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Les séries télévisées américaines contemporaines : entre la fiction, les faits et le réel

Les séries télévisées américaines contemporaines : entre la fiction, les faits et le réel

Publié le par Pierre-Louis Fort (Source : Ariane Hudelet, Université Paris Diderot)

Les séries télévisées américaines contemporaines : entre la fiction, les faits et le réel

Colloque international, université Paris-Diderot – 6-7 mai 2011

Depuis le milieu des années 1990, les séries américaines connaissent un nouvel « âge d'or », marqué par des productions de grande qualité, par un engouement international spectaculaire (lié aussi aux nouveaux modes de visionnage – DVD, streaming ou VOD), et par un nouveau respect critique pour la forme elle-même. Ce colloque se propose d'explorer le lien que tissent ces oeuvres entre fiction et réalité. Pourquoi, par exemple, certaines réalités semblent-elles se prêter plus particulièrement à la forme sérielle (le monde médical, policier, ou judiciaire par exemple)? Les communications pourront aussi s'interroger sur l'idéologie qui sous-tend les choix de la fiction : quelle fonction la fiction a-t-elle quand elle prend en charge un certain aspect de la réalité (sociale, politique, économique) à un moment donné ? (comme la représentation de l'administration américaine dans The West Wing [A la Maison Blanche], ou la dénonciation des dysfonctionnements institutionnels dans The Wire [Sur Ecoute]).

Les approches plus esthétiques et formelles pourront se pencher sur les modes et stratégies utilisées par ces fictions pour représenter le réel. En quoi consiste le « réalisme » prétendument affiché par certaines d'entre elles, depuis la représentation en « temps réel » de 24 jusqu'à l'utilisation de la caméra à l'épaule dans Californication, ou encore aux détails corporels très crus de Nip/Tuck ? D'autres oeuvres, au contraire, témoignent d'une ambition de stylisation ou de caricature (Desperate Housewives), et que dire des mondes fantasmés de Battlestar Galactica ou True Blood, ou du rapport à une quelconque « réalité historique » dans des séries comme Deadwood, Mad Men, ou Rome ?

Ce lien entre fiction et réalité pourra aussi nous aider à réfléchir sur la manière dont ces séries s'inscrivent dans la réalité même des spectateurs. Le processus d'identification et d'appropriation semble atteindre des niveaux sans précédents. Les spectateurs poursuivent l'expérience de « leur » série sur internet, par des discussions, des « re-créations » audiovisuelles, ou tout simplement par la consommation de produits dérivés. Les séries influent par la suite sur la manière dont nous appréhendons la réalité qui nous entoure. De tout temps bien sûr, l'individu s'est construit en partie grâce aux fictions auxquelles il était exposé, mais on pourra s'interroger, lors de ce colloque, sur la spécificité de l'impact des séries sur le spectateur, qui y trouve à la fois le pouvoir hypnotique et séducteur du film de cinéma et le plaisir de la complexité narrative et de la durée plus généralement associé au roman littéraire.

Les propositions de communications (de moins de 500 mots) ainsi qu'une brève notice biographique sont à envoyer avant le 1er octobre 2010 à

Ariane Hudelet - ariane.hudelet@univ-paris-diderot.fr ET à

Sophie Vasset - sophie.vasset@univ-paris-diderot.fr

Contemporary American TV Series: Between Fiction, Fact and the Real

International conference, Université Paris-Diderot, May 6-7, 2011

Ever since the middle of the 1990s, the American TV series has known what has been depicted as a new “Golden Age” – a term justified by the excellent quality of numerous productions, by the spectacular, international interest they have aroused (also related with the new viewing modes – DVD, streaming, VOD), and by a new critical respect for the form itself. This conference will be devoted to the link that these works establish between fiction and reality. Why, for instance, do some realities seem more adapted to the serial form (medical, police or judicial work for instance)? This specific angle will also allow participants to analyze the ideology underlying those fictions: what function does serial representation serve when it tackles a specific (social, political, economic) aspect of reality at a specific time? (such as the representation of the American administration in The West Wing, or the denunciation of deficient institutions in The Wire).

Aesthetic approaches can focus on the strategies adopted to represent reality. Some series pretend to be “realistic”, a term that needs debating, for instance when events supposedly occur “in real time” (24), when camerawork tries to mimic documentary style (for example the use of handheld camera in Californication), or when the representation ostentatiously refuses prettification or softening (as with the crude bodily detail in Nip/Tuck). Others, on the contrary, strive to stylize or caricature the real (Desperate Housewives), or choose to represent deliberately fantasized worlds (Battlestar Galactica, True Blood); some also propose a more or less “authentic” representation of worlds that no longer exist, raising the issue of “historical accuracy” (Deadwood, Mad Men or Rome).

This link between fiction and reality can also relate to the way these series get inscribed in the reality of the spectators themselves. The process of identification and appropriation seems to have reached an unprecedented level in the case of the contemporary series. Spectators prolong the experience of “their” series on the internet, discussing them, proposing audiovisual re-creations, or simply consuming by-products. Finally, series shape the way we perceive our reality. Of course, the construction of personal identity has always been linked to the fictional works that an individual was exposed to, but we could focus on the specific impact of the television series on the spectator, who finds in them both the hypnotic seduction of cinema and the pleasure of narrative flow and duration more generally associated to the literary novel.

Proposals (500 words) and a brief biographical presentation should be sent before October 1st, 2010 to both

Ariane Hudelet - ariane.hudelet@univ-paris-diderot.fr AND

Sophie Vasset - sophie.vasset@univ-paris-diderot.fr