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Appels à contributions
Les archives familiales des écrivains. Des matériaux, un motif, une question

Les archives familiales des écrivains. Des matériaux, un motif, une question

Publié le par Perrine Coudurier (Source : louis hincker)

Les archives familiales des écrivains

Des matériaux, un motif, une question

 Appel à contributions

 

Jeudi 22-Vendredi 23 Mai 2014

 

Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis

Laboratoire CALHISTE (EA 43 43)

 

Comité d’organisation (Calhiste, Université de Valenciennes) : Frédérique Amselle (littérature britannique), Louis Hincker (histoire), Arnaud Huftier (littérature), Marc Lacheny (littérature germanique)

Comité scientifique :

Jean-Baptiste Baronian (Académie royale de Belgique), Philippe Lejeune (Paris 13, Item, UMR 8132), Jacques Le Rider (Histara, EPHE), Eric Leroy du Cardonnoy (Regens, Un. Caen), Judith Lyon-Caen (Grihl, EHESS, UMR 8558), Nathalie Piégay-Gros (Cérilac, Paris 7), Yann Potin (Iiac, EHESS/Cnrs, UMR 8177), Frédéric Regard, (Lire, UMR 5611/Paris 4), Scott Sprenger (Brigham Young University, USA), Dominique Viart (Alithila, Lille 3), Pierre Vilar (Cérilac, Paris 7), Catherine Viollet (Item, Cnrs, UMR 8132).


Argumentaire

Depuis la seconde moitié du XXe siècle plus particulièrement, au cœur de toute écriture archéologique, du roman généalogique et du récit de filiation, l’archive familiale a un statut de trace, de marqueur d’historicité, renvoyant à un héritage mis en scène et interrogé. Preuve ? Témoignage ?  Son exposition explicite, notamment dans le roman, donne à lire une relation mémorielle particulière, entre aveu et secret, ouvrant vers un référent déjà là, déjà vu, déjà lu, une manifestation de la continuité et de la répétition de l’histoire, ou de son inverse : la fuite du temps, la perte irrémédiable, l’irréductible discontinuité.

Des matériaux, un motif, une question, c’est sous ces trois aspects que ce colloque organisé par l’Université de Valenciennes désirerait répondre à la question : qu’appelle-t-on « archives familiales » quand on parle des écrivains ?

En effet, si le rôle du matériau dans la construction du récit est aujourd’hui central dans les études littéraires, on ne s’est sans doute pas encore assez penché sur la spécificité des archives familiales des écrivains : la matérialité des fonds, l’historique de leur conservation et de leur transmission, le travail auquel se livre l’auteur quand il les mobilise. Apparemment à l’état brut, parfois peu lisibles même, les archives familiales avant toute insertion dans un texte, avant toute réinvention littéraire, risquent d’être laissées de côté, considérées comme trop anecdotiques. C’est qu’elles commandent pour les comprendre des savoir-faire qui appartiennent sans doute au généticien ou plus spécifiquement à l’historien, prompt de son côté à souligner leur valeur documentaire, moins soucieux peut-être des modalités de leur réappropriation par les écrivains.

Alors que depuis quelques années les numéros de revues consacrés à la relation entre histoire et littérature se multiplient, le colloque pourrait être une parfaite occasion de débattre sur ce qui est encore trop laissé en demi-teinte : les rapports effectifs, fantasmés, et potentiels entre études littéraires et études historiques, tant les archives familiales des écrivains se prêtent par nature à la confrontation/collaboration transdisciplinaire.

« Archives familiales » ? Voudra-t-on dire archives que les écrivains ont effectivement eu en main, celles qui leur ont été effectivement transmises ou qu’ils ont eux-mêmes découvertes quand ils se sont faits enquêteurs ? Se contentera-t-on uniquement de celles intégrées dans les œuvres, mais quid inversement de celles sciemment laissées de côté ? Ne serait-il pas aussi possible de retrouver une archive familiale que les écrivains ne connaissaient pas, mais alors quel statut lui accorder ? Ne pourrait-on ici envisager une archive absente, manquante, qui vienne travailler l’œuvre à l’insu de l’auteur ? N’est-ce pas alors accepter d’appréhender toute l’ampleur de la question en passant des archives au pluriel comme productions culturelles et institutionnelles, à l’archive au singulier comme catégorie de la connaissance et de l’entendement ?

On pourra s’interroger sur la part transmise par le milieu social et culturel dont l’écrivain est issu. Part intégrée, part travaillée, reconnue dans le système d’appréciation que l’écrivain aurait reçu en héritage, ou part non maîtrisée, part qui lui échappe car refoulée mais qui fait retour et innerve une partie de son œuvre dont il n’a pas conscience, l’une comme l’autre aiguillon de sa motivation à écrire, de son désir ou de son mal être…

C’est autour de l’ensemble de ces questions que le colloque s’organisera. Il réunira et comparera des études de cas sans aucune exclusive de frontières, nationales, géographiques, et esthétiques. Ni le roman, ni la littérature de l’aire culturelle occidentale ne sont forcément les seuls concernés. Ni même la seule littérature contemporaine, c’est pourquoi les organisateurs de ce projet désirent ouvrir largement la perspective temporelle du sujet du XVIIIe au XXIe siècles.

Modalités

Les propositions de contribution (2000-5000 signes), accompagnées d’une courte bio-bibliographie de 5 à 6 lignes, sont à adresser avant le 1er septembre 2013 à Louis Hincker, secrétaire du colloque : louis.hincker@free.fr