Questions de société
Lettre ouverte aux présidents d'Universités

Lettre ouverte aux présidents d'Universités

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Christine Noille-Clauzade)

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Lettreouverte aux présidents d'Universités

Présidents,votre place est à nos côtés !

 

Depuis une semaine, nombre d'entre vous ont fait part de leureffarement devant la dotation financière de leur université. Une dotation présentéequi plus est de façon peu sincère, comme étant en hausse alors que, compte tenudes charges nouvelles, elle est en réalité dans la plupart des cas en fortebaisse.

Vous avez, les uns ardemment soutenu, les autres combattu la loi LRU. Certainsd'entre vous ont crié victoire parce qu'ils étaient lauréats duplan-campus ; d'autres ont ravalé leur amertume et tu l'impression que desrégions entières étaient abandonnées. Tous, vous vous demandez où sont passésles cinq milliards promis. Vous avez cru parfois aux vertus d'une saineémulation, et, tous, vous découvrez, selon les mots de l'un d'entre vous, qu'enmatière de budget, les prix Nobel et les médailles Fields ne protègent pascontre l'arbitraire. Certains d'entre vous souhaitent moduler le service desenseignants-chercheurs, d'autres sont pour le moins réservés devant ce nouveaupouvoir exorbitant. Mais tous aujourd'hui vous mesurez que les budgets dont vousdisposez vous conduiront en fait, le plus souvent, à  alourdir la charge de cours de presque tous lesenseignants-chercheurs, et, qu'en lieu et place des « recrutements  de prestige » que faisait miroiterla loi LRU, vous  embaucherezessentiellement des précaires sous-payés.

Mais qui pourra nier que tout cela ressemble fort à un jeu de dupes ?Comment ne pas voir que la succession de réformes préparées dans laprécipitation et que l'on vous demande de mettre en place dans l'urgence produitun éclatement du paysage universitaire ?

Vous avez pu croire, pour certains, que le démantèlement du CNRS et desautres grands organismes de recherche accroîtrait le rayonnement de vosuniversités. Vous savez désormais que la conjonction de la transformation desgrands organismes en « opérateurs de moyens » privés de moyens, d'uneANR surdimensionnée et de la baisse de vos crédits, condamne des pans entiersde la recherche publique française à l'université comme au CNRS.

Vous avez pour certains fermement dénoncé, avec l'appui de vosconseils, la « farce » d'une réforme hâtive des concours derecrutement des enseignants. Pourquoi ne pas demander franchement un report à2011 de toute réforme et une négociation nationale sur la formation et les concours,capitale pour l'avenir de l'enseignement ? Le roi est nu :l'autonomie se traduit par un pilotage politique accru et par des économiesréalisées en forçant les universités à se battre entre elles pour obtenir lesindispensables fonds publics. Céder à la peur que l'université d'à-côtén'obtienne plus, c'est accepter le chacun pour soi et renoncer à toutecommunauté universitaire.     

Mesdames et Messieurs les Présidents d'université, l'élection de votre nouveau bureau est un acte politique important. Nous vous demandons aujourd'hui de vous élever avec nous contre la brutalité et la myopie d'une telle politique. Nous vous demandons donc de ne pas seulement contester ce budget mensonger, mais aussi, en accord avec vos conseils et suivant des modalités que vous déciderez avec eux">

1 - de condamnerle décret sur les statuts des enseignants-chercheurs, de refuser laprécarisation croissante de tous les personnels et d'écarter les modulationssalariales ou de service.

2 – de vousengager à ne pas participer à la réforme des concours de recrutement desenseignants tant qu'une véritable négociation n'aura pas eu lieu.

3 – de vousexprimer en faveur d'une coopération des universités avec les organismes derecherche notamment au travers des UMR, et de refuser ainsi le démantèlement duCNRS.

 

La communauté universitaire et scientifique observera avec attention vosréponses sur ces questions. Nous avons besoin de la plus grande cohésion pournous faire entendre ensemble de ce gouvernement et de ce ministère.

 

SLR, SLU, SNESUP-FSU