Questions de société
Les étudiants se révoltent dans toute l'Europe contre la marchandisation du savoir (màj 27/11/10)

Les étudiants se révoltent dans toute l'Europe contre la marchandisation du savoir (màj 27/11/10)

Publié le par Bérenger Boulay

MÀJ: sur SLR, lire Europe : l'automne 2010 est venteux (M. à Jour)

Sur Fabula: Italie: la réforme de l'université approuvée au Parlement, le mouvement de contestation s'amplifie (01/12/10)

Troisième journée de manifestations étudiantes en Grande Bretagne le 30 novembre 2010 (revue de presse)

[ Global Wave of Action for Education ]


Plus bas sur cette page: revue de presse sur les manifestations du 24 novembre en Italie contre réforme de l'université proposée par la ministre de l'Education Mariastella Gelmini et en Grande Bretagne contre la hausse des frais d'inscription dans les universités. Et le même jour: grève de la fonction publique en Irlande et grève générale au Portugal.

Lire aussi: Saving Public Universities", revue de presse sur la situation en Grande Bretagne et aux États-Unis.

La Fédération SUD Etudiant se déclare solidaire de la lutte des étudiant-e-s britanniques, de même que l'AG des étudiants du Havre du 15 novembre 2010: motion de soutien aux étudiants britanniques. On peut également signer une pétition de soutien: In Global Solidarity with Students and Faculty Protesting Cuts in the UK - Pétition

Ukraine, Allemagne (manifestations à Hildesheim, Marburg, Regensburg...), Autriche (les étudiants manifestent ici et ), Grande Bretagne, Macédoine, Suisse, Grèce (la réforme des universités suscite le rejet de l'ensemble de la communauté académique), Bulgarie, Italie (la réforme Gelmini - voir ici et - a entraîné d'importantes manifestations et le blocage des enseignements), Irlande (vidéo ici), etc. La Vague Globale d'Action pour l'Éducation déferle sur les universités européennes en cet automne 2010. Un peu partout dans le monde, des milliers d'étudiants ont défilé contre la marchandisation de l'enseignement le 17 novembre, journée Internationale des Étudiants (qui avait cristallisé l'an dernier les mouvements universitaires nationaux).

De nouvelles manifestations sont prévues dans les jours prochains à Rome mais aussi à Paris, Berlin ou encore Vienne:

REVUE DE PRESSE:

Les étudiants britanniques se révoltent contre des études hors de prix - Mathieu Magnaudeix, Mediapart, 27 novembre 2010

Du haut de la tour de Pise, les étudiants italiens s'opposent à la réforme de l'université - Le Monde, 25 novembre 2010

25 novembre – Londres : nouvelle manifestation d'étudiants - Le Monde, 24 novembre 2010

Italie/réforme des universités: échauffourées lors de manifestations (AFP / 24 novembre 2010)

Des échauffourées ont marqué mercredi [24 novembre 2010] les nouvelles manifestations contre la réforme des universités proposée par le gouvernement de Silvio Berlusconi, notamment quand des étudiants ont essayé d'envahir le Sénat.

Un groupe de protestataires a réussi à franchir les barrières de sécurité entourant Palazzo Madama, siège du Sénat, mais ils ont été repoussés par les forces de l'ordre. Des manifestants ont lancé des oeufs et des fumigènes vers l'entrée de la chambre haute, aux cris de "Démissions, démissions".

Les étudiants ont aussi tenté de forcer un cordon de sécurité lors d'un sit-in devant le Chambre des députés, où se déroulait l'examen de la réforme de l'université proposée par la ministre de l'Education Mariastella Gelmini et qui doit être votée jeudi. "Non aux coupes", "Rendez-nous notre avenir", demandaient les banderoles.

Le 17 novembre, des manifestations avaient déjà rassemblé des dizaines de milliers d'étudiants dans les grandes villes italiennes (Rome, Milan, Florence, Palerme...).

Mercredi, d'autres rassemblement se sont déroulés dans le reste du pays : à Turin (nord), Pérouse (centre) et Salerne (sud), des chercheurs ont occupé les toits de leurs universités, tandis qu'une flash-mob a réuni plusieurs étudiants autour du rectorat de l'université de Florence.

A Pise (centre), un millier d'étudiants ont bloqué cinq ponts sur l'Arno, paralysant le trafic dans le centre-ville, tandis qu'à Sienne (centre) une centaine d'étudiants ont occupé les rails de la gare. A Palerme, 16 facultés sont occupées par les étudiants.

