A l'Université Saint-Denis Paris 8
Séminaire "Savoirs à l'oeuvre"
de l'Ecole Doctorale "Pratiques et théories du sens"
Mardi 25 mai, à partir de 9h30
salle B 106
"Les Limites de la critique"
(coordination : Bruno Clément et Laurent Zimmermann)
9h30/ Bruno Clément et Laurent Zimmermann ( Université Paris VIII) :
Présentation
9h45-10h30/ Christian Doumet (Université Paris VIII) :
Une critique musicale est-elle possible ?
On s'interrogera sur les conditions et les limites de la critique en musique. Le discours, en ce que précisément il manque à la musique, sera mieux apte à dire sa plénitude et sa continuité. Mais quelle sorte de discours ? C'est à une critique fictionnelle qu'on en appellera finalement. Hypothèse théorique qu'on tentera d'étayer d'un ou deux exemples, d'une ou deux tentatives de critique en acte , appliquées à une oeuvre ou à un fragment d'oeuvre musicale.
10h45-11h30 / Marielle Macé (CNRS) :
L'Ecriture le dispute à l'analyse : histoire d'un lieu commun du genre critique
Il s'agira de faire l'histoire d'un topos critique du XXe siècle, celui de l'écriture de la critique, le succès du genre de l'essai en constituant sans doute l'incarnation la plus visible. Ce thème nous est familier dans sa version statutaire ou revendicatrice, chez les critiques-écrivains des années 1950-60 (Barthes, Blanchot, mais aussi Sartre) pour qui la pratique de l'essai apparaît comme une limite haute de la critique ; mais on peut (et c'est ce que je ferai) remonter en amont, vers Proust, Larbaud, Valéry ou Benda, et observer que l'apparition du thème de l'écriture critique a d'abord permis d'exprimer un problème de méthode : avant de constituer un argument de valeur, le thème de l'écriture critique s'est en effet posé comme question épistémologique, constituant une ligne de partage polémique entre le discours littéraire et les discours de savoir (ceux des sciences humaines naissantes dans le premier tiers du siècle).
11h45-13h / Patrick Vauday (Collège International de Philosophie) :
De la critique d'art à l'art critique
Toute critique tend au discernement et ainsi enveloppe un jugement sur son objet, ne serait-ce qu'en le choisissant. S'il n'en va pas autrement dans le domaine des arts plastiques, le geste critique s'y double d'un paradoxe, celui de faire parler des oeuvres qui, pour la plupart, sont muettes. Réputée genre littéraire, portée au plus haut par Diderot et Baudelaire, la critique d'art relève moins de la connaissance que d'une interprétation hantée par le silence des oeuvres et autorisée par les lacunes de l'histoire de l'art et de la théorie esthétique. On se demandera ce qu'enseigne l'écriture des oeuvres quant au rapport des images et des mots ( dépendance, indépendance, entre-tissage ? ), et on fera un petit parcours des différents régimes de la critique depuis le 18ème siècle jusqu'à l'apparition contemporaine d'un art critique.