Revue
Nouvelle parution
 Les Cahiers Max Jacob n°8 :

Les Cahiers Max Jacob n°8 : "Max Jacob personnage de romans"

Les Cahiers Max Jacob n°8: Max Jacob personnage de romans.

Les Amis de Max Jacob

Presses Universitaires de Pau

Communiqué:

De 1917 à 1935, sept romans à clés ont paru en figurant Max Jacob en personnage de roman.Guillaume Apollinaire, Francis Carco, Pierre Reverdy, André Salmon,Louis Aragon, Philippe Soupault et Maurice Sachs ont ainsi contribué àrendre romanesque la vie de cet auteur, tantôt en la présentant sousdes aspects peu flatteurs, tantôt sous des descriptions plusadmiratives.

Face à cet ensemble de récits, il s'agit dans un premiertemps de mener des enquêtes inédites sur la fonction de la figurejacobienne dans l'univers romanesque et de la resituer par rapport auxdivers enjeux biographiques. Pourquoi Jacob apparaît-il sous lesmasques vicieux et destructeurs d'un « M. Crabe » chez Carco ou d'un «César Blum » chez Sachs, alors que le « Septime Febur » de Salmon ou le« Jean Chipre » d'Aragon possèdent des qualités de bonté et depersévérance, notamment en opposition à Picasso ? Après ceséclaircissements monographiques par des spécialistes des différentsauteurs, le dossier en vient à une synthèse sur les figurations de MaxJacob, les fondements paradoxaux d'une « vie légendaire » et lesspécificités d'un genre littéraire qui transforme les personnages enporteurs de valeurs morales et esthétiques.

Présentation du numéro (site de la revue):

Les Cahiers Max Jacob n°8 présentent cette année un dossier concernant la question de Max Jacob comme personnage de roman :, ce qui n'a jamais été évoqué globalement par la critiquejacobienne. Le poète a en effet été une source de plusieurs romans àclefs sans que ces liens n'aient jamais été étudiés quant à leursignification littéraire. Ces apparitions n'étonneront sans doute pasle lecteur car Max Jacob, depuis son plus jeune âge, « av[ait] déjà legoût du roman [et ] romançait [sa] vie ». Robert Szigeti disaitaussi avec humour que le poète « était légendaire… de naissance ». MaxJacob n'hésitait pas, en effet, à rajouter quelques traits au récit deson existence : le jeu sur sa date de naissance, ses inventionsfantasques d'aventurier (Max Jacob quartier-maître à Macao ?!)tisseront par exemple des trames romanesques quelquefois reprises pardes biographes complaisants. Se « fabriquer » personnage du roman de savie, ne pas hésiter à s'inspirer largement de son entourage commematière de ses propres romans et ensuite devenir un personnage deroman : le pas était sans doute donné par le modèle lui-même.

Ilest intéressant de dresser la liste de ceux qui, du vivant del'artiste, le propulsèrent sur la scène de la fiction littéraire. Onconstate avec un certain plaisir ( leur notoriété rayonnant de concertavec celle du poète ) que Guillaume Apollinaire, Philippe Soupault,Louis Aragon, Pierre Reverdy, Francis Carco, André Salmon ou MauriceSachs se sont servis de la figure de Max Jacob et, pour certainsd'entre eux, à plusieurs reprises. Jusqu'ici, l'étude de ces récitsservait à isoler tel ou tel point d'histoire littéraire rapporté àl'examen de la biographie de Jacob. Figure de rêve dans les poèmesd'Apollinaire, sage délivrant la voie à suivre chez Aragon, père desubstitution débonnaire chez Salmon, Jacob n'était pas envisagé sous leprisme de son personnage littéraire ou à l'aune des enjeux esthétiquesde l'intrigue du récit lui-même. Le texte dans lequel apparaissait lepoète était doté d'un statut « documentaire » sans que la vraisemblancede sa narration fût vraiment interrogée, la nature du projet littérairede son auteur questionnée ou l'époque relativement courte de cettereprésentation littéraire relevée.