Manifestations tendues à Rome contre la réforme des universités LEMONDE.FR avec AFP | 24.11.10

http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/11/24/manifestations-tendues-a-rome-contre-la-reforme-des-universites_1444584_3214.html#xtor=AL-32280184

A Rome, des échauffourées ont marqué de nouvelles manifestations contre la réforme des universités voulue par le gouvernement Berlusconi. Un groupe de protestataires a notamment tenté d'envahir le Sénat, réussissant à franchir les barrières de sécurité entourant le Palazzo Madama (siège de la chambre haute), avant d'être repoussés par les forces de l'ordre au terme de nombreux accrochages. Les étudiants ont ensuite essayé de forcer un cordon de sécurité lors d'un sit-in devant la chambre des députés, où se déroulait l'examen de la réforme de l'université proposée par la ministre de l'éducation, Mariastella Gelmini.

Les manifestants ont lancé des oeufs et des fumigènes vers l'entrée de la chambre haute, aux cris de "Démissions, démissions !" Des violences qualifiées d'"inacceptables" par le président de la chambre des députés, Gianfranco Fini. Un autre rassemblement d'étudiants, dans le centre de Rome, s'est terminé par des affrontements avec la police, d'où plusieurs contestataires sont ressortis légèrement blessés. Selon le quotidien La Repubblica, plusieurs d'entre eux se sont également retrouvés devant le Palazzo Grazioli, la résidence de Silvio Berlusconi, l'appelant à quitter son poste.

"Non aux coupes", "Rendez-nous notre avenir", affichaient les banderoles des étudiants, alors que le texte doit être voté jeudi. La réforme de l'université prévoit notamment la fusion des établissements les plus petits, l'entrée dans les conseils d'administration d'experts externes au monde académique, et réduit le mandat des recteurs. Ses détracteurs estiment qu'elle vise surtout à faire des économies, par exemple via le non-renouvellement des contrats à durée déterminée de dizaines de milliers de chercheurs.

Mercredi 17 novembre, des dizaines de milliers d'étudiants avaient déjà défilé contre ce projet de loi, au milieu d'une centaine de cortèges répartis dans tous le pays. Confronté à la crise économique, le gouvernement italien a déjà adopté plusieurs lois en deux années de mandat, qui doivent couper 9 milliards d'euros de budget et supprimer 130 000 emplois dans l'éducation nationale, sur la période quinquennale 2009-2013.

Grande-Bretagne: des heurts lors de manifestations d'étudiants (ats / 24 novembre)

Des milliers d'étudiants sont descendus dans les rues de plusieurs villes britanniques mercredi pour manifester contre la hausse des droits d'inscription dans les universités. Quelques heurts ont éclaté à Londres, théâtre de violences lors d'une première mobilisation, le 10 novembre.

Des manifestants à Londres s'en sont pris à un camion de police, dont ils ont détruit le pare-brise à coups de barres, selon des images transmises en direct par les chaînes britanniques d'information en continu.

La police, qui a mis en place des cordons dans le quartier de Whitehall, où se trouvent les principaux ministères dans le centre de la capitale, a affronté des étudiants qui lançaient des projectiles et tentaient de percer les barrages.

Doublement des taxes

A Londres, des milliers d'étudiants et d'élèves du secondaire ont quitté leurs établissements vers 11H00 pour converger en vue d'une marche de protestation dans le centre-ville. Des actions étaient en cours dans d'autres villes étudiantes d'Angleterre, notamment Sheffield, Manchester, Leeds, Cambridge, Plymouth et Bristol.

Le gouvernement a prévu d'augmenter fortement les frais d'inscription des universités anglaises en les portant de 3290 livres (environ 5200 francs) par an à 6000 livres, et dans "des circonstances exceptionnelles" à 9000 livres.

Les "Lib-Dems" critiqués

Lors de la précédente journée d'action, les forces de l'ordre en sous-effectif avaient été débordées par des manifestants, qui avaient envahi le siège du parti conservateur à Londres. Les manifestants devaient cette fois-ci viser les bureaux du parti libéral-démocrate, allié aux conservateurs au gouvernement. Ils avaient aussi prévu des sit-in et des occupations d'université.

Les libéraux-démocrates et leur leader, le vice-premier ministre Nick Clegg, sont devenus la cible de la colère des étudiants sur la hausse des droits d'inscription aux universités. Ils sont accusés d'avoir renié leur promesse électorale de combattre toute augmentation.

Manifestations en Grande-Bretagne: 13 blessés, 15 arrestations à Londres (20mn - 24/11/10)

http://www.20minutes.fr/article/628157/monde-manifestations-grande-bretagne-13-blesses-15-arrestations-londres

Les étudiants britanniques sont de nouveau descendus dans les rues ce mercredi, pour manifester contre la hausse des frais de scolarité universitaires. 

Des milliers de personnes ont manifesté, dès 11 heures (midi, heure de Paris) ce mercredi à Londres et dans toutes les grandes villes du pays. Des collégiens et lycéens se sont joints à cette journée d'action. Et, si les différents cortèges ont défilé dans le calme, la situation a commencé à dégénérer vers 13 heures, heure locale, rapporte le Guardian.

