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Appels à contributions

"Les humanités environnementales à l’époque de la post-vérité" (Revue The Goose)

Publié le par Arnaud Welfringer (Source : Julien Defraeye)

The Goose: A Journal of Arts, Environment, and Culture in Canada
Appel à contributions

“Les humanités environnementales à l’époque de la post-vérité »

Date limite de soumission : 31 mai 2017

http://scholars.wlu.ca/thegoose/

Nous vivons, tout du moins semblerait-il, à l’ère des réalités alternatives. Alors que le climat environnemental s’emballe, le climat politique vacille lui entre faits et inventions. Le néologisme « post-vérité », mot de l’année 2016 selon le dictionnaire Oxford, saisit l’effroyable déformation de la vérité qui est devenue la force fondatrice du discours public—un phénomène qui menace la durabilité des démocraties autant que celle des écosystèmes. Les répercussions sociopolitiques traversent le globe de manière complexe, tout comme les phénomènes climatiques.

L’élan absurde de la politique post-vérité poserait deux types de menace énergétique. Le démenti systématique des faits complique la transition du pétrole vers des alternatives énergétiques propres, prolongeant de ce fait les ravages de l’extraction et de la combustion des énergies fossiles—une crise que l’émergence des humanités énergétiques nous invite à penser de manière critique. Parallèlement, le rejet du factuel épuise l’énergie de des imaginaires académique, artistique et social, si essentiels à tout effort commun en matière d’écologie.

Ne nous laissons pas abattre.

Un des rôles premiers des artistes, chercheurs, activistes, chacun à leur manière, est de révéler la vérité—de mettre la réalité en lumière pour qu’on ne puisse plus la nier. Le climat politique post-vérité souligne l’urgence de cette réflexion. Il est de notre ressort de contrer le climato-scepticisme, et ce sur la scène publique. La priorité des actants d’une écologie durable devrait être d’atteindre un public plus large, à travers un discours sur la réalité même de ces problématiques.

Cette responsabilité de révéler la vérité implique également celle d’une ouverture vers l’espoir. Comme Rebecca Solnit l’écrit dans Hope in the Dark, « wars will break out, the planet will heat up, species will die out, but how many, how hot, and what survives depends on whether we act. The future is dark, with a darkness as much of the womb as the grave » (42). Faire face à la sombre réalité écologique des changements climatiques est tout autant compromise sans espoir que dans le déni.

Comment les humanités environnementales peuvent-elles alors instiguer l’espoir à l’époque de la post-vérité ? Quel(s) rôle(s) jouent la poésie, l’art, l’écocritique, les études culturelles, la théorie critique et l’intellectualisme, à l’ère de Trump, du Brexit, et des controverses sur le réchauffement climatique ? Dans le but de concevoir un présent fertile plus que stérile, nous invitons les contributions d’une longueur de 1000 mots pour notre numéro d’août 2017. Les contributions peuvent prendre la forme de courts essais, de créations, d’étude de cas, ou de formes hybrides ou multimédias.

Les thèmes, problématiques, et perspectives potentiels incluent :

  • Le rôle des humanités environnementales comme politique, résistance, provocation, protestation, et/ou refus
  • La possibilité/impossibilité d’un avenir écologique durable
  • Les interventions environnementales artistiques, littéraires, poétiques, et musicales
  • L’éducation post-secondaire et la politique
  • L’amour et la haine à l’époque de la post-vérité
  • Science, communication et persuasion en écologie
  • Technologie, vérité et climato-scepticisme  
  • Esthétique(s) et vision(s) de l’environnement
  • Risques et responsabilités de l’intellectualisme publique

Pour plus de renseignements sur les humanités environnementales à l’époque de la post-vérité, n’hésitez pas à consulter l’éditorial de la revue The Goose dans le numéro 15.2 : http://scholars.wlu.ca/thegoose/vol15/iss2/28/

Julien Defraeye, directeur du contenu francophone