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Lorand Gaspar et la matière-monde

Lorand Gaspar et la matière-monde

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Marie-Antoinette Laffont-Bissay et Anis Nouaïri)

 

Lorand Gaspar et la matière-monde

Colloque international

Université de Tunis

Université de Pau et des Pays de l’Adour

 

12-13-14 novembre 2013

Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis

 

   Poète et essayiste francophone, Lorand Gaspar est un homme de voyages, de départs forcés, d’exils, d’arrivées, de retours. Ses migrations successives, ses "transhumances", lui ont permis de toujours mieux comprendre le lien qui l’unit au monde, aux déserts du Proche et du Moyen-Orient ou à la mer des Îles grecques par exemple. Gaspar appartient à l’espace-temps dans lequel il se trouve et son oeuvre qu’elle soit en vers ou en prose rend bien compte de son attachement à la vie, au monde, aux êtres, au vivant, à l’espace, au temps, à la lumière. C’est ce lien que le poète entend comprendre ; il souhaite aussi découvrir le fonctionnement de la « matière du monde ». Pour cela, il utilise tour à tour et simultanément – il est difficile d’envisager de manière fragmentée les éléments et caractéristiques qui fondent et nourrissent son oeuvre – la faune et la flore du monde vivant, les hommes, l’histoire lointaine ou contemporaine des pays fréquentés, la science – et plus particulièrement les neurosciences –, la philosophie, la musique, la peinture, la sculpture, la photographie… Et c’est bien cette particularité de la parole gasparienne que nous voudrions interroger : de quelle manière parvient-elle à saisir la « matière du monde » ? Et d’ailleurs, cette dernière est-elle pleinement saisie ? À moins qu’elle ne reste à l’état d’approche, d’observation ? La parole gasparienne ausculte-t-elle le monde de la même façon et avec les mêmes finalités dans les poèmes, dans les essais, dans les carnets et dans les récits de voyage ?

   Un début de réponse à ces questions nous est donné dès l’ouverture d’Approche de la parole, ouvrage où Lorand Gaspar dévoile le mouvement intime de la vie et celui de l’écriture, mouvements qui sont intrinsèquement liés :

   Quand on ausculte le mouvement intime de la vie, son commerce minutieux, quand on essaie d’imaginer son invention en se servant de l’alphabet de la matière, de ce syllabaire qui la précède de quelques milliards d’années, quand on observe le devenir d’une cellule vivante (…), il arrive qu’à un détour du chemin le regard embrasse soudain de vastes paysages qui se déroulent à la manière d’une écriture, texte bruissant d’un perpétuel devenir, allant du signe simple à la page la plus élaborée et y retournant. (Approche de la parole, p. 9) 

   Dans ces quelques lignes, le poète souligne l’existence d’un réseau, d’une systémique, d’un tissage dynamique reliant l’être au monde, l’écriture au sensible réel, la parole étant chargée de révéler les mouvements originels et constitutifs de ce dernier. Cette circulation se réalise aussi bien à l’intérieur de l’être qu’à l’extérieur, autrement dit au sein même du réel sensible. Car la systémique de Lorand Gaspar repose sur une matérialité fondée tant sur l’être vivant et son corps – terme qui reste bien évidemment à définir selon une conception moniste revendiquée par le poète lui-même – que sur les éléments-matières du monde vivant (« alphabet de la matière », « vastes paysages »). Et pourtant, un champ dichotomique semble s’installer entre un espace intérieur et un espace extérieur, entre une matière pleine et une matière vide. Cette dichotomie ne renvoie pas dos à dos chacun de ces éléments mais suggère plutôt un agencement complexe des mouvements, des éléments du monde vivant et du sujet gasparien.

    L’objectif du colloque LORAND GASPAR ET LA MATIÈRE-MONDE est de mettre en évidence le lien qui existe entre tous les éléments de la pensée gasparienne. C’est pourquoi ce colloque international, situé dans un lieu aimé et habité par Lorand Gaspar lui-même, Tunis, s’adresse à des enseignants-chercheurs de plusieurs disciplines (poéticiens, littéraires, philosophes, scientifiques, musicologues, chercheurs en art…), mais également à des artistes, bref à des passionnés de l’oeuvre de Gaspar qui tous sont sensibles à sa poésie, à sa parole de vie :

   Ce que cherche ma parole sans cesse interrompue, sans cesse insuffisante, inadéquate, hors d’haleine, n’est pas la pertinence d’une démonstration, d’une loi, mais la dénudation d’une lueur imprenable, transfixiante, d’une fluidité tour à tour bénéfique et ravageante. Une respiration. (Approche de la parole, p. 16)

   Les communications pourront s’articuler autour des axes de recherche suivants (sans toutefois s’y limiter) :

-          Lorand Gaspar et le monde vivant

-          Lorand Gaspar et la parole de vie 

-          Lorand Gaspar et le tissage des disciplines

-          L’écriture poétique comme écriture scientifique

-          Lorand Gaspar, l’écriture et l’être intime

 

   Vous devrez envoyer votre proposition de communication (au moins 400 mots) accompagnée d’un titre  ainsi que d’une notice bio-bibliographique (en précisant notamment votre université de rattachement, votre statut, votre laboratoire, votre centre de recherche) à l’adresse suivante : colloque.lorandgaspar@yahoo.fr, au plus tard le 1er novembre 2012. Après analyse de votre proposition, une réponse vous sera donnée en janvier 2013. Le colloque se déroulera à la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis, du 12 au 14 novembre 2013. La durée de chaque communication est de 20 minutes puis 10 minutes seront consacrées aux questions.

 

Organisateurs :

-          Marie-Antoinette Laffont-Bissay, Université de Pau et des Pays de l’Adour (France)

-          Anis Nouaïri, Université de Tunis (Tunisie)

Comité scientifique :

-          Colette Camelin (Université de Poitiers)

-          Jean-Yves Casanova (Université de Pau et des Pays de l’Adour – CRPHL)

-          Jean-Yves Debreuille (Université de Lyon II)

-          Maxime Del Fiol (Université de Montpellier)

-          Ghazi Karmaoui (Université de Tunis)

-          Samia Kassab-Charfi (Université de Tunis)

-          Daniel Lançon (Université Stendhal, Grenoble)

-          Sarra Malouche (Université de Tunis)

-          Jihen Souki (Université de Manouba)

 

URL de référence :

http://www.fshst.rnu.tn

et http://www.univ-pau.fr/live/