histoire de la poésie, naguère minorée, mais aujourd’hui rendue à des études innovantes.

Ce colloque a pour but de relancer les recherches sur Bérimont et son entourage, selon deux axes principaux, dont l’articulation reste problématique :

- L’œuvre de médiation culturelle : comment situer sa conception et sa pratique d’une poésie oralisée, à une époque où la poésie est menacée de disparaître des références communes ? Quel public visa-t-il et quel public toucha-t-il effectivement ? Quelle idée de la poésie et de la chanson défendait-il ? Quels étaient pour lui leurs rôles dans la société ? Il s’agira là de repenser, au travers des débats nourris de l’époque, les relations entre chanson et poésie, mais aussi de saisir l’incidence des supports et dispositifs communicationnels (ici en particulier la radio, les disques, les lectures-spectacles) dans l’histoire littéraire.

- L’œuvre littéraire : l’œuvre de Bérimont ne s’aventure pas du côté des expérimentations purement sonores. Elle reste une œuvre écrite, qui plus est inscrite dans une temporalité de la contemplation. Soucieux d’exprimer la « vie », de saisir l’émotion quotidienne, le poète place cependant au cœur de son écriture la volonté d’un partage avec le lecteur. Comment caractériser l’énonciation, les formes poétiques, le lyrisme et l’épique de Bérimont ? Son rapport à la modernité, qui se lit dans la complexité de ses formes ? Quelles sont les caractéristiques de ses poèmes devenus chansons ? Les études ne se limiteront pas à la poésie versifiée, mais s’étendront à l’œuvre narrative : on s’intéressera en particulier à l’émergence et à la possible définition d’un lyrisme romanesque, à l’appropriation affective et imaginaire de l’espace géographique, à la transfiguration de l’Histoire en parabole.

Entre le poète militant d’une poésie pour tous et l’écrivain de la vie intime, quel dénominateur commun peut-on trouver ? Si Bérimont, comme l’a souligné Jean-Yves Debreuille, considérait la poésie comme valeur d’« échange », si pour lui la radio et les disques constituaient pour la poésie une chance historique, il n’était pas moins conscient que la « révolution » audio-visuelle ne pouvait tout à fait arracher la poésie à ses « bastilles ». Pour autant, la passion de « communiquer » la poésie ne le quitta jamais.

Le colloque réunira des spécialistes de plusieurs disciplines et des témoins de cette histoire proche. Une exposition mettra en valeur la richesse du fonds angevin. La publication des actes est prévue dans les Cahiers des poètes de l’École de Rochefort-sur-Loire (Nantes, Éditons du Petit Véhicule).

Modalités

Les propositions de communications sont à adresser conjointement aux adresses suivantes, avant le 30 juin 2014 :

carole.auroy@univ-angers.fr,  pauline.bruley@univ-angers.fr, celinepardo@gmail.com

 

Organisatrices : Carole Auroy, Pauline Bruley, Céline Pardo Dutournier

Comité scientifique : Carole Auroy, Pauline Bruley, Georges Cesbron, Jean-Yves Debreuille, Marie-Hélène Fraïssé, Pierre-Marie Héron, Stéphane Hirschi, Céline Pardo Dutournier, Aude Préta-de Beaufort