Deux agents de police blessés

Ainsi, dans le centre de Londres, alors que des milliers d'étudiants étaient contenus par la police, des manifestants sont montés sur un fourgon de police, en ont détruit le pare-brise, et l'ont tagué, selon les images transmises par les chaînes d'information en continu. Des pancartes en feu ont aussi été jetées vers les agents de police.

Au total, onze personnes ont été blessées dans la capitale, trois ayant été hospitalisées pour des blessures mineures, selon le London Ambulance Service cité par le Guardian. La police métropolitaine a en outre indiqué au quotidien britannique que deux agents avaient été blessés dans la capitale, l'un deux avec un bras cassé, l'autre ayant perdu conscience. Le porte-parole a ajouté que quinze personnes avaient été arrêtées pour vol et atteinte à l'ordre public durant la manifestation.

Des échauffourées à Bristol

Ce mercredi soir, la situation était toujours tendue, avec des milliers de manifestants bloqués dans le centre de Londres par des cordons de police.

Des échauffourées entre manifestants et policiers ont également éclaté à Bristol, après que des manifestants ont forcé un cordon de sécurité visant à éloigner le cortège du centre-ville.

Regardez la vidéo tournée à Londres ce mercredi par le Guardian.

Des milliers d'étudiants manifestent à Londres 24/11/10 - [Vidéos sur le site du Figaro]

http://www.lefigaro.fr/international/2010/11/24/01003-20101124ARTFIG00669-des-milliers-d-etudiants-manifestent-a-londres.php

Les organisateurs avaient présenté leur projet de manifestation à Londres comme «un carnaval de résistance» contre le projet d'augmentation des frais d'inscription à l'université. Le «carnaval» s'est rapidement transformé en face-à-face parfois violents avec la police devant les bâtiments des ministères à Whitehall.

Contrairement à la première manifestation du 10 novembre qui avait rassemblé 50.000 étudiants dans les rues de la capitale et s'était terminée par des violentes attaques contre le siège du Parti conservateur , les manifestants étaient cette fois moins nombreux, et ils ont agi de manière dispersée dans l'ensemble du pays. Des milliers d'étudiants ont arrêté les cours et se sont rassemblés dans les grandes villes universitaires comme Bristol, Cambridge, Liverpool et Manchester. Des universités ont été occupées à Birmingham et Plymouth.

À Londres, les manifestants avaient l'intention de porter au siège du Parti libéral-démocrate une lettre destinée au vice-premier ministre Nick Clegg, très critiqué pour avoir renoncé à sa promesse d'abolir les frais d'inscription universitaires. Mais la police métropolitaine, blâmée il y a quinze jours pour son manque de préparation lors des violences, était cette fois présente en force pour éviter les débordements et avait totalement barricadé les abords du parlement et du siège des libdems.

Décidés à en découdre 

Si une bonne partie des 2000 à 3000 étudiants qui se sont rassemblés à Trafalgar Square à midi avant de marcher vers Westminster étaient des étudiants, le cortège était emmené par quelques centaines d'anarchistes et de militants d'extrême gauche, clairement décidés à utiliser la force pour faire passer leur message.

Dès qu'ils se sont retrouvés bloqués par la police au bout de Whitehall, au coin de la place du Parlement dominée par la tour de Big Ben, les premiers accrochages ont commencé. Un petit groupe, le visage masqué par des foulards et des capuches, a pris d'assaut une camionnette de police, laissée vide au milieu de la rue, brisant le pare-brise et les vitres à coup de barre et recouvrant la carrosserie de graffitis.

Comme lors des manifestations dans la City durant le G20 en 2009, les policiers, très visibles avec leurs gilets jaunes fluorescents et leurs casques antiémeute, ont rapidement encerclé les manifestants afin de les empêcher de se disperser et de provoquer d'éventuels troubles à d'autres endroits. Lors du face-à-face qui s'ensuivit pendant tout l'après-midi et jusque dans la soirée, plusieurs accrochages violents ont éclaté. Deux policiers ont été blessés - l'un d'entre eux a eu le bras cassé - et une dizaine de jeunes ont été arrêtés par les forces de l'ordre. Le ministre de l'Éducation, Michael Gove, a déclaré à la BBC qu'il maintenait le projet de réforme des frais universitaires, regrettant que «des extrémistes anarchistes et des membres du Parti socialiste des travailleurs tentent de détourner le mouvement étudiant pour semer le ­chaos.» Nick Clegg a, lui, «regretté énormément» d'avoir trahi une de ses promesses, mais a confié qu'il avait appris à ne pas s'émouvoir outre mesure face aux manifestations étudiantes.