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Les technolectes / langues spécialisées en contexte plurilingue: corpus, description et usages sociaux

Les technolectes / langues spécialisées en contexte plurilingue: corpus, description et usages sociaux

Publié le par Laure Depretto (Source : Leila MESSAOUDI)

Un colloque international sera organisé par le laboratoire Langage et société-URAC56 – FLSH –

Université Ibn Tofail – Kénitra (Maroc)

Sur le thème :

Les technolectes / langues spécialisées en contexte plurilingue: corpus, description et usages sociaux

En collaboration avec le REMATE (Réseau Maghrébin des Technolectes)

À

la  Faculté des Lettres et des sciences humaines - Université Ibn Tofail Kénitra (MAROC), les 3- 6 décembre  2013

 

 

Note de présentation

Dans les interactions verbales, les membres d’une communauté, disposent d’un répertoire plus ou moins vaste de variétés linguistiques et ajustent leur conduite langagière selon différents paramètres parmi lesquels on pourrait citer : l’interlocuteur, la situation et le domaine.

Les domaines renvoient aux sphères de l’activité humaine. Ils peuvent caractériser une situation ordinaire de la vie quotidienne ou spécialisée, dans un  laboratoire, une salle de cours, un atelier de mécanique automobile, une clinique, un tribunal, etc. Ils participent d’une communication qui comporte une dimension identitaire de reconnaissance des acteurs  comme appartenant  à tel ou tel corps de métier, à tel ou tel  groupe  linguistique. Ils revêtent un  caractère fonctionnel et conduisent, au sein d’une communauté linguistique donnée, à l’élaboration d’ensembles langagiers spécifiques désignés par "technolectes". Peut-être que  d’autres chercheurs dans ce même cadre, auraient plutôt usé, de l’appellation de  langue de spécialité, langage spécialisé ou de langue spécialisée (Lerat (1995). D’aucuns auraient peut-être eu recours à d’autres dénominations  (De Vecchi (2012).

Le technolecte n'est pas synonyme de  terminologie ou de jargon. Il les contient et ne peut être réduit au seul niveau lexical. Il englobe aussi des usages discursifs, caractéristiques des textes spécialisés. Le technolecte n'est pas comme la terminologie essentiellement paradigmatique. Il peut renfermer des unités de type syntagmatique, appelées lexies complexes (Pottier, 1974) ou synapsies (E. Benveniste, 1966) du genre "aigle pécheur à tête blanche" etc. ou des phraséologies du type « répartiteur de freinage asservi à la charge automatique, commandé par pression de suspension pneumatique » (domaine de l’automobile).

Il s'agit en fait, d'un savoir dire verbalisant, par tout procédé linguistique adéquat, un savoir ou un  savoir faire

Par milieu plurilingue, la référence est faite à la situation linguistique caractérisée par la co présence de plusieurs variétés linguistiques  sur un même espace ou territoire, quels que soient les statuts de ces variétés.

C’est le cas de la langue française en contact avec plusieurs langues (l’arabe, l’amazighe, les langues africaines, etc.)

En fait, la langue française fait face à une diversité linguistique et culturelle grandissante dans la majeure partie des pays francophones. Cette diversité contribue à un enrichissement mutuel des langues en contact et conduit le plus souvent à une interaction porteuse de créations et d’innovations linguistiques marquées non seulement du sceau de l’inter culturalité mais aussi, de plus en plus, de celui de la fonctionnalité car la  langue française constitue pour une grande partie de pays francophones, le médium privilégié  de transmission des sciences et techniques et elle est le plus souvent en contact avec les langues et cultures locales. Comment se déroulent ces rapports ? Et surtout que produisent-ils ?

Deux types de productions langagières spécialisées se profilent : celles savantes (exclusivement relayées en langue française, en style académique et dispensées dans les filières scientifiques et techniques des universités et des grandes écoles) et celles ordinaires de la vie quotidienne, en usage dans des domaines techniques. En raison des besoins pressants de communication et par référence à un savoir faire acquis depuis l’introduction de ces techniques et un savoir dire relayé par les générations entre locuteurs en situation spécialisée, des technolectes non écrits, produits par le contact inter linguistique et interculturel ont vu le jour depuis quelques décennies. Ils continuent de « fonctionner » actuellement et de se propager malgré les efforts d’alphabétisation fournis par les différents pays concernés ; comme par exemple, au Maghreb. Mieux, même les lettrés utilisent ces technolectes pour communiquer en situation spécialisée. Les domaines où émergent ces technolectes sont essentiellement techniques et les lieux où ils se développent sont divers : comme par exemple, un garage de mécanique auto, une auto-école, un hôpital, un champ agricole, un cyber café Internet, etc. Dans ces lieux, les communications se font oralement et les technolectes utilisés sont souvent issus de contacts entre les variétés linguistiques locales et la langue française. Ils sont le produit d’une inter culturalité où des emprunts conduisent à des modes d’appropriation originaux des techniques, s’appuyant sur des productions langagières imagées et teintées de colorations locales. Ces créations sont le signe d’une « endogénéisation » et d’une appropriation des techniques via les technolectes forgés ad hoc. Ces technolectes ou langages spécialisés spontanés i.e. n’ayant pas subi l’interventionnisme savant des terminologues et instances habilitées à cet effet- comme les académies ou instituts de langues, n’ont pas été suffisamment étudiés et ont souvent été délaissés par les chercheurs.

