Tracts, affiches, prospectus, étiquettes, tickets… les éphémères (ephemera en anglais, Flügschriften en allemand, ou encore « vieux papiers » pour les collectionneurs français) font si bien partie de nos vies que nous les oublions sitôt après usage. Et pourtant, ces « minor transient documents of everyday life » (M. Rickards) ont beaucoup à nous apprendre. Lancé avec le soutien de la Fondation des Sciences du Patrimoine (LabEx Patrima), le programme de recherche PatrimEph (2014-2016) s’intéresse à la patrimonialisation des éphémères, ces archives du quotidien destinées à la péremption et au rebut, mais que le dépôt légal ou l’action de collectionneurs et de conservateurs font entrer dans des fonds qui transmettent aux chercheurs et aux publics ces témoignages d’une histoire culturelle restant encore en grande partie à écrire. Dans un premier temps, le projet PatrimEph a tenté de baliser le champ et l’usage des éphémères en France et en Europe, à travers des journées d’étude dont les actes viennent de rejoindre le catalogue des Colloques en ligne de Fabula. PatrimEph entre en 2016 dans une phase thématique avec l’organisation les 12 et 13 février prochains d’un colloque sur les liens entre « Les éphémères et l’événement », aux Archives nationales. Dans quelle mesure les éphémères nous permettent-ils de mettre en rapport une histoire de l’événement et une histoire du quotidien ?