Questions de société
Les syndicats refusent de siéger à la Capa de Créteil (09/06/10) - courriers de Sud et de la Cgt au recteur W. Marois

Les syndicats refusent de siéger à la Capa de Créteil (09/06/10) - courriers de Sud et de la Cgt au recteur W. Marois

Publié le par Bérenger Boulay

Ouverture manquée de la CAPA de Créteil - communiqué de Sud Education Créteil (9 juin 2010)

Constatant les effets désastreux de la mastérisation (postes prélevés pour affecter les stagiaires, ce qui réduit la mobilité, moins de postes fixes de TZR, etc.), FO, la CGT, le SNES et SUD éducation ont refusé de siéger à la Commission Administrative Paritaire Académique et ont quitté la salle.

Le quorum n'étant plus atteint, les opérations sont suspendues. Les commissions ont été reconvoquées pour l'après-midi même, et se sont tenues, aucun quorum n'étant plus nécessaire.

Ci-dessous:

Ouverture de la formation paritaire mixte académique  - Mouvement intra-académique 2010
 Le mouvement intra 2010 est marqué par la disparition de l'année de formation initiale en alternance, qui conduit à l'affectation des stagiaires sur 18h. Outre une entrée infiniment plus difficile dans le métier pour nos jeunes collègues, cette réforme  a réduit considérablement le nombre de postes offerts au mouvement.
 La perte de ces postes a grippé la machine, ce qui explique par exemple le nombre élevé d'affectations en extension. Nous dénonçons notamment le fait que des collègues aient eu la mauvaise surprise de constater après la fermeture du serveur que les postes qu'ils avaient demandés étaient réservés à des stagiaires. Par conséquent, certains n'ont pu bénéficier des bonifications auxquelles ils avaient droit et qu'ils avaient engagées sur ces voeux.  
 Les TZR en particulier vont être les dindons de la farce, puisque les postes de stagiaires  ont été ponctionnés sur des postes fixes, mais aussi sur des BMP. Le problème se retrouvera donc lors de la phase d'ajustement. Malgré la  politique affichée du rectorat, malgré la qualité du travail effectué par les services de la DPE, il va devenir bien difficile de stabiliser ces collègues.

 Puisque l'administration a fait preuve d'une très grande souplesse concernant le respect des règles qu'elle a elle -même fixées, nous espérons qu'elle sera aussi souple quand des cas délicats se présenteront.
 Nous souhaitons enfin, Monsieur le Recteur, vous interpeller sur quelques questions.
  Nous n'avons pas l'habitude de propager des rumeurs, et il s'agit-là d'un problème qui n'est pas directement lié au mouvement. Mais il a été fait mention sur des listes de diffusion, comme celle de l'APSES ou encore du CVUH, de craintes concernant des pressions, voire des « blocages ?» de carrière qui s'exerceraient sur les collègues qui refuseraient de soumettre à des injonctions pour remplir la fonction de tuteur.  Qu'en est-il?  Faudra-t-il répondre personnellement à des injonctions?  Etes-vous en mesure de rassurer ces collègues  quant à leurs droits et quant à vos intentions? 
 Enfin, l'ouverture de cette CAPA, correspond à des déclarations particulièrement  inquiétantes du ministre.Pouvez-vous d'ores et déjà nous dire si l'affectation de remplaçants au-delà de l'Académie de Créteil est à l'ordre du jour puisqu'une nouvelle fois, il en a été question. 
 De même, des décisions ont-elles déjà été prises pour « mobiliser les gisements d'efficience visant à respecter la contrainte du non remplacement d'un départ sur deux pour la période 2011/2013, sans dégrader les performances globales », pour citer un document ministériel largement diffusé dans la presse?  Par exemple, envisagez-vous, ainsi que cela est préconisé, de relever le seuil des effectifs de classe, afin « d'améliorer » le remplacement?
 Devant l'incapacité ministérielle à prendre en compte les analyses des syndicats, des associations, et des  collègues à titre individuel ou collectif, et à tirer les conséquences de l'extension et de la généralisation du front du refus, SUD éducation, avec le collectif  « Sauvons l'Université » et  la FCPE, a déposé le 2 juin  6 requêtes en annulation au Conseil d'État, assorties de référé suspension, contre certains textes relatifs à la réforme dite « de la mastérisation de la formation des enseignants » : 
 Pour SUD éducation, cette démarche  s'enracine dans la mobilisation des deux dernières années et s'inscrit dans  celles qui devront se poursuivre dès la rentrée.


