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Ligature, 7 : L’avant-garde russe et le livre d’artiste.

Ligature, 7 : L’avant-garde russe et le livre d’artiste.

Publié le par Marc Escola (Source : Serge Chamchinov)

Ligature, revue critique du livre d’artiste

quatrième année, numéro 7, juin 2015

Appel à contribution

Thème : L’avant-garde russe et le livre d’artiste.

En dépit des différents pronostics quant à la disparition, au sein de notre société, du livre en papier et de l’œuvre d’art qu’est le livre d’artiste, le processus lié à cette création tend à prouver le contraire. Le livre d’artiste et ses acteurs – artistes du livre – jouent maintenant un rôle de plus en plus important pour le présent et le futur de l’art du livre. Paradoxalement, ce sont les technologies actuelles qui plutôt servent aux artistes pour créer leurs livres, de plus en plus enrichis en effets visuels de plus en plus qualitatifs. Or il ne faut pas oublier que l’usage du livre d’artiste d’aujourd’hui n’a pas seulement « affaire à l’essence de l’objet, à son idée, mais à sa surface manipulable, à ce qui dans son apparence s’annonce comme maniable » (François Wahl : « D’une écriture, l’autre », dans Le texte et l’image, par Roland Barthes éditions Paris Musées, 1986, p. 11). En paraphrasant le philosophe François Wahl, on peut poser les questions structuralistes : Attend-on du livre d’artiste qu’il « montre comment la peinture est un langage » ? L’image, dans le livre d’artiste, se déplie-t-elle en « récit » ? Le livre d’artiste peut-il (et comment) être remit en « acte d’une structuration » ?

De nos jours, les courants artistiques les plus novateurs dans le domaine du livre d’artiste s’appuient, dans leurs conceptions, sur les idées venues de l’époque des avant-gardistes des années 1910. Ceux qui travaillaient sur le « corps du livre ». Nous proposons aux contributeurs (chercheurs, historiens et critiques d’art) du numéro 7 de Ligature, la revue critique du livre d’artiste, d’intervenir sur le thème concernant les sources de ce dernier – en particulier notamment l’apport des futuristes russes –, et montrer qu’aujourd’hui les découvertes et les inventions (typographies, graphiques, plastiques) du début du xxe siècle sont toujours actuelles et présentes dans la création artistique des livres d’aujourd’hui. Le panorama des noms des artistes avant-gardistes de l’époque est très riche, nous sommes intéressés plus particulièrement par les recherches systématiques autour des œuvres d’Alexeï Kroutchenykh, Davyd Bourliouk, Vassili Kamenski et Ilia Zdanevitch (Iliazd).

Les recherches sur l’époque actuelle seront consacrées au mouvement artistique international Sphinx blanc né en 2012 (cf. : Anne Arc : « Sphinx blanc : le nouveau mouvement artistique ? », dans Ligature n°3, juin 2013). Ce courant regroupe, dans le domaine du livre d’artiste, les artistes de la nouvelle génération, pour lesquels le processus artistique créatif en tant que tel est mis en forme de livre. Le numéro 7 de la revue  Ligature est pensé comme une œuvre collective, non seulement critique, mais aussi artistique. Nous nous adressons donc en particulier aux artistes du livre, pour leur demander d’intervenir dans la revue par leurs créations graphiques, comme cela s’est fait à l’époque dans l’almanach Der Blaue Reiter (Wassili Kandinsky) ou, ensuite, dans la revue xxe siècle (Gualtieri di San Lazzaro).

Note à des contributeurs :

La revue Ligature, suivant sa ligne éditoriale élaborée depuis trois ans, se distingue catégoriquement d’une théorie apparue en 1984, celle qui essaie d’appliquer au domaine du livre d’artiste une vague de production de plaquettes d’images participant plutôt du style pop art « à la américaine » des années 1960-1970 (artist’s book). Selon les recherches du Laboratoire du livre d’artiste menées depuis 2008 et ses constatations, la formule susmentionnée se substitue à la dénomination « livre d’artiste » en essayant de faire table rase des traditions antérieures de l’art et de la création du livre par des artistes (plus précisément depuis Édouard Manet et Stéphane Mallarmé en France). Par ailleurs, le point de vue proposé en 1984, néglige les tendances les plus récentes (fin xxe – début xxie siècle).

Notre revue considère le livre d’artiste d’aujourd’hui comme l’œuvre d’art plastique et graphique originale, qui ne peut pas être cataloguée comme une édition à l’« apparence ordinaire ». Cette caractéristique, parfois attribuée à tort au livre d’artiste par certains critiques d’art, a provoqué depuis 1997 une confusion désastreuse dans la définition du « livre d’artiste » et causé une stagnation considérable dans les recherches consacrées à ce sujet en France, y compris les travaux universitaires.

Ligature, la revue à 140 pages (format 30 x 30 cm) est éditée en France par LAAC (Livre d’artiste &art contemporain), association loi de 1901, en tirage limité à 21 exemplaires. Les numéros sont diffusés par souscription dans les plus grands fonds spécialisés sur le livre d’artiste en France, Allemagne, Belgique, Suisse et aux Pays-Bas. Aucun numéro d’auteur n’est prévu, sauf en cas de demandes particulières suivies de participation aux frais de fabrication.

Modalités

La réponse à l’appel à contribution est à envoyer sous la forme d’un texte résumé de 1 500 signes maximum, avant le 30 novembre 2014. La réponse du comité de rédaction interviendra dans le courant du mois de décembre 2014.

Après sélection, les textes des articles et des contributions artistiques devront nous parvenir avant le 1er avril 2015.

Publication : juin 2015

Les propositions devront être envoyées à museedulivre@hotmail.fr