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"Les théâtres institutionnels au prisme de leurs querelles (1660-1848) - Theatrical Institutions and their Quarrels (1660-1848)"

Publié le par Florian Pennanech (Source : Stéphanie Loncle)

PRESENTATION:

Texte de cadrage :

« Les théâtres institutionnels au prisme de leurs querelles (1669-1848) »

Journée d'études – Maison Française d'Oxford – 13/11/2009

(Organisation : Jessica Goodman, Jeanne-Marie Hostiou, Stéphanie Loncle et Marine Roussillon)

Il est admis que le xviie siècle est marqué parl'institutionnalisation de la vie théâtrale, qui passe par la création de laComédie-Française et de l'Académie royale de musique, la normalisationprogressive des pratiques, la fixation des lieux, et la mise en place d'une esthétique par lahiérarchisation des genres. Cette institutionnalisation est souvent liée à lanécessité, pour le régime absolutiste, de contrôler la production culturelle,dans le cadre d'une construction idéologique. Alors que la pratique théâtrale s'est érigée en valeur,il faut prendre acte pour le siècle suivant du phénomène de diversification etde multiplication des pratiques et des formes théâtrales. Ce nouveau siècle de« théâtromanie » apparaît comme le résultat, ou l'héritage contradictoire, de la coexistence desthéâtres institutionnels et de leurs doubles parodiques, antithétiques maisdonc aussi complémentaires, comme un contre-modèle est le garant de lalégitimité du modèle. À mesure que l'institution se développe, elle permetl'apparition etl'action d'éléments perturbateurs qu'elle rejette ou au contraire intègre enles légitimant : la querelle devient le modèle dynamique par lequel seredéfinissent les valeurs. La Révolution française et la première moitié du xixe siècle sont marquées par une accélération decet élargissement paradoxal du théâtre à des lieux et des publics plus divers,élargissement qui s'accompagne d'une uniformisation dramatique des productions.Comme si les institutions, ayant gagné la bataille de la normalisation esthétique de la pièce bienfaite (et de l'organisation ordonnée de la séance qui l'accompagne), sedissolvaient en perdant, en retour, leur pouvoir de hiérarchisation des normeset des pratiques.

Le lien des théâtresinstitutionnels aux régimes monarchiques nous invite à étudier ces questionssur une longue période, de 1669, date de création du premier privilège del'Opéra, à 1848, où une grave crise des théâtres éclate au moment de la chutede la dernière monarchie.

En portant notreattention sur l'intervention structurante des querelles dans les institutionsthéâtrales et dans l'institutionnalisation des pratiques, et non pas sur lesquerelles dramatiques déjà étudiées pour elles-mêmes dans de nombreux travaux,nous nous interrogerons sur ce qui peut faire la continuité de cette période,non pour faire un tour exhaustif de la question abordée, mais pour porter notreattention sur des études de cas concrets, susceptibles de dessiner desproblématiques stimulantes pour la recherche. Nous formulerons ainsi quelquesproblèmes essentiels que nous pourrons aborder au cours des communications etdu travail collectif qui les poursuivra :

- Quel est le rôle du théâtre dans la mise en place d'une culturenationale, monarchique, impériale, étatique ? Comment se constitue un répertoire ?

- Qu'est-ce qu'une institution théâtrale aux différentes périodes ?Selon quels modes de confrontations la Comédie Française, l'Opéra-Comique etL'Académie royale de musique, puis, plus tard, l'Odéon évoluent-ils ?

- Quel est le rôle des monopoles et des privilèges dans la gestion des théâtres, leurs conflits,leur liberté, leur libéralisation ?

- Comment s'articulent les nécessités du lieu institutionnel et lesaménagements auxquels il est contraint pour continuer à attirer dupublic ? Que produitcette liberté dans les contraintes, cette hybridité, dans les lieux, lespratiques et au sein de la séance elle-même ?

- Que devient le théâtre institutionnel lorsqu'il est sorti de son lieu,déplacé, et confronté à des pratiques non théâtrales, en particulier à la cour ?