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Les Paysages intérieurs du surréalisme

Les Paysages intérieurs du surréalisme

Publié le par Hugues Marchal (Source : FRE 2332 / GDR Surréalisme)

Un nouveau thème est proposé pour le séminaire du Centre de recherches sur le surréalisme, à partir de 2002-2003 :

LES PAYSAGES INTÉRIEURS DU SURRÉALISME

" Lire en soi-même et reconnaître des paysages intérieurs ", propose Soupault dans La Révolution surréaliste. Et Crevel, " le mot d'Amiel peut se retourner comme un bonnet de coton : "Paysage, état d'âme ; état d'âme, paysage" ". Ce renversement, qui peut passer pour être au cur du surréalisme, reste néanmoins assez peu exploré. Breton l'affirme : par l'écriture automatique, " on traverse, avec un tressaillement, ce que les occultistes appellent des paysages dangereux ". Mais comment la mobilité extrême de l'automatisme, la déroute répétée de la référence, peuvent-elles se constituer en paysages ? Quel sujet nouveau vient en assurer la cohésion ?

A supposer le passage des " décors mobiles du rêve " (Desnos) à une véritable topographie intérieure du surréalisme qui reste à établir , la question du paysage surréaliste n'en demeure d'ailleurs pas moins problématique. Par quels moyens le paysage écrit se donnera-t-il à lire comme " intérieur " ? Supposera-t-il la mise en scène de l'inconscient ? Quel rapport enfin établir entre ces paysages et ceux rencontrés, dans le monde, par les poètes ? " On finira par s'apercevoir que les paysages surréalistes sont les moins arbitraires ", écrit Breton aux Antilles, tissant de la flore inavouable du surréalisme à la flore tropicale un lien indissoluble. Du " tissu capillaire " dessiné par Le Paysan de Paris ou Les Vases Communicants à cet énigmatique effet de reconnaissance, les rapports entre l'intérieur et l'extérieur semblent pourtant avoir été explorés, bouleversés, selon les modes les plus divers. A l'évidence, le thème de cette année en appelle à la rencontre des études littéraires et esthétiques. Avant même le " modèle intérieur " bretonien, Crevel avait dès 1924 lancé le précepte le plus catégorique : " La question d'art ne se pose plus. Il s'agit de la photographie la plus exacte, la plus précise, la plus objective, d'un paysage intérieur ". De De Chirico, auquel il pensait, à Tanguy qui intitulait indifféremment ses toiles " paysage surréaliste " ou " inscape ", l'ensemble de la peinture surréaliste se voit concernée par la question. Un dialogue entre l'image et l'écrit autour du paysage apparaît ainsi tout à fait souhaitable.

Si vous êtes intéressé par ce thème, veuillez faire parvenir votre proposition avant la mi-septembre 2002 (avec si possible un titre, même provisoire, et un bref résumé) à :

Emmanuel RUBIO
29, bvd de la Villette, 75010 PARIS
tel: 01 40 18 13 51
e-mail: emmanuel.rubio@infonie.net

Nathalie LIMAT-LETELLIER, Emmanuel RUBIO, Maryse VASSEVIERE