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« Repartir des choses vertes » (Les Nouveaux Cahiers Henri Pourrat, n°1)

« Repartir des choses vertes » (Les Nouveaux Cahiers Henri Pourrat, n°1)

Publié le par Emilien Sermier (Source : danièle henky)

« Repartir des choses vertes »

Les Nouveaux Cahiers Henri Pourrat, numéro °1

 

En 1974, Claude Pourrat et Annette Lauras font don à la Ville de Clermont-Ferrand des archives de leur père d’Henri Pourrat (1887-1959) : manuscrits, documentation, correspondances (plus de 18.000 lettres reçues). Ainsi a été créé le Centre Henri Pourrat, rattaché à la Bibliothèque municipale et interuniversitaire de Clermont-Ferrand. Le Centre qui, par ailleurs, fait partie de l'UMR 6563 du CNRS (correspondances des 19e et 20e siècles),
continue de s'enrichir. En 1975 s'y ajoute la majeure partie de la bibliothèque de l'écrivain. Des achats et des dons de manuscrits et d'éditions bibliophiliques complètent régulièrement ce fonds qui intéresse les contes, les arts et traditions populaires de l'Auvergne, ainsi que la littérature française de la première moitié du 20e siècle. Les inventaires en ont été récemment informatisés et sont accessibles sur Internet : bmiu.univ-bpclermont.fr. La correspondance et les manuscrits sont également signalés sur la base de données BN Opaline.

Les Cahiers Henri Pourrat, édités et diffusés par l’association des amis d’Henri Pourrat et soutenus par le Centre Henri Pourrat, viennent proposer en appui une présentation et une étude de l’œuvre de l’écrivain. Cette revue a pour vocation d’être le rendez-vous éditorial annuel de tous les lecteurs et amateurs de son œuvre. Publiée depuis 1981, elle fait aujourd’hui peau neuve. Le premier numéro des Nouveaux Cahiers Henri Pourrat à paraître en 2015 entend en renouveler la formule et en actualiser le contenu. Il s’agit de présenter autour d’une thématique donnée ou d’un sujet défini par le comité de rédaction, des inédits de l’écrivain, des études littéraires comme des témoignages permettant de mieux cerner la personnalité et l’œuvre d’un auteur aux multiples facettes et trop longtemps envisagé essentiellement comme un conteur. Une rubrique sera consacrée aux illustrateurs d’Henri Pourrat et une autre présentera sa bibliographie et ses critiques. Les approches de l’œuvre ne se borneront pas à la seule étude universitaire mais seront diversifiées et permettront donner la parole à tout lecteur éclairé d’un ouvrage de l’auteur afin de tenter de capter la diversité de l’univers de l’écrivain et de sa réception.

 

Dans ce premier numéro, nous évoquerons une entreprise éditoriale peu connue d’Henri Pourrat, celle qui le conduisit à diriger pour un temps bref, la collection « Champs ». Toute l’œuvre qu’Henri Pourrat entreprend dès 1915 n’a de cesse de lutter contre l’oubli du « peuple des campagnes » et des vérités premières qu’il donne à voir et à comprendre. Ces hommes de la terre façonnés par des générations depuis des millénaires possèdent la sagesse naturelle, de la Nature, de leur nature, et, écrit Pourrat, « portent peut-être en eux une conception du monde. Plutôt qu’une conception, une coutume, mais sans cesse reverdie au contact, comme la terre au printemps, quand la lumière se renouvelle. » De la même façon qu’un certain nombre d’écrivains de sa génération, au moment où les sirènes du progrès technique commencent à se faire entendre de plus en plus fort et à séduire des masses de gens qui abandonnent les campagnes pour la ville, Henri Pourrat, rappelle les valeurs pour lui essentielles, ces « vraies richesses » dont Jean Giono, son contemporain, son voisin, se fait aussi le chantre dans les années trente. La Première Guerre mondiale est passée par là et a laissé meurtris les survivants, conscients des forces de destruction d’une civilisation asservie aux progrès techniques et scientifiques et à certains de leurs corollaires : le consumérisme, le profit économique au mépris de la vie humaine.

A la source de chaque ouvrage de l’écrivain, on trouve des enquêtes fouillées, largement documentées qui lui permettent de porter un regard acéré sur la vie auvergnate, tout particulièrement celle de la campagne. On connaît moins peut-être un autre aspect de son travail d’homme de lettres, par lequel il souhaitait faire essaimer ses idées. L’écrivain se vit confier par les éditions aujourd’hui disparues : Horizons de France, dans les années 1929-31, la responsabilité de diriger la collection « Champs ». Entre novembre 1929 et mai 1931 paraissent, à un rythme qui, même aujourd’hui, ne laisse pas de surprendre, cinq romans et trois almanachs. Les ouvrages sont édités dans cet ordre : Fête des vignerons de Charles Ferdinand Ramuz (10 novembre 1929), Monsieur de l’Enramas de Lucien Gachon (20 novembre 1929), Champêtreries et méditations de Francis Jammes (15 janvier 1930), Jean dans le trou à moustiques de Jean Variot (10 mars 1930) et Histoire de Tabusse d’André Chamson (30 août 1930). Parallèlement paraissent, en appui, trois Almanachs : Almanach des champs 1er novembre 1929 - 1er mai 1930, Almanach des champs 1er mai- 1er novembre 1930,  Almanach des champs 1er novembre 1930 - 1er mai 1931. 

Cette entreprise, originale autant qu’ambitieuse à laquelle, en outre, furent associés des « plumes » prestigieuses, et sa réception décevante demandent à être explorées plus avant. Henri Pourrat souhaite faire de cette collection un courant suivi d’idées sur notre temps, sur notre civilisation et ce qu’elle peut demander aux champs, à la paysannerie. Loin de toute visée touristique ou  régionaliste, la collection « Champs » pénétrant plus avant en certains domaines dont la littérature s’est, jusque là, peu souciée, devra surprendre la vie par de nouveaux sentiers.

 

On envisage de réaliser dans les pages de ce Cahier Numéro 1, une étude consacrée à cette collection et plus particulièrement à la génétique des textes et aux objectifs des auteurs ayant participé à cette aventure.

Les enseignants-chercheurs,  chercheurs, doctorants, documentalistes ou amateurs éclairés sont invités :

 

  • dans un premier axe, à présenter les archives des textes suivants en essayant d’analyser les rapports que cette élaboration entretient avec le projet d’Henri Pourrat : Fête des vignerons de Charles Ferdinand Ramuz, Monsieur de l’Enramas de Lucien Gachon, Champêtreries et méditations de Francis Jammes, Jean dans le trou à moustiques de Jean Variot et Histoire de Tabusse d’André Chamson.
  • Un deuxième axe pourrait être consacré à examiner si, dans la suite de leur œuvre, ces écrivains se sont éloignés voire détournés ou non de cet objectif.
  • Enfin, on pourrait se demander si, dans les années trente, une telle entreprise de collection a été isolée ou non, et pourquoi.

Modalités pratiques :

Un abstract de 1000 signes maximum accompagnés du titre de l’article envisagé et d’une courte bio-bibliographie devront être adressés pour le 20 décembre 2014 dernier délai à :

daniele.henky@wanadoo.fr

Ils seront soumis au comité scientifique de lecture qui émettra un avis de publication.

Les textes définitifs (entre 10 et 15 000 signes maximum, espaces compris), devront être remis, au plus tard, le 30 mars 2015.

Coordination / Direction de rédaction :

Danièle Henky,  Maître de conférences HDR en littérature contemporaine, Centre « Configurations littéraires » EA 1337, Université de Strasbourg.