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Les apories de l'Art total. Artiste, société, temporalités

Les apories de l'Art total. Artiste, société, temporalités

Publié le par Bérenger Boulay (Source : INHA)

Colloque international 

Les apories de l'Art total, artiste, société, temporalités  

Paris, Columbia Global Centers, Reid Hall 

INHA Galerie Colbert,  2 rue Vivienne 75002 Paris

 

La dichotomie qui caractérise la recherche en histoire de l’art dans son ensemble entre ceux qui
privilégient le « capital » idéologique de l’art et ceux qui explorent son potentiel formel n’a pas
laissé indemne l’art total. Bien sûr, les deux approches peuvent se retrouver dans la généalogie
esthétique de la question – le romantisme et le symbolisme notamment - ou, parfois, son
apanage philosophique. Aucune de deux ne néglige non plus cette pierre angulaire qu’a été le
Gesamtkunstwerk wagnérien. Sans vouloir trouver le « juste milieu » entre ces deux approches,
ce colloque a plutôt l’ambition de les mettre en tension, pour montrer leurs équivalences ou,
au contraire, les insuffi sances mutuelles. Poser la question des « temporalités » de l’art total
répond, en quelque sorte, à cette ambition.
La conjonction des arts est loin de se limiter, bien sûr, à la modernité et traverse toutes les
époques historiques et, probablement, les aires géographiques. Pour autant, la formulation
du projet de sa « restauration » coïncide bel et bien avec l’acte de naissance de l’art total et
survient, en tant que tel, à l’ère moderne : concevoir et réaliser un Art qui puisse réunir les arts
; un Art qui sache réunir les hommes. Le projet d’un art total serait donc, dès l’origine, fondé
sur un manque, un défaut, une aporie. Issue des idéaux des Lumières, forgée dans le creuset
du romantisme allemand, l’idée d’art total, revendiquée, refusée, occultée, voire refoulée, vit
au coeur de l’inconscient esthétique de la modernité. Si Wagner lui donne son nom en 1849
(Gesamtkunstwerk), l’idée apparaît autour de 1800 et survit à la création de Bayreuth. L’union
des arts et les collaboration artistiques ne suffi sent toutefois pas à qualifi er l’art total. L’idéologie
qui le sous-tend, celle d’une unité esthétique de l’art, d’une unité ontologique et politique
de l’homme et de la communauté, celle, enfi n, d’une histoire dotée de sens, méritent d’être
interrogées dans leurs tensions et leurs apories.
Notre colloque voudrait s’articuler autour de quelques moments clés de la modernité, du
romantisme et du saint-simonisme à l’art contemporain, en passant par les avant-gardes.