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Littératures africaines : écriture nomade et inscription de la trace

Littératures africaines : écriture nomade et inscription de la trace

Publié le par Matthieu Vernet (Source : LEBDAI Benaouda)

2ème Colloque international – Littératures africaines

Université d'Alger – Université d'Angers (CRILA) - Université de Blida

11 – 14 Avril 2009

Djanet (Algérie)

Les littératures africaines : Ecriture nomade et inscription de la trace

Faisant suite au précédent colloque (Avril 2007) centré sur les données et perspectives de sortie du post-colonial dans le roman et la nouvelle, la présente proposition - dans le contexte de la célébration des 40 ans du Premier Festival Culturel Panafricain dont l'euphorie avait embrasé les rues d'Alger en 1969 - engage la réflexion sur l'écriture nomade et son corollaire la trace.

Ecriture nomade plutôt que migrante, la synonymie n'étant que partielle parce que factuelle et pour pointer un trait culturel qui participe de la mythologie de l'Afrique. Nomade, nomadisme… ces vocables, dans leur acception anthropologique, renvoient à un double mouvement de départ et de retour. L'horizon de l'ailleurs, les traversées, l'espace de l'Autre, habitent la psyché de l'Africain qui cultive ainsi sa prédisposition à exister et vivre dans l'altérité.

Cette aptitude naturelle connaîtra sa face tragique lorsque se prononcera le destin qu'imprime l'histoire jusqu'en ce XXI° siècle où par une féroce ironie la mondialisation qui aurait pu être pensée comme une version moderne du nomadisme, brille de ses leurres.

Ainsi, les écritures africaines naissent, se nourrissent et grandissent au double miroir du tempérament naturel et des contraintes historiques faisant d'elles nécessairement des écritures de la mouvance, lieux-écriture où se construit et se dit la différence/différance.

Cela même conduit l'écriture nomade à instituer le déplacement comme son principe ce qui efface la notion de centre et de périphérie. Chaque lieu est un centre en soi pour répéter Deleuze. En conséquence les tenaces tentations de catégorisation et de hiérarchisation apparaissent bien comme des constructions artificielles relevant de préoccupations idéologiques aliénantes.

L'écriture nomade, parce qu'elle fonde la différence, n'est pas sans strates car précisément ‘'la différence ne se pense pas sans la trace'', ‘'racine de l'écriture''. (J. Derrida. De la grammatologie) Dans ses transhumances cette écriture ne se déleste pas de ce qui l'a fait naître/ être. La trace irréductible, l'Atlal (transcription littérale du mot arabe désignant les vestiges) comme dirait Mohammed Dib, une présence- absence, une fuite et une résurgence, ‘'un toujours-déjà-là'' qui se dérobe pour réapparaître différemment.

Trace qui inscrit déjà le retour dans le déplacement même.

A se pencher encore davantage sur l'écriture nomade, celle- ci nouerait son existence à cette quasi impossibilité de résoudre l'antinomie qui est en elle, la fuite et les amarres. Cette ambiguïté oxymorique- aporie fondamentale- à l'origine de la tension créatrice africaine est sous l'emprise d'une tentative de nomination : ‘'glocalisation'', ‘' sédentinerrance ‘', ‘'enracinerrance''. Le nouveau paradigme conceptuel souligne la difficulté de désignation, il montre aussi que la perception/réception des oeuvres africaines évolue certes mais probablement dans le sens de l'oblitération de la différence.

A la faveur des approches pluridisciplinaires- anthropologie et mythologie, philosophie et littérature, sciences du langage linguistique et iconographique, expressions artistiques- quelle(s) représentation(s), l'imaginaire donne t-il à l'unité binaire, nomade/trace – errance/fixité ? Comment cette binarité travaille t-elle les langues ? Quelles réflexions théoriques suggère-t-elle ?

Organisateurs : Mme Amina Bekkat (université de Blida), Mme Afifa Bererhi (université d'Alger), M. Ben Lebdai (université d'Angers),

Conditions de participation dans la limite des disponibilités  :

Envoyer un résumé de la communication à la date limite du 15 septembre 2008.

Envoyer le texte fini de l article (entre 08 et 15 pages) à la date limite du 15 Janvier 2009.

Les titres de transport sont à la charge des participants.

Les frais de séjour sur les lieux du colloque sont à la charge des organisateurs.

Contacts : Ben Lebdai : Benaouda.lebdai@univ-angers.fr

Amina Bekkat : aminabekkat@yahoo.fr

Afifa Bererhi : departfr@hotmail.com