Plusieurs questions se posent et l’on peut en citer quelques unes :

  • Quel est l’impact du paysage linguistique, en l’occurrence de la langue française et des langues en contact, sur les technolectes (aussi bien dans le cadre du fonctionnement professionnel que dans celui de la transmission des savoirs en situation d’enseignement-apprentissage) ?
  • Quelle est la nature du matériau linguistique mobilisé dans les technolectes ? Les niveaux linguistiques (phonique, morphologique, syntaxique, lexical) sont-ils tous concernés ? Quelle approche retenir pour aborder les corpus dits « spécialisés » ?
  • Les technolectes en milieu plurilingue comportent-ils des productions langagières en une seule langue ?  En plusieurs langues ; par exemple, le français, l’arabe et l’amazighe pour le Maghreb ?  Peut-on ignorer le mélange de langues et les productions métissées qui en découlent comme c’est le cas de la langue française en contact avec d’autres langues ; par exemple, avec l’arabe et l’amazighe au Maghreb ?

 

Axes de la rencontre :

Corpus oral/écrit, domaines et impact des langues mobilisées Recueil  des données, terrains et techniques de collecte Méthodes de description et niveaux linguistiques considérés Variété des usages (ordinaires,  savants, etc.)

 

Comité scientifique :

Ahmed Boukous, IRCAM, Rabat - Maroc ; Pierre Lerat, LDI-Paris XIII - France, Manfred Peters, Univ de Namur - Belgique, John Humbley, Univ Paris-Diderot - France, Josiane Boutet , Univ Sorbonne – Paris III- France, Meftaha Ameur IRCAM, Rabat – Maroc, Philippe Blanchet, Univ Rennes 2 – France, Jean-Michel Eloy, Univ de Picardie -- France, Christophe Rey , Univ de Picardie - France, Marielle Rispail , Univ de St Etienne - France, Raja Bouziri, Institut supérieur des langues de Tunis-Univ de Carthage- Tunisie, Abdelhamid Ibn El Farouk, Univ Hassan II-Mohammedia, Maroc, Abdelouahed Mabrour, FLSH - El Jadida – Maroc, Salah Mejri – Univ Paris 13- France, Ines Sfar –Univ de Sousse – Tunisie, Hafida El Amrani, Univ Ibn Tofail – Kénitra (Maroc), Farid Benramdane, Univ de Mostaganem – Algérie, Nabila Benhouhou, ENS de Bouzaréah – Algérie, Moujahid Houssain, IRCAM, Rabat – Maroc, Malika Bahmad - Univ Ibn Tofail – Kénitra (Maroc), Christophe Roche, Univ de Savoie - France Carla Serhan, Univ de Balamand- Liban, Hadj Miliani , Univ de Mostaganem – Algérie , Francisco Moscoso García , Univ autonoma de Madrid- Espagne, Abderrahim Youssi – Univ Mohammed V – Agdal – Rabat (Maroc),

 

Comité d’organisation

 

Enseignants chercheurs

Taoufik Allah AFKINICH- Abdelkader ABBOU –  Youssef HDOUCH - Aziz AMAR - Abdennour El HADRI –- Brahim El GOUAK - Hanane BENDAHMANE - Malika BAHMAD- Lotfi BENABBOU - Hafida El AMRANI– Leila MESSAOUDI -  Soraya SBIHI – Zohra El BELGHITI – Khnata LAHRICHI – Jamila BELLAMQADDAM – Samir TIYAL – Ali LAMNOUAR

Doctorants et jeunes chercheurs

Youssef-EL HOUDNA – Abdeladim ERRADI.-Bousselhame BIDDI - Mamadou LAM - Youssef ABOUDI – Driss BAIDI - Zakaria MAALMI – Ilham ERRAOUI – Zineb HARROUCHI – Mohamed BOUIBHIRNE - Mehdi HAIDAR – Chada EZZOUIRCHI – Hajar MZIOUD – Yassine SIBENALI -  Aida MZIOUD – Mohamed CHALAFI– Mohamed CHENTOUF– Anouar LOUDINA

 

 

Date butoir d’envoi des propositions de communication : 21 JUIN 2013

 

Adresses de réception des propositions :

lmessaoudi@gmail.com

 

Notification relative aux propositions retenues (après évaluation) : 30 JUILLET 2013

  • Responsable :
    Leila MESSAOUDI
  • Adresse :
    KENITRA - Université Ibn Tofail - Maroc