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Appels à contributions
Littérature et consolation : collectif

Littérature et consolation : collectif

Publié le par Alexandre Gefen (Source : E. Poulain-Gautret)

Littérature et consolation

Appel à contribution

(source : E. Poulain-Gautret, Textes et Cultures, Université d'Artois)


Propositions à soumettre pour le 01 mars 2010

Date limite d'envoi des contributions : 31 août 2010

Suite au colloque « Littérature et consolation » des 21 et 22 janvier 2010, sera publié aux presses de l'université un volume regroupant les communications au colloque et des contributions écrites. Veuillez faire parvenir votre proposition (une demi-page) de contribution au volume par courriel à Emmanuelle Poulain-Gautret (poulain-gautret@club-internet.fr) avant le 01 mars 2010. Merci de faire figurer dans le courriel, outre le titre de la communication, votre nom et votre adresse électronique, votre université ou laboratoire d'affiliation ainsi qu'un bref CV. Les articles (30 000 signes, espaces compris) seront à remettre pour le 31 août 2010.

Responsable : Emmanuelle Poulain-Gautret.

http://www.univ-artois.fr/recherche/unites-de-recherche/textes-et-cultures

Textes et Cultures (EA 4028)
Arras, UFR Lettres & Arts et UFR de Langues
Maison de la Recherche
9 rue du Temple - BP 10665
62030 ARRAS CEDEX

Rappel de l'argumentaire :

Entre 1960 et 1970, à travers plusieurs articles, Umberto Eco étudiait la littérature populaire et revenait à cette occasion sur la mission consolatrice de la littérature, en réinterprétant notamment ainsi la catharsis aristotélicienne. De fait, si la littérature populaire se prête particulièrement bien à ce programme « consolateur », c'est toute la littérature qui peut être analysée en ce sens – les manuels scolaires de dissertation ont un temps accumulé les citations d'auteurs à ce sujet[1]. Ainsi, c'est non seulement à la littérature populaire (où le processus est sans doute le plus visible et le plus fondateur) mais également à toute la littérature – y compris d'ailleurs la moins « consolatrice » de prime abord, que l'on pense à la citation de Kafka – que l'on appliquera l'étude, en s'en tenant néanmoins à la littérature narrative (et notamment au fonctionnement spécifique du roman, par essence moins « rassurant » que le mythe), autour de trois axes de réflexion :

- la forme : quels sont les procédés formels (structure d'ensemble, instance narrative, rythmes, style en général) les plus propres à cet effet ? On s'interrogera par exemple sur l'usage de la variation et de la répétition, mais l'on pourra également examiner la place qui peut être accordée à l'humour, ou inversement au pathétique.

- le héros : le héros consolateur est-il celui à qui l'on s'identifie (comment fonctionne par exemple l'identification au super-héros ?) ou au contraire celui dont l'altérité (ou les malheurs) nous soulagent ?

- l'idéologie : à propos de la littérature populaire, U. Eco emploie le terme de « démagogique » – elle est également souvent qualifiée de réactionnaire – ce qui incite à interroger le lien établi entre consolation et politique (y compris sur le plan diachronique, en abordant les variations du besoin selon les périodes historiques), et la posture adoptée par l'auteur : quels sont les objectifs (affichés, inconscients) de son texte, tant à son propre usage qu'à celui des lecteurs, voire à celui d'éventuels commanditaires ?

Obliquement, il s'agira donc également d'aborder en partie la question du plaisir du texte.

Les communications pourront porter sur la littérature narrative dans son ensemble, « grande littérature » (sans omettre des textes a priori peu « consolateurs », qui offrent l‘intérêt du paradoxe et donc d'angles différents) comme littérature populaire – française et étrangère (y a-t-il des invariants, universels ?), mais aussi littérature de jeunesse, dont un pan important remplit les mêmes fonctions (avec quelle spécificité ?). Ponctuellement, on pourra ouvrir la comparaison avec d'autres arts (peinture, musique), puisqu'il s'agit là d'une question qui concerne l'art en général.



[1] Pour le plaisir, rappelons les célèbres « Les lettres nourrissent l'âme, la rectifient, la consolent » (Voltaire) et « Il n'est pas de chagrin dont une heure de lecture ne m'ait consolé » (Montesquieu), sans oublier Kafka (« Etrange, mystérieuse consolation donnée par la littérature, dangereuse peut-être, peut-être libératrice »)…