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Locus in fabula. La topique de l'espace dans les fictions avant 1800

Locus in fabula. La topique de l'espace dans les fictions avant 1800

Publié le par René Audet

Locus in fabula
La topique de l'espace dans les fictions de langue française avant 1800

XVe Colloque International de la Société d'Analyse de la Topique Romanesque
Paris
26-28 novembre 2001

Fontaines ou ponts du roman médiéval, ruines ou cimetières du roman noir, d'un bout à l'autre de son histoire, la tradition romanesque d'Ancien Régime traverse des lieux qui ont en commun d'être des programmes narratifs, codes annonçant, lorsque le personnage s'en approche, un type d'action auquel il a toutes chances d'être assujetti.
La nécessité d'une réflexion sur la topique des lieux romanesques a souvent affleuré dans les précédents colloques de la Société d'Analyse de la Topique Romanesque (SATOR). La recherche récente lui donne toute son actualité, en particulier avec les travaux d'Henri Lafon, Espaces romanesques du XVIIIe siècle, de Madame de Villedieu à Nodier (Paris, PUF, 1997), ou de Franco Moretti qui, en explorant la géographie de la fiction du XIXe siècle en Europe, a dressé un "Atlas du roman européen" (Atlante del romanzo europeo 1800-1900, Milan, Einaudi, 1997), et proposé à l'aide de cartes géographiques de nouveaux instruments analytiques pour comprendre le rapport de la fiction à son espace imaginaire ou réel.

A la lumière de ces éclairages critiques récents et d'autres plus anciens, recadrés sur le roman français avant 1800, on aimerait explorer les frontières géographiques de la fiction et demander comment au cours de son histoire le roman français s'est déployé ou replié dans l'espace, et quelles parties du monde il a choisi d'investir.
Définir les contours de cet Atlas n'est qu'un premier élément pour répondre à des questions qui intéressent directement la réflexion de la SATOR constituant un Thésaurus des topoi narratifs du roman français avant 1800. Quels types de lieux pour quels types d'actions ? En quoi les lieux (géographiques, architecturaux, naturels, urbainsS*) contiennent-ils un programme topique, interdisant ou induisant telle ou telle configuration romanesque ? Comment ces programmes peuvent-ils être transgressés et renouvelés par certaines uvres ? Y a-t-il entre ces espaces des circulations et des mobilités imposées ? Dans quelle mesure les déplacements des personnages sont-ils eux aussi commandés par une topique ?
De ce point de vue, on pourra opposer les romans à cartes - comme Télémaque de Fénelon ou Séthos de l'abbé Terrasson pour le XVIIIe siècle publiés avec des cartes qui projettent visiblement sur la page les pérégrinations du héros - aux romans à labyrinthe, les romanciers qui jouent du principe d'égarement à ceux qui cadastrent scrupuleusement leurs espaces fictionnels.
Architecture et aménagements intérieurs ou extérieurs des romans seront également des thèmes à aborder, mais sans oublier les acteurs qui se meuvent et vivent sur le fond de ces décors imaginaires. Du point de vue des personnages, la topique des lieux pourra poser la question, si importante pour la fiction, des caractères nationaux, c'est-à-dire de ces topoi incarnés dans un être de papier, devenu l'intersection stéréotypée d'un lieu d'origine et d'un comportement sommairement rationalisé.

Le colloque se tiendra à l'École normale supérieure, du 26 au 28 novembre 2001. Les propositions de communication sont à adresser avant le 15 mars 2001 à Nathalie Ferrand : Centre d'étude du XVIIIe siècle, UMR 5050 - CNRS, Antenne parisienne : Maison des Sciences de l'Homme, 54, Bd Raspail, 75006 Paris ou ferrand@ens.fr.


RA (source: sator-l)