Actualité
Appels à contributions
Les écrits des mémorialistes dans leurs Mémoires : reprises, empreintes, analogies

Les écrits des mémorialistes dans leurs Mémoires : reprises, empreintes, analogies

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Myriam Tsimbidy )

Les écrits des mémorialistes dans leurs Mémoires : reprises, empreintes, analogies

Colloque international organisé par le CÉRÉdI (Université de Rouen)

  les 16 et 17 mai 2013

Date limite : 15 septembre 2012

Bien des mémorialistes ont écrit et même publié d’autres ouvrages comme des recueils de correspondance (Arnauld d’Andilly) ou de poèmes (cardinal de Bernis), des fictions satiriques (Bussy, Mlle de Montpensier), des journaux (Arnauld d’Andilly), des romans (marquis d’Argens) ou même des livres d’histoire (Agrippa d’Aubigné)… Ces textes, oubliés par la critique ou toujours examinés à part, méritent d’être étudiés au travers du prisme des Mémoires. Dans quelle mesure viennent-ils nourrir l’écriture mémorielle et réciproquement ? En repérant les différentes réappropriations d’un « texte déjà écrit », les variations autour de mêmes scénarios ou les transpositions de pratique d’écriture, l’on pourra mettre en lumière des phénomènes de reprises, d’empreintes et d’analogies.

L’on pense, pour cela, repérer la place occupée par ces écrits « externes » dans la trame du récit, afin de caractériser les modalités de leur présence. Celle-ci peut être envahissante ou rare, exhibée ou discrète voire invisible. Une enquête sur les jeux d’insertion   pourrait mettre en lumière des pratiques et des manières de transcrire le passé dont les effets joueraient sur le rythme de la narration, mais aussi sur son sens. On pourra ainsi étudier le rôle de ces textes réutilisés dans la constitution et l’organisation des données référentielles ?   Sont-ils une trace d’Histoire, une trace de l’histoire d’une vie ?   

Les pratiques d’intégration faisant des écrits externes aux Mémoires un matériau poétique, une approche générique pourrait examiner la fabrication de quelques séquences mémorielles, ce qui mettrait en lumière le travail de réécriture et son enjeu. 

  En comparant avec leurs mémoires l’Histoire Universelle et la correspondance d’Agrippa d’Aubigné  mais encore les lettres de Gourville, du marquis de Forbin …, l’on examinera les accentuations, les atténuations, les décalages comme autant d’indices révélateurs de l’écriture ou de la réécriture de soi.

La nature des écrits externes mentionnés ou cités dans le récit mémoriel mérite également une enquête. Quand les mémorialistes se réfèrent à leurs écrits, s’agit-il de textes factuels ou fictionnels ? Les écrits factuels sont-ils désignés explicitement, tandis que l’influence des écrits fictionnels resterait masquée ?  On pourra se demander en quoi  la citation d’un texte publié à part ou se trouvant dans des papiers personnels sert de preuve et de témoignage, participe à construire l’ethos du narrateur,  entretient ou pas une complicité avec le lecteur. Lorsque le mémorialiste parle de ses oeuvres ou de ses textes quel portrait fait-il de lui-même en tant qu’auteur ? Le regard sur soi est-il différent selon les textes revendiqués ?

Il est encore possible d’interroger le statut des textes fictionnels en se demandant en quoi ils influencent l’écriture des portraits, des anecdotes, voire la composition même des Mémoires, ou inversement en quoi les Mémoires construisent un étoilement de motifs qui viennent se greffer dans la matière romanesque. L’Histoire Amoureuse des Gaules de Bussy, l’Histoire de Jeanne Lambert d’Herbigny, marquise de Fouquerolles de Mlle de Montpensier, les oeuvres du marquis d’Argens offrent ainsi l’occasion d’examiner le jeu des interactions entre l’écriture mémorielle et la fiction, entre le roman, le récit autobiographique et les Mémoires.

Toutes ces nouvelles entrées veulent éclairer des processus d’écriture,  découvrir des sources ou des influences inédites, interroger des phénomènes d’intégration, de réappropriation du « déjà-écrit », de convergences et d’influences souterraines afin de voir si l’on peut cerner des processus de transposition propres à l’écriture des mémorialistes.  

 

Les propositions de communication sont à envoyer à myriam.tsimbidy-rochu@univ-rouen.fr

 

Calendrier :

 Envoi des propositions maximum 600 mots avec une brève présentation bibliographique pour le 15 septembre 2012

Sélection des propositions par le comité scientifique pour le 30 octobre.

 

 

Comité scientifique :

Frédéric Charbonneau, Université McGill

Jean Garapon, Université de Nantes

Nadine Kuperty-Tsur, Université de Tel Aviv

Marie-Paule Pilorge, Université de Tours

 

Responsable : Myriam Tsimbidy (CÉRÉdI, Université de Rouen)