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Les Ancêtres et l'Histoire dans le roman du XIXe siècle

Les Ancêtres et l'Histoire dans le roman du XIXe siècle

Publié le par Florian Pennanech (Source : CELIS - Université Blaise Pascal)

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Les Ancêtres etl'Histoire dans le roman du XIXe siècle.

Pour unescénarisation familiale des conflits historiques.

(CELIS :Centre de recherches sur les Littératures et la Sociopoétique. Equipe« Révolutions et Romantismes »). 4-5-6 novembre 2009, MSH deClermont-Ferrand.

 

Ce colloque, qui prend place dans un ensemble de travaux consacrés auconcept d'« intergénération » au sein du CELIS, a pour objectifd'étudier l'articulation de cette notion avec les mutations historiques, tellesqu'elles se traduisent dans le domaine de la fiction. Le roman du XIXe siècle(et plus largement la forme narrative – contes et nouvelles) est particulièrementpropice à une telle réflexion, puisqu'il est souvent centré sur les rapportsqu'entretient l'individu avec la société et plus spécialement, la famille etses représentants.

Les relations familiales telles qu'elles figurent dans le roman du XIXesiècle se doublent en effet d'une relation à l'Histoire, le plus fréquemmentsous forme de clivage : « La Révolution, en brisant les corpsconstitués et les vieilles solidarités verticales de l'Ancien Régime, aaccouché d'une société atomisée en individus solitaires, dont le destin n'estplus programmé par leurs appartenances à des groupes (la famille, la paroisse,les corps de métier […] », constate Claude Millet (Le Romantisme, 2007). Cette séparation a pour origine la mutationfondamentale qu'a produite la Révolution française. Claudie Bernard choisitd'ouvrir son ouvrage, Penser la famille au XIXe siècle (1789-1870) (2007), sur le rappel de cette rupturefondatrice : « Le 14 juillet 1789, la  prise de la Bastille,posée comme l'acte inaugural du dix-neuvième siècle, sonne le glas de l'AncienRégime politique, et, en contrepoint, celui de l'Ancien Régime familial. Eneffet, emblème de l'arbitraire monarchique, la Bastille évoquait égalementl'arbitraire paternel, puisque y étaient enfermés, sur simple lettre de cachet,un certain nombre de fils rebelles. En se ruant sur la vieille forteresse, laRévolution assaille non seulement la puissance du Roi-père, mais celle duPère-roi, l'une et l'autre fondées en droit divin, c'est-à-dire enDieu-le-Père. »

Qu'en est-il donc de ces personnages qu'évoque Mona Ozouf (Les Aveuxdu roman, 2001), « êtres sanshéritage, qui ne procèdent que d'eux-mêmes », lorsqu'ils se confrontent dans lasphère privée, à ce qui reste de la famille ?

La figure du père, mais aussi celle de la mère, ou plus lointainement desancêtres, introduit dans bien des cas un hiatus aggravant les éventuellesincompréhensions ou dissensions inhérentes à la famille et aux changements degénération. La notion d' « héritage » devient alors d'autantplus problématique que les événements historiques pèsent sur la transmission,sous toutes ses formes : aux enjeux financiers et fonciers qui relèvent dudomaine juridique s'ajoutent des convictions idéologiques ou encoreaxiologiques, qui sont fonction de celles des aïeux et du temps. Ons'intéressera à cette histoire familiale (voire à ce roman familial) quiredouble et parfois récuse l'histoire du siècle, sans oublier les figuresparentales de substitution, réelles ou fantasmées.

Si les bouleversements produits par la Révolution française servent deparadigme en l'espèce, on envisagera les divers types de fracture quiréactivent, nuancent ou modifient les relations interfamiliales tout au long dusiècle. La réflexion de même peut s'étendre aux littératures européennes, pourpeu qu'elles scénarisent semblable rupture et semblables conflits. On seconcentrera dans tous les cas sur ces « aveux du roman » (Mona Ozouf)qui rendent possible une intrusion dans la cellule familiale, miroir deconcentration des bouleversements sociaux. 

 

Comitéd'organisation : Pascale Auraix-Jonchière, Marie-Cécile Levet, CélineBricault.

Comitéscientifique : Pascale Auraix-Jonchière, Céline Bricault, Eric Francalanza(Bordeaux III), Marie-Cécile Levet, Daniel Madelénat, France Marchal-Ninosque(Université de Franche-Comté). 

 

Les propositionsde communication devront parvenir à

pascale.auraix.jonchiere@neuf.fr

avant le 30mars 2009. Elles comprendront un résuméd'une dizaine de lignes. Toute proposition doit être accompagnée d'une brèvefiche de présentation : adresse postale et électronique, université derattachement.

Le comitéscientifique se réunira courant mai 2009.