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Les Mémoires et l’instauration des grandes figures historiques

Les Mémoires et l’instauration des grandes figures historiques

Publié le par Emilien Sermier (Source : Fiona McIntosh-Varjabédian)

 

APPEL A COMMUNICATIONS

Les Mémoires et l’instauration des grandes figures historiques

Revue en ligne "Les Grandes figures historiques dans les Lettres et les Arts"

 

De quelle(s) manière(s) et dans quelle(s) mesure(s) les Mémoires instituent-t-ils et ancrent-ils dans les mémoires collectives de grandes figures historiques ? Par « Mémoires », on entendra ici aussi bien les objets créés par les traditions historiographiques et éditoriales que les différentes formes de récits de vie que l’on peut rencontrer. Sans doute convient-il de distinguer typologiquement, pour déplier la question initiale, différents cas de figures.

Si les Mémoires peuvent constituer cette figure lorsque le mémorialiste adopte la position d’un témoin privilégiée de tel ou tel personnage historique en quelque sorte déjà reconnu (comme Commynes pour Louis XI), il convient aussi d’examiner la pente tendancielle où les Mémoires, selon peu ou prou les mêmes procédures, peuvent construire de la sorte, soit rétrospectivement (Chateaubriand ou Napoléon ), soit prospectivement (le cas de César serait de ce point de vue exemplaire) … la figure même du mémorialiste. Il y a également le cas des Mémoires qui attentent à certaines grandeurs ou procèdent à des réévaluations plus ou moins inattendues (ainsi chez Saint-Simon, c’est Louis XIII le grand roi, et pas du tout Louis XIV), ou bien encore celui où les Mémoires se servent de grands figures, soit historiques (comme modèles ou repoussoirs), soit de mémorialistes, quand il n’y a pas confusion entre les deux… Ainsi, pour se limiter à ces deux exemples, ce sont les Mémoires et autres formes de récit de vie qui vont largement constituer Augustin ou Rousseau en héros de leurs propres gestes particulières.

On pourra donc aussi se demander où se situent, dans cette perspective, les Mémoires d’artistes, d’écrivains ou d’intellectuels ? Des religieux et des religieuses ?

De même, au-delà des intentions sont-ce les circonstances historiques, ou les Mémoires, qui vont jouer ce rôle de constitution des grandes figures ? Les Mémoires du fils de Racine sont certes hagiographiques, mais ont-ils construit en quoi que ce soit la grandeur de Racine ? Et en ce cas à quoi peuvent bien servir les Mémoire? Sont-ils une image en gloire, ou une pièce de plus dans un débat polémique ?

Y-a-t-il une actualité, voire un avenir, pour de telles pratiques  (cf le rôle des livres d’entretiens, ou des longs entretiens donnés à une émission de radio ou de télévision, ou dans la presse écrite, ou bien encore les blogs) ? Le story telling a-t-il quelque chose à nous apprendre sur ces pratiques ? Les études de genre ?

On ne se proposera donc aucune limite temporelle, spatiale, linguistique ou méthodologique. Contacter frederic.briot@univ-lille3.fr (date de soumission des articles 30/04/2014).