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Littérature, art et monde contemporain : récits, histoire, mémoire

Littérature, art et monde contemporain : récits, histoire, mémoire

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Université Saint-Joseph)

Département des lettres françaises
Master en critique d’art et curatoriat
Université Saint-Joseph


Littérature, art et monde contemporain : récits, histoire, mémoire

Colloque


16-17 mai 2014




Parallèlement à l’évolution de la critique littéraire qui revient à considérer aujourd’hui l’objet littéraire à l’intérieur du contexte historique et politique de sa production, l’une des tendances de la littérature postmoderne consiste à mettre en scène des histoires individuelles dans leurs relations avec les événements collectifs. Aussi la production culturelle contemporaine réside assez généralement dans le recours à l’Histoire comme d’un topos autour duquel se nouent des enjeux aussi bien esthétiques que mnémoniques et thérapeutiques. Dans les pays arabes où les pratiques culturelles sont liées à des contextes de conflits cette tendance prend tout son sens. Au Liban en particulier, face à ce qui est vécu comme une amnésie collective entreprise depuis 1990, sponsorisée et entretenue par l’Etat et la volonté de reconstruction, tandis que des travaux mettent au contraire l’accent sur le travail du deuil et de l’oubli qu’ils envisagent comme une pratique nécessaire par laquelle le passé est interrogé et le présent confronté, artistes, cinéastes et romanciers se donnent pour mission de raconter et de réactiver les processus qui permettent de comprendre le passé refoulé, mobilisant pour ce faire les paradigmes du récit et de la mémoire, voire questionnant et bouleversant l’usage de ces derniers,. Se proposant comme un espace d’investigation, l’art et la littérature deviennent le lieu d’une historiographie qui permet d’effectuer un travail de mémoire. Ainsi, la scène littéraire et artistique libanaise offre aujourd’hui une plateforme qui interroge l’existence d’une mémoire de conflit aussi bien individuelle que collective et constitue un espace où des questions sur la responsabilité de l’artiste ou de l’écrivain face à l’histoire trouvent un terrain privilégié. Comment ces paradigmes investissent les territoires de la création littéraire et artistique et sont en retour travaillés par elle, cette question se négocie au sein d’une fascination réciproque où ces champs disciplinaires se nourrissent mutuellement. Cette réflexion, engagée et poursuivie dans le domaine des pratiques artistiques contemporaines, demanderait à être élargie à celui de la création littéraire. Si la littérature et l’art se sont emparés de ces questions dans les limites de leur médialité respective, il apparaît désormais intéressant d’appréhender leurs pratiques conjointement dans leur rapport avec le contexte culturel mais aussi avec les esthétiques qu’elles cherchent à développer. Par-delà les différences intrinsèques relatives à la nature du discours qu’ils véhiculent, que nous disent la littérature et l’art sur le monde contemporain et sur leurs approches mutuelles et respectives ? Ce colloque se donne pour objectif de donner à voir, dans le cadre d’une approche interdisciplinaire (esthétique, historique, sociologique, philosophique, psychologique ou narratologique) comment littérature et arts interagissent face à ces problématiques communes.

Dans cette perspective, les propositions pourront s’articuler autour des axes suivants :

- L’Histoire comme matière et comme sujet de l’écriture dans la production romanesque libanaise de l’après-guerre et mise en place d’une esthétique romanesque. On pourra également s’intéresser plus généralement à la tendance à l’Histoire dans la littérature post-moderne.
- Les enjeux esthétiques mais aussi politiques, historiques, sociologiques et psychologiques mobilisés par la production littéraire et artistique de l’après-guerre. Il sera intéressant de montrer comment artistes et écrivains s’emparent de l’expérience de la guerre pour dénoncer les occultations et les non-dits et mettre en scène les difficultés liées à l’écriture de l’histoire.
- Art, littérature et récits : esthétiques et approches comparées. On pourra s’intéresser en particulier à la narration comparée de l’Histoire, aux topos qui en constituent le support ou aux métaphores qu’elle génère (l’archive, ou la ruine), ainsi qu’aux procédés de construction/déconstruction dont elle fait l’objet.
- Mémoire individuelle et mémoire collective : la manière dont elles affleurent dans les pratiques littéraires et artistiques et constituent un genre ou un architexte.
- Les pratiques artistiques dans le monde arabe : art et politique.
- Les pratiques littéraires dans le monde arabe : tendances et typologies.

Langues de travail : le français, l’anglais.

Modalités de candidature : Prière d’envoyer vos propositions (250-300) et une brève notice biographique à l’adresse suivante : nayla.tamraz@usj.edu.lb avant le 31 juillet 2013.

Calendrier :

30 septembre 2013 : Date limite d’envoi des propositions

31 octobre 2013 : Notification d’acceptation

30 avril 2014 : Date limite d’envoi du texte intégral

Organisatrice du colloque : Nayla Tamraz, Université Saint-Joseph, Chef du Département de lettres françaises.

Comité scientifique
Nayla Tamraz, Université Saint-Joseph, Chef du Département de lettres françaises.
Katia Haddad : Université Saint-Joseph, Titulaire de la Chaire Léopold Senghor de la francophonie.
Carla Eddé : Université Saint-Joseph, Chef du département d’histoire.
Walid Sadek : Professeur associé à l’AUB.
Ghalya Saadaoui : Enseignante à l’Université Saint-Joseph et l’AUB.