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Lire la filiation. Entre héritage et mutations

Lire la filiation. Entre héritage et mutations

Publié le par Sophie Rabau (Source : Cécilia W. Francis)

Lire la filiation. Entre héritage et mutations

Du 31 mai au 2 juin 2008

 

  En dépit du procès acerbe qui fut réservé à la notion de famille tout au long de la première moitié du vingtième siècle, on assiste depuis plusieurs décennies à un retour en force de pratiques littéraires multiples et transgenres qui élisent le paradigme de la filiation comme foyer privilégié d’interrogation et d’inspiration  (P. Forest: 2001, D. Viart: 1999, 2001).  Or la prégnance que semble exercer le travail littéraire d’élucidation des origines, des ascendances, des dynamiques relationnelles intimes n’est pas un effet de hasard, ni fortuite, puisque le concept de famille, au-delà de sa morphologie polysémique, constitue un référent fondamental de l’identité individuelle. Philosophes et penseurs, de Benveniste à Kristeva en passant par Ricœur et Levinas, postulent qu’un sentiment d’identité ne saurait s’éprouver qu’en fonction d’une intersubjectivité essentielle, voire nourricière. Les rapports entre le soi et l’autre familial sont ainsi saisis comme des relations internes d’appartenance ou de dissidence, des réseaux microcosmiques de fusion ou de tension, impliquant une généalogie, la mémoire, une vie affective, la transmission ou non d’un héritage et une descendance. Le milieu sensible de l’intersubjectivité familiale constitue de ce fait un creuset remarquablement riche, propice à l’exploration de situations passionnelles et dramatiques des plus véhémentes.

 

 Du côté de la pratique, si d’une part, on doit des apports novateurs à la transposition du dispositif familial en imaginaire littéraire au récit autobiographique, à l’autofiction, à la biofiction et à leurs avatars (R. Barthes, P. Bergounioux, A. Ernaux, J.-M. G. Le Clézio, P. Modiano, R. Robin), le vaste répertoire de la littérature francophone - postcoloniale, minoritaire, migrante et transnationale - ouvre et enrichit, d’autre part, la problématique de la filiation, étant donné ses réalités spécifiques infléchies par des codes relationnels indissociables de déterminismes historiques, socioculturels et religieux (A. Begag, M. M. Bouchard, N. Bouraoui, T. Ben Jelloun, Y. Chen, M. Condé, A. Djebar, A. Hébert, S. Jacob, M. Tremblay).

 

 Lire la filiation revient donc à se pencher sur la façon dont les dynamiques relationnelles les plus primaires (roman familial, concept œdipien, patriarcat, matriarcat, mythe, fable …) modélisent et déterminent la scénographie et le sens des œuvres littéraires contemporaines et moins contemporaines. Quels sont les enjeux poétiques (énonciation, mode de narration, interactions cognitives, stylisation) de la mise en texte du paradigme familial?  Qui plus est, quelles sont les prises de position éthiques de la filiation (véridiction, dénonciation, transgression) actualisées par le texte ?

 

Nous sollicitons des contributions provenant de genres et de corpus francophones variables (franco-canadiens, québécois, français, maghrébins, subsahariens, entre autres) et proposons, à titre de pistes possibles, les axes de réflexion suivants :

 

·     le cadre familial en tant que catalyseur de réseaux affectifs impliquant non seulement la réciprocité, mais aussi des émotions et des passions, souvent abjectes et innommables (la trahison, la douleur, la jalousie, la honte, la culpabilité);

 

·    patriarcats, matriarcats, fratries, relations sororales empreints de conflits et de ruptures entre tradition et modernité (fractures, abus, violence, réconciliation);

 

·    familles fonctionnelles et dysfonctionnelles saisies à l’intérieur de relations monogames forcées, polygames ou polyandres;

 

·    des enjeux interculturels et exogames de la filiation (émigration, immigration, errance, refuge);

 

·    éclatement, effritement ou reconfiguration du noyau familial traditionnel sous la pression de modes de vie repensés, révélateurs de réalités nouvelles du monde contemporain;

 

·    filiations en creux vécues sous forme de brisure ou d’absence: souvenir, oubli, ennui, deuil, exil, nostalgie.

 

 

Congrès 2008 de l'A.P.F.U.C.C. University of British Columbia, Vancouver, Canada (du 31 mai au 2 juin 2008)

 

Démarches à suivre pour soumettre une proposition de communication :

 (i) Veuillez envoyer six copies sur papier (4 anonymes et 2 identifiées) de votre proposition de communication (150 à 300 mots), au plus tard, le 14 décembre 2007 à: Gaëtan Fleuriau Chateau, 15, rue FAIRBAIRN, Ottawa, Ontario, K1S 1T2, Canada.

(ii) Veuillez envoyer une copie électronique de votre proposition de communication (en "pièce attachée") à la responsable de l'atelier, Cécilia W. Francis (cwfrancis@stu.ca), au plus tard le 14 décembre 2007.

 

L'apfucc (Association des professeures et professeurs de français des universités et collèges canadiens) accepte habituellement de défrayer les coûts de déplacement des étudiant(e)s chercheur(e)s qui présentent une communication lors du congrès annuel. Le montant de la subvention varie d'une année à l'autre.

 

Veuillez consulter le site de l'apfucc (http://apfucc.net) pour de plus amples précisions au sujet du congrès 2008.