Questions de société
Les élèves et enseignants de l'ENS-Ulm enterrent la recherche et l'enseignement supérieur (18/02/09)

Les élèves et enseignants de l'ENS-Ulm enterrent la recherche et l'enseignement supérieur (18/02/09)

Publié le par Frédérique Fleck

Journée d'action à l'ENS-Ulm mercredi 18 février 2009

Ecole Normale Supérieure, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris

11h: Cérémonie d'enterrement de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
dans la cour aux Ernest.

Tenue de deuil exigée, arrivée entre 10h30 et 10h45 au plus tard. La presse est conviée.

14h - 17h: Cours alternatifs.
Interventions de Nadeije Laneyrie-Dagen ("Désire, désirs"), Frédérique
Fleck ("Des baisers !"), Nathalie Koble ("Tristan et Iseult contemporains,
désir et savoir") et Françoise Zamour ("L'enfant sauvage, humanisme et
savoir").


17h: Table ronde autour de la notion d'autonomie.

Toutes les informations sur les actions à l'ENS -Ulm se trouvent sur le site Normale Sup' en lutte.

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Reportage vidéo de France 3.

Retransmission radiophonique de Europe 1.

Les étudiants de l'ENS enterrent symboliquement la recherche et l'enseignement supérieur

par Karine Perret (dépêche AFP)

Cercueil, fleurs, marche funèbre de Chopin: une soixantaine d'étudiantsde l'Ecole normale supérieure ont symboliquement enterré mercredi àParis l'enseignement supérieur et la recherche, pour marquer leuropposition aux réformes gouvernementales dans l'enseignement.

Dans la cour de la prestigieuse école de larue d'Ulm, près du Panthéon (Ve arr.), les "proches" sont réunis: surdes bancs, des femmes, voilées de noir, paquets de mouchoirs à la main,miment des sanglots; les autres, costumes sombres, feignent de serecueillir, debout, tête baissée.

Au total, une soixantained'élèves, accompagnés de quelques professeurs, assistent, dans un jourmorne et gris, à la procession accompagnant l'arrivée du cercueil,symbolisant la sort funeste réservé selon eux à la recherche.

"Hier,à l'heure où blanchit la montagne Sainte-Geneviève, elle est partie"(la recherche), lance, dans un discours d'adieu, un étudiant, parodiantle poème de Victor Hugo dédié à sa fille défunte Léopoldine ("Demain,dès l'aube").

L'assemblée pleure une "victime des décrets et dela LRU", ajoute-t-il, faisant référence d'une part au décretcontroversé sur le statut des enseignants-chercheurs, l'un des sujetsdu conflit actuel mené par les universitaires, et d'autre part la loisur l'autonomie des universités de la ministre Valérie Pécresse.

"O rage, ô désespoir, ô Pécresse ennemie !", renchérit une étudiante, parodiant cette fois Pierre Corneille.

A la fin de l'homélie, le cercueil est déposé dans le bassin au milieu de la cour. Une femme jette un bouquet de fleurs. Rideau.

Prendalors la parole Morgan Labar, étudiant de première année en Histoire del'art: "voilà ce qui arrivera si on ne se mobilise pas maintenant". Ilinvite l'assemblée à une "lutte collective" pour que vivent"l'enseignement supérieur et la recherche".

"Pécresse, démission", "Retrait !", "De quoi ? De la LRU !", entonne alors la foule.

Venueles encourager, Houda Ayoub, professeur de langue et littératurearabes, se demande "à quelle sauce vont être mangés" ses élèves, citantdeux réformes - statut des enseignants-chercheurs, réforme de laformation des enseignants- qui l'"inquiètent".

Cette dernière,notamment, "répond à des soucis économiques mais néglige l'aspectscientifique et pédagogique", estime-t-elle alors que l'enseignement etla recherche sont un débouché traditionnel des normaliens.

  • Adresse :
    Ecole Normale Supérieure, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris