Questions de société
Les bataillons scolaires de la mémoire (Comité de Vigilance face aux usages publics de l'histoire).

Les bataillons scolaires de la mémoire (Comité de Vigilance face aux usages publics de l'histoire).

Publié le par Bérenger Boulay

Manifeste du Comité de Vigilance face aux usages publics de l'histoire :

(adopté le 17 juin 2005)

"En tant que chercheurs et enseignants en histoire, notre rôle principal consiste à élaborer et à transmettre des connaissances rigoureuses sur le passé. Celles-ci résultent d'une analyse critique des sources disponibles, et répondent à des questions qui ont pour but de mieux comprendre les phénomènes historiques et non pas de les juger. Mais les historiens ne vivent pas dans une tour d'ivoire. Depuis le XIXe siècle, le contexte politique et social a joué un rôle essentiel dans le renouvellement de leurs objets d'étude. Les luttes ouvrières, le mouvement féministe, la mobilisation collective contre le racisme, l'antisémitisme et la colonisation, ont incité certains d'entre eux à s'intéresser aux « exclus » de l'histoire officielle, même si la France est restée à la traîne de ces mutations.

Il y a donc un rapport étroit entre la recherche historique et la mémoire collective, mais ces deux façons d'appréhender le passé ne peuvent pas être confondues. S'il est normal que les acteurs de la vie publique soient enclins à puiser dans l'histoire des arguments pour justifier leurs causes ou leurs intérêts, en tant qu'enseignants-chercheurs nous ne pouvons pas admettre l'instrumentalisation du passé. Nous devons nous efforcer de mettre à la disposition de tous les connaissances et les questionnements susceptibles de favoriser une meilleure compréhension de l'histoire, de manière à nourrir l'esprit critique des citoyens, tout en leur fournissant des éléments qui leur permettront d'enrichir leur propre jugement politique, au lieu de parler à leur place."

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Dernier article en ligne :  Les bataillons scolaires de la mémoire:

"Le Comité de Vigilance face aux Usages publics de l'Histoire (CVUH) a déjà largement souligné que, depuis quelques mois, le passé et l'histoire ne sont plus seulement l'objet d'une politique commémorative et d'organisation du souvenir, mais deviennent les instruments privilégiés de contrôle du débat public et de régulation de la vie politique. Nous sommes ainsi face à un pouvoir qui fait de la provocation mémorielle un système de gouvernement."

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