Questions de société

"Les ravages de la LRU : Réflexions à l'occasion du 40e anniversaire de l'Université de Tours", F. Toupin (Blog de de B. Gensane, 02/12/2010)

Publié le par Arnaud Welfringer

Quelques réflexions vibrantes, concrètes, argumentées de Fabienne Toupin, maître de conférences à l'Université de Tours. La LRU telle qu'elle est subie au jour le jour, telle qu'elle impose un quotidien de tensions et prépare des lendemains très sombres. Un hiver glacial pour une génération d'universitaires.

Réflexions à l'occasion du quarantième anniversaire de l'Université François-Rabelais de Tours

Il y aura bientôt deux mois (du 6 au 10 octobre 2010), l'Université François-Rabelais de Tours fêtait les quarante ans de sa fondation. Cet anniversaire, que le Président de l'Université concevait comme "un événement exceptionnel de grande ampleur à fort retentissement", ne fut en fin de compte que ce qu'il promettait d'être, c'est-à-dire décevant sur le plan du contenu culturel, et en tout état de cause très en retrait à ce niveau par rapport aux actions menées dans la cadre de la longue grève de 2009 (laquelle avait vu se dérouler conférences en amphithéâtre ouvertes à tous, cours hors les murs, lectures publiques de La Princesse de Clèves, ...). Moment remarqué – à défaut d'être remarquable – dans ce que le discours de la communication et du marketing appellerait un "événementiel", il fit également grincer bien des dents par les budgets importants qui y furent engagés, au moment même où, exemple parmi une foule d'autres, se mettait en place une "mutualisation" des préparations aux diverses Agrégations avec les universités voisines de Poitiers et Limoges, dans des conditions difficiles pour les étudiants et les enseignants.

Les célébrations du quarantième anniversaire de l'Université François-Rabelais fournissent l'occasion de réfléchir à la situation actuelle de cet établissement, fruit de l'évolution qu'il a connue dans un passé plus ou moins récent, mais accélérée depuis l'application de la loi "Libertés et Responsabilités des Universités". C'est aussi l'occasion de réfléchir au type de lien social, de vivre-ensemble, promu (promis ?) par cette évolution.

Ce qui suit représente le point de vue d'un enseignant-chercheur, en poste à l'Université François-Rabelais depuis 1995, sur cette évolution. Le point de vue se concentrera sur les questions d'enseignement, ce qui par définition n'est guère satisfaisant aux yeux d'un enseignant-chercheur. Il serait ainsi opportun d'examiner dans quelle mesure certaines composantes de l'Université de Tours ne sont pas en train de sacrifier la recherche à un enseignement de type "collège universitaire". Cependant, les questions liées à la recherche ou aux tâches administratives assurées par les enseignants-chercheurs méritent des développements de plein droit, et elles ne seront pas directement abordées ici. Dans la suite du texte, par souci de simplicité, il est fait référence aux enseignants et enseignants-chercheurs par le terme d'enseignants.

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