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Appels à contributions
Les temps du livre

Les temps du livre

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Perelman Marc)

 

Appel à contributions

pour le colloque : les temps du livre

9 et 10 novembre 2012

(Inha, salle Vasari)

co-direction Alain Milon et Marc Perelman

 

Dans le prolongement des derniers colloques qui ont donné lieu à trois publications (Le Livre et ses espaces (2007), L’Esthétique du livre (2010), Le Livre au corps (novembre 2012), ce quatrième colloque abordera la question des temps du livre. Il y sera question du temps de la lecture et des temporalités nouvelles associées au livre, intégrées et générées par ce dernier. Il ne s’agira pas seulement du temps écoulé, c’est-à-dire le temps nécessaire pour la lecture ou pour bien lire, du loisir auquel on le rattache trop facilement. Il conviendra de s’interroger sur la fabrication d’un temps propre au livre, du livre à la fois comme enveloppe et construction temporelles, cette façon de « conscience intime du temps » pour reprendre Husserl et qui est associée au livre. Le livre sera ainsi envisagé comme étant au départ, sinon l’origine d’une modification du temps, pas seulement du temps vécu, mais de la structure même du temps. Sa fluidité, sa plasticité, son élasticité se métamorphosent paradoxalement en une concrétion visible et matériellement vivante, le livre lui-même. Si le livre se présente donc comme un bloc de temps tout équipé, compact, il est aussi cet espace poreux d’où peut s’échapper le temps, il est cet espace d’où s’évapore et s’épanouit un temps unique ; l’espace du livre se transformerait en temps du livre. Le temps est le tout spatialisé du livre.

Il s’agira ici d’apprécier le temps du livre, contenu dans la lecture, qui n’est jamais le temps immédiat, actuel, comme un temps décalé. Le temps de la lecture du livre n’est jamais une clôture du temps. Le livre surgit peut-être en tant que coupe sur le temps, comme une fente dans l’espace qui le divise en deux : le temps serait l’extériorisation d’un espace intérieur. Le livre serait alors cette possibilité d’extériorisation du temps propre au lecteur telle qu’elle s’effectue par la médiation de la lecture et qui n’est rien d’autre qu’une humanisation du temps. Lire un livre, c’est prendre au temps un temps, devenir humain grâce au temps.

Si, selon Mallarmé, « le monde existe pour aboutir à un livre », le livre ne serait-il pas alors une forme vivante de concentration et dilatation ultime du temps.

 

Les propositions (2.000 signes maximum) sont à envoyer avant le 30 septembre 2012 à Alain Milon (alain.milon@u-paris10.fr) et Marc Perelman (marc.perelman@u-paris10.fr)