La CGT éduc'action de Créteil a elle aussi quitté la séance de CAPA sur les affectations.

Lettre ouverte adressée au recteur, William Marois.
Pour mémoire, M. Marois*, recteur à Bordeaux, avait été nommé par Xavier Darcos il y a un an pour animer une commission sur la formation des enseignants  coprésidée par Daniel Filâtre pour la CPU. Après quelques séances, les membres non administratifs de la commission ont quitté cette commission et ont siégé à part quand le MEN a publié, sans consulter la commission, des projets de textes tranchant sur les points sur lesquels elle avait mission de réfléchir.

* http://www.educpros.fr/recherche-de-personnalites/fiche-personnalite/h/13354574fc/personalite/william-marois.html

"Monsieur,
Suite aux incidents en séance lors de la réunion de la CAPA des certifiés du mercredi 9 juin 2010, nous souhaitons être reçus de manière urgente en audience afin d'échanger avec vous de votre conception particulière du paritarisme. Ces incidents font suite à d'autres incidents, à la fois lors des CCP et lors du CTPA.
Mercredi 9 juin 2010, vous présidiez la CAPA des certifiés. Vous n'avez pas souhaité échanger avec les organisations syndicales qui soulevaient de graves problèmes suite à l'affectation des stagiaires sur des supports à temps plein. De fait, certains collègues en mesures de cartes scolaires ou avec une priorité handicap se trouvent désavantagés, ce qui pose de vrais problèmes d'équité. De plus, il vous a été demandé de faciliter les demandes de détachement, en particulier pour les ATER.
Vous avez alors eu, Monsieur le Recteur, des propos particulièrement inquiétants et graves. Vous avez ainsi déclaré que ceux (visant les demandes de détachement) qui « ne veulent pas enseigner chez nous, ceux qui sont malheureux chez nous, ils n'ont qu'à nous quitter. » Vous avez ensuite déclaré : « si je dois passer pour un salaud, ici et dans le Parisien, et bien je passerai pour un salaud et le mouvement se fera comme il doit se faire. » Vous avez enfin déclaré que s'il le fallait vous serez « le recteur de l'inéquité. » La CGT-Educ'action, avec d'autres organisations syndicales, a donc décidé de quitter la séance. Une telle décision de notre part est exceptionnelle et marque la gravité de la situation.
La situation que connaît l'académie de Créteil est inédite et particulièrement grave car dirigée par un Recteur qui assume gérer l'académie en toute « inéquité » en assumant une attitude de « salaud »
Votre attitude, Monsieur le Recteur, n'est pas digne et n'honore pas le Service Public d'Education. Le paritarisme n'est pas une confrontation violente entre d'une part les représentants de l'administration et d'autre pas les représentants des personnels, mais la recherche, par des échanges respectueux, de consensus équitables. Tout cela correspond à d'autres incidents, comme votre agression à l'encontre d'une élue de la CCP des assistants d'éducation lors du CTPA du 26 mai 2010, et même votre attitude méprisante envers les personnels du lycée Chérioux à Vitry.
       Nous avons du mal à comprendre ce qui motive ainsi votre antipathie envers les personnels et leurs représentants. Cela fait maintenant, en moins de 3 semaines, deux fois que les représentants des personnels se retrouvent dans l'obligation de ne pas siéger en commission. C'est une situation que l'académie de Créteil n'avait pas l'habitude de connaître et qui est très grave pour le bon fonctionnement du Service Public d'Education.
Nous vous rappelons ainsi que lors du boycott de la CCP des AED/AVS du 21 mai 2010, les représentants des personnels avaient noté leur sentiment que l'administration rectorale ne prenait pas la commission au sérieux, signe d'un mépris affiché pour les personnels et leurs représentants.
       Les représentants des personnels à la CCP des enseignants, CPE et COP ont noté eux-aussi une attitude particulièrement méprisante, à tel point que certains collègues n'ont pas pu être défendus, alors que c'est leur droit, le DRRH décidant d'avance les arguments «recevables» et ceux qui ne l'étaient pas ! Sans parler des propos moqueurs envers des représentants élus des personnels…
Cette situation, Monsieur le Recteur, ne peut plus durer. Nous souhaitons donc que vous nous receviez au plus vite en audience afin d'éclaircir avec vous cette situation.
       Veuillez croire, Monsieur le Recteur, en notre attachement au Service Public d'Education et à un paritarisme respectueux."

Matthieu BRABANT - Secrétaire  Académique