Édition
Nouvelle parution
L. Viani, Un hiver à Paris: Souvenirs d'un peintre toscan, 1908-1912

L. Viani, Un hiver à Paris: Souvenirs d'un peintre toscan, 1908-1912

Publié le par Laure Depretto (Source : Eloisa Del Giudice (Editions L'Âge d'Homme))

Lorenzo Viani, Un hiver à Paris: souvenirs d'un peintre toscan, 1908-1912, coll. "Au coeur du monde", Lausanne, Editions L'Âge d'Homme, juin 2013.

traduit de l'italien par Gérard Genot, préface de François Livi.

  • ISBN: 978-2-8251-4295-0
  • 17 euro

Présentation de l'éditeur

Le livre que Lorenzo Viani fait paraître en 1925 à Milan, et pour la première fois traduit en français, n’est ni un Baedeker du Paris artistique du début du XXe siècle, ni le journal de ses séjours dans la Ville Lumière. L’étiquette « roman » dédouane Un hiver à Paris de toute obligation d’exactitude factuelle. Lorenzo Viani fond en un seul les trois séjours qu’il a effectués à Paris de1908 au début de 1912, malmène la chronologie, redessine la topographie parisienne. Le lecteur se rend compte rapidement que les véritables enjeux de cet étonnant roman autobiographique se situent sur un autre plan.

L’expérience parisienne – assimilée à un long hiver – est présentée par Viani comme une descente aux enfers qui ne lui réserve que souffrances et privations, partagées avec les autres artistes maudits rencontrés à Paris, avec les clochards et les nécessiteux. Le lieu magique, ou maudit, autour duquel gravite Un hiver à Paris est la Ruche, le phalanstère artistique fondé en 1902 par le sculpteur Alfred Boucher.

Un hiver à Paris n’est pas un roman d’apprentissage, mais une subtile réécriture-dénonciation du mythe de Paris, où la plume ironique de Viani n’épargne ni les ateliers des peintres où il est admis – en commençant par celui de Picasso – ni le Louvre, ni le Musée du Luxembourg. Dans ce récit picaresque d’une épreuve à laquelle le protagoniste réussit à ne pas succomber, l’humour le dispute au macabre, le comique au dramatique. Ce roman pictural est un témoignage, atypique et partial à souhait, mais passionnant d’un bout à l’autre, sur les nombreuses servitudes et les quelques grandeurs d’un artiste italien à Paris au début du XXe siècle.

 

Peintre et écrivain anarchiste et autodidacte, Lorenzo Viani (1882-1936) s’est affirmé dans les années vingt et trente comme l’un des grands artistes expressionnistes italiens et un narrateur de talent.

 

 

Extrait de la Note du Traducteur :

« L’écriture de Viani est très particulière, à la fois négligée et précieuse, et il est nécessaire d’avertir le lecteur français qu’il devra mettre au compte de l’auteur, écrivain, mais aussi peintre, les bizarreries qui pourront parfois le faire douter du bon sens du traducteur, ou de sa connaissance de la langue française, pour ne rien dire de l’italienne. (…) Lorenzo Viani est autodidacte, à tous égards. Son langage est composite, pour ne pas dire chaotique, voire quelquefois incohérent. Son vocabulaire, dans ce livre, pétrit ensemble des termes dialectaux, propres à la Toscane occidentale (la Versilia, région de Viareggio), des mots et des expressions de français, souvent écorchés, ou curieusement reconstitués, on dirait presque à coups de dictionnaire (…). »     

Gérard Genot