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Appels à contributions
Littérature et photographie (revue Textyles)

Littérature et photographie (revue Textyles)

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Pierre Piret)

Littérature et Photographie

Appel à contributions

Textyles, n° 43 (2012)

La revue Textyles, revue interuniversitaire deslettres belges de langue française, publiera en 2012 un dossier Littérature et photographie.

L'étude desliens qui se sont progressivement tissés, depuis le dix-neuvième siècle, entrela littérature et la photographie – que ce soit sous la forme d'un thème ou depratiques croisées – constitue un domaine de recherche encore relativementnouveau. Ce n'est en effet que depuis une dizaine d'années que la question dela photographie a véritablement acquis droit de cité dans le champ de lacritique littéraire francophone, avec la publication d'Imageries. Littérature et image au xixesiècle (2001), de Philippe Hamon, Photographie et langage (2002), de DanielGrojnowski, et La Littératureà l'ère de la photographie (2002), de Philippe Ortel – trois ouvragess'attachant à définir de quelles façons les hommes de lettres ont réagi àl'émergence d'une nouvelle culture visuelle, perturbant leur traditionnel faceà face avec l'art pictural. Depuis lors, paraissent chaque année de nouvellesmonographies concernant l'impact de l'invention de la photographie sur lalittérature, ainsi que les actes des différents colloques ayant été consacrés àcette question : Jardins d'hiver,Littérature et photographie(Garnier : 1997), Tracesphotographiques, tracesautobiographiques (Méaux, Vray : 2004), La Photographie au pied de la lettre (Arrouye : 2005), La Littérature à l'ère de lareproductibilité technique (Piret : 2007), Littérature et Photographie (Montier, Louvet, Méaux, Ortel :2008).

Certainsécrivains belges de langue française sont bien représentés dans ce domaine derecherche : nous pensons à Georges Rodenbach et à Maurice Maeterlinck pourla période symboliste, aux surréalistes bruxellois (Paul Nougé, en particulier)et, pour la littérature contemporaine, à Jean-Philippe Toussaint. L'objectif duprésent dossier est d'étudier la question des relations entre littérature etphotographie dans toute l'histoire des lettres belges et, cela, à partir dequatre axes de réflexion prioritaires :

1) Laphotographie souligne le caractère médiat, fictionnel, du langage

Étant le produit de l'impression de rayons lumineux émispar un objet sur une pellicule (ou un capteur) sensible, l'image photographiqueapparaît comme un signe substantiellement lié à la chose qu'il désigne. Aussi souligne-t-ellepar contraste le caractère médiat, différentiel, fictionnel, du langage verbal.Cette définition de l'image photographique (significativement élaborée aumoment où l'intérêt pour les études structuralistes commençait à s'essouffler, maiscependant prégnante dès l'invention de la photographie) offre avant tout un« objet théorique » idéalisé (Krauss, Le Photographique, 1990 : 12) auquel les écrivains vontrépondre de diverses façons. À ce titre, le paradigme photographique estsusceptible de questionner la crise du langage survenue dans le domaine deslettres vers la fin du dix-neuvième siècle, crise dont les effets se fontressentir jusqu'à nos jours.

2) Lalittérature invente ses propres « fictions photographiques »

Nous renvoyons ici aux travaux de Jérome Thélot (Les Inventions littéraires de laphotographie, 2003) et de Paul Edwards (Soleilnoir. Photographie et Littérature, 2008). Les recherches que ces derniersont effectuées ont montré que les écrivains ont également inventé leurs propresdiscours sur la photographie et ont de cette façon influencé notre manière dela concevoir, sinon d'en faire usage.

3) Photographieet expérience d'écriture

Il s'agit ici de questionner l'intérêt manifesté parcertains écrivains pour la photographie dans le cadre de leur travaild'écriture. La photographie constitue par exemple un lieu commun des récitsautobiographiques – qu'il s'agisse d'écrire à partir de photos-souvenirstémoignant d'une histoire familiale ou de créer des dispositifs où se côtoientle texte et l'image. Depuis son invention, la photographie a ainsi nourri, defaçons très diverses, la création littéraire : il serait opportun d'analyserles usages qu'en ont fait les écrivains.

4) Lalittérature à l'ère de la reproductibilité technique

Il convient enfin d'interroger les effetsde la révolution photographique sur la conception de l'écriture : demême que la photographie dépend d'un acte technique qui fait passer au secondplan la fonction de l'artiste (et, partant, sa signature), l'écriture peut êtreconsidérée comme un acte et le langage, comme un matériau étranger que l'onmanipule pour obtenir certains effets : immédiateté, objectivité, parexemple.

Numérodirigé par Nathalie Gillain (nath_gillain@hotmail.com) et Pierre Piret (pierre.piret.rom@uclouvain.be).

Lespropositions de contribution sont à adresser aux responsables du numéro pour le15 octobre 2011.

Lesarticles (maximum 25.000 signes, espaces compris) son attendus pour le 1ermars 2012.

Textyles, revue des lettresbelges de langue française, est une revue universitaire, qui paraît deux foispar an, sous la forme de volumes d'environ 150 pages, comprenant un dossierconsacré à une oeuvre ou à une problématique, des varias, des comptes rendusd'ouvrages critiques et une bibliographie exhaustive des publications critiquesde l'année écoulée dans le domaine des lettres belges. Elle constitue ainsi unvéritable organe de synthèse pour la recherche, la documentation etl'enseignement des lettres belges, en Belgique et à l'étranger.

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