Lettre de l'Intersyndicale à V. Pécresse contre la "Prime d'excellence scientifique" (26/01/10)
Dossiers primes individualisées et PES
Lettre de l'Intersyndicale à Valérie Pécresse contre la "Prime d'excellence scientifique" - 26 janvier 2010
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3392
FSU (SNCS, SNESUP, SNASUB) - SGEN-CFDT Recherche EPST - SUD-Recherche-EPST - UNSA (SNPTES) - CGT (SNTRS, FERC-Sup, INRA) - SLU
Madame la ministre,
La prime d'excellence scientifique (PES) décrétée par le ministèresoulève une opposition massive des commissions et des conseilsscientifiques. Nombre d'entre eux ont adopté des motions ourecommandations rejetant le principe même de la PES. Plusieursinstances d‘évaluation ont décidé de refuser l'attribution demédailles du CNRS récompensant la qualité du travail fourni, carl'association d'une prime dénature complètement cette distinction.
Les organisations syndicales soussignées considèrent
que cette prime, qui ne serait touchée que par une petite proportionde collègues « triés sur le volet », ne répond absolument pas à lanécessité reconnue d'accroître l'attractivité des métiers de larecherche publique,
qu'elle est porteuse de multiples effets pervers : mise enconcurrence des agents, stratégies d'adaptation individuelles audétriment du travail d'équipe et de la qualité de la recherche,
que, contrairement aux promotions, elle n'entre pas en ligne decompte pour le calcul de la retraite et contrecarre une véritablerevalorisation des métiers, - qu'elle menace, par ses liens explicites avec une obligation deservice d'enseignement, le métier de chercheur à temps plein etqu'elle dégrade le système de recherche,
qu'à l'opposé d'une nouvelle forme de la PEDR, elle marginalise enréalité le critère d'encadrement doctoral.
Nos organisations vous demandent
de revaloriser les salaires et les carrières de tous les personnelsde l'Enseignement supérieur et de la recherche, titulaires et nontitulaires,
de retirer le décret sur la PES et d'abandonner l'individualisationdes revenus par l'instauration de nouvelles primes ou la modulation deprimes existantes (PPRS, PFR),
d'étudier une refonte des grilles de salaires avec une réellereconnaissance des qualifications, une sérieuse amélioration desdébuts de carrières, l'intégration des primes,
d'augmenter largement les possibilités de promotions. Ces demandesconvergent avec notre exigence de création massive de postes detitulaires afin de résorber la précarité et rendre nos métiers plusattractifs.
Nous vous demandons une entrevue pour ouvrir de véritablesnégociations sur la requalification de nos métiers en lieu et placed'une individualisation des revenus.
Nous vous adressons, Madame la ministre, notre considération distinguée.
Jean-Luc Mazet,
Membre du bureau national du SNCS-FSU