Actualité
Appels à contributions
Les (rois) mages

Les (rois) mages

Publié le par Matthieu Vernet (Source : JM Vercruysse)

<!>

<!>

colloque Les (rois) mages

25 et 26 mars 2010

université d'Artois - revue Graphè

Le colloque annuel organisé par la revue Graphè, fidèle à une alternance entre Ancien et Nouveau Testament, seraconsacré en 2010 aux (rois) mages, figure emblématique des récitsde l'enfance dans les évangiles où histoire et théologie s'avèrent intimementliées.

Seul Matthieu rapporte la présence des mages(Luc met en scène l'adoration des bergers) au moment de la Nativité. Mais lapéricope (Mt 2, 1-12) ne les désigne pas comme monarques, n'indique pas leurnombre et ne mentionne pas leur nom. Venus d'Orient et guidés par une étoile,ils viennent honorer « le roi des Juifs qui vient de naître » àBethléem, et lui apportent trois présents : l'or, l'encens et la myrrhe.Au-delà du simple récit proche du conte, le texte révèle un fort antagonismeentre Hérode le Grand et le nouveau-né présenté comme le Messie. Peut-ond'ailleurs lire la scène sans prendre en compte le massacre des saintsInnocents ? Dans un jeu de cache-cache avec le roi, les mages représententles nations païennes et constituent un témoignage décisif dans l'histoire dusalut.

Face à la sobriété du récit et à sa dimensiondramatique, la tradition - relayée par la piété populaire - va s'emparer de cesversets pour amplifier, préciser et compléter les quelques éléments historiqueset géographiques donnés dans le passage matthéen. C'est ainsi que, suivant lessources, le nombre de protagonistes oscille entre deux, trois ou douze, etqu'un quatrième roi, énigmatique, apparaît dans la littérature contemporaine.Le pays d'origine est lui-même objet de questionnement. Chaque mage se verraattribuer une patrie dans la lointaine filiation des fils de Noé et porterabientôt un nom. Les trois présents ont également nourri une riche symbolique.La littérature apocryphe offre à ce sujet de nombreuses variantes dont témoigneLa Légende dorée. Le récit invite à s'interrogersur l'étoile qui guide les mages et sur le thème de l'universalisme quisous-tend la narration et justifie la fête de l'Épiphanie dans le rite latin.Quant à l'itinéraire de retour, il a conduit les mystérieux voyageurs jusqu'auxfrontières de l'Inde avant que leurs reliques ne soient honorées d'abord àMilan puis à Cologne. L'iconographie est tout aussi abondante. La scène del'« adoration des mages » apparaît dès l'époque paléochrétienne dansles catacombes. Dans la fameuse mosaïque de Sant'Apollinare Nuovo à Ravenne,les mages sont vêtus en costume persan et portent le bonnet phrygien. Desprogrammes sculptés des cathédrales aux représentations plus anecdotiques desXVIe et XVIIe  siècles, la scène s'inscrit souventdans les cycles narratifs comme pendant de l'annonce aux bergers.

La visite des mages fait partie de ces épisodesbibliques qui ont copieusement nourri l'imaginaire occidental. Elle a l'allured'une véritable (en)quête où une étoile, un roi jaloux et un oracle prophétiqueconstituent des indices précieux. Dans une démarche intertextuelle etpluridisciplinaire, l'appel à communications porte sur la figure des mages dansles Écritures, sur son évolution au gré des époques, et, toujours en miroir dutexte biblique, sur les relectures littéraires, philosophiques et artistiquesqu'elle a pu susciter au fil des siècles.

Les propositions de communications (titre,court résumé et bref CV) sont à envoyer avant le 31 août 2009 à :« jmarc.vercruysse@univ-artois.fr »