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Lecture sociale, politique et idéologique des séries télévisées

Lecture sociale, politique et idéologique des séries télévisées

Publié le par Camille Esmein (Source : Séverine Barthes)

Les Rencontres Universitaires des Séries Télévisées
Edition 2005
« Lecture sociale, politique et idéologique des séries télévisées »



Lorsque l'on interroge les représentations mentales les plus répandues concernant les séries télévisées anglo-saxonnes, on obtient généralement deux grands ensembles de réponses : pour certains, la série télévisée est une pure forme de divertissement ; pour d'autres, elle sert des intérêts supérieurs, elle propage à travers le monde l'idéal de l'american way of life. Dans un cas comme dans l'autre, l'exagération est de mise et la réalité est beaucoup plus complexe.
S'il est indéniable que les séries proposent, comme la quasi-totalité des oeuvres de fiction, une lecture sociale et politique de la réalité, ce n'en est pas forcément le but premier : lorsque Balzac écrit Illusions perdues, il peint certes le monde de l'édition et du journalisme de façon acide, il dénonce certains travers de son époque, s'interroge sur les mutations économiques et technologiques. Mais, s'il ne faisait que cela, qui le lirait aujourd'hui, en dehors des historiens ? Ce qui guide son oeuvre, c'est avant tout un projet esthétique et, plus prosaïquement, une nécessité économique. Pourquoi en serait-il autrement avec les fictions télévisées ? Pourquoi dénier aux séries anglo-saxonnes l'art de lier commentaire d'ordre idéologique et divertissement des téléspectateurs ?
David Buxton, dans De « Bonanza » à « Miami Vice ». Formes et idéologie dans les séries télévisées, affirme : « ce qui donne du plaisir, ce n'est pas ce qui est en sus du projet idéologique, mais bien celui-ci même, figuré sous une forme divertissante. C'est cela, et rien d'autre, qui sous-tend les mécanismes d'indentification avec les protagonistes ». Il met ainsi au coeur même de la série télévisée l'alliance d'une visée idéologique et le plaisir ressenti par le téléspectateur.
En évitant ainsi les excès d'interprétation, nous souhaitons proposer une réflexion sur la lecture sociale, politique et idéologique des séries télévisées. Par souci de cohérence et d'unité, nous nous restreindrons aux séries anglo-saxonnes. Quelle vision sociale et politique de leurs pays ces séries, tout en utilisant toutes les ressources de l'entertainment, nous transmettent-elles ? La série télévisée ne peut-elle pas parfois devenir une sorte de laboratoire, d'utopie, tout comme la ville de Thomas More permettait au lecteur, à son époque, de s'interroger sur la société dans laquelle il vivait ? Ne peut-elle pas, dans d'autres cas, être un commentaire de l'actualité, que ce soit pour la critiquer ou au contraire assurer la validité de certains choix opérés par les hommes politiques ou la société ? Enfin, ne peut-elle pas devenir « série engagée » ?
Telles sont les pistes de réflexion que nous proposons. Les propositions de communication, accompagnées d'un rapide curriculum vitae, devront parvenir par courrier électronique à Séverine Barthes (severine.barthes@voila.fr) ou à David Buxton (drbuxton@yahoo.com) avant le 15 juin 2005.
La seconde édition des Rencontres Universitaires des Séries Télévisées se tiendra le dernier week-end d'août 2005 à Paris, sous l'égide de David Buxton.