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Linguistique française : la dénomination de l'autre

Linguistique française : la dénomination de l'autre

Publié le par Marielle Macé (Source : Yacoub Ghérissi)

APPEL À COMMUNICATION


Dans le cadre d'une réflexion sur la mise en mots de l'altérité, l'unité de recherche « Langage et métalangage » de la Faculté des Lettres de la Manouba se propose d'organiser, les 9, 10 et 11 décembre 2004, avec la collaboration de l'unité de recherche « Praxiling, Discours, textualité et production de sens », de l'Université Paul ValéryMontpellier III, et de l'Institut Supérieur des Langues de Tunis, un colloque pluridisciplinaire sur la dénomination de l'Autre, et ce au siège de l'ISLTunis.
Avec la nomination, deux cas de figures s'offrent : la dénomination ou la désignation qui constituent une alternative entre deux points de vue distincts, dont découlent deux problématiques foncièrement différentes. La première envisage l'action d'utiliser une des unités linguistiques consacrées par l'usage pour référer à une réalité, alors que la seconde tente d'appliquer une unité ou une suite d'unités linguistiques à une réalité pour n'en désigner qu'un certain aspect contingent.
Au plan de la signification, la dénomination d'un élément humain par un terme du vocabulaire n'est pas toujours faite conformément au(x) sens consigné(s) par les dictionnaires. En effet, de part les rapports sémantiques qu'ils peuvent entretenir entre eux, les unités appartenant à un même champ lexical subissent parfois une extension sémantique ou se trouvent lestés de charges péjoratives ou mélioratives. Certains mots sont interchangeables dans un contexte et non dans d'autres.
Le fait d'utiliser une dénomination plutôt qu'une autre pour désigner une ou plusieurs personnes, le fait d'employer une construction discursive plutôt qu'une autre pour produire un commentaire révèlent les places qu'occupent les différents protagonistes, c'est-à-dire leurs stratégies d'argumentation, et donc finalement leur positionnement idéologique.
En effet, loin d'être de simples étiquettes liées de façon univoque à leur référent, les noms par lesquels le locuteur désigne les «autres» sont rarement ceux dont use le délocuté pour les désignations réciproques. Et quand les dénominations génériques, par exemple, sont les mêmes, leurs valeurs sont différentes, et parfois contraires. Il est bien évident que, dans le cas des désignations péjoratives qui témoignent d'un découpage subjectif de la réalité chez un locuteur donné, les intéressés ne peuvent reprendre, sauf à assumer le jugement dépréciatif sur eux mêmes, la même catégorisation où l'«autre» les a cantonnés.
Mais en même temps qu'il nomme l'autre, le locuteur se désigne lui-même. Les mots qui servent à nommer l'autre "trahissent" donc les visions de leur auteur car ils comportent de façon obligée son point de vue sur le monde, les hommes et les choses. Désigner, c'est forcément catégoriser, classer, juger.
Les axes proposés sont les suivants. Et nous restons ouverts à toutes les propositions.
L'Autre dans la langue : catégorisations lexicales, dénomination lexicographique ;
Les stratégies de la désignation : l'enjeu rhétorique de la désignation, représentations, figurations discursives de l'altérité;
L'autre soi-même.
Les collègues intéressés sont priés de faire parvenir l'argument de leur communication au comité d'organisation, au plus tard le 5 septembre 2004 (délai de rigueur).
Pour plus d'information, contacter Yacoub GHERISSI, yakoob_gherissi@yahoo.fr, ou au Département de français, ISLTunis, 14, rue Ibn Maja, 1003, Cité El Khadhra, Tunis, Tunisie.

Comité d'organisation
Paul Siblot, Yacoub Ghérissi, Rafika Abbès et Chaâbane Harbaoui.

  • Responsable :
    Yacoub Ghérissi
  • Adresse :
    Instiut Supérieur des Langues de Tunis, Tunisie