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Le verset moderne

Le verset moderne

Publié le par René Audet (Source : Revue Études littéraires)

APPEL DE PROPOSITIONS

« Le Verset moderne »
Dossier pour la revue Études littéraires
Sous la direction de Nelson Charest


Aujourd’hui encore peu étudié, le verset révèle une censure, sinon un inconnu des études littéraires. Pourtant le verset a touché une bonne partie des poètes du XXe siècle, de Saint-Pol Roux à Ségalen, de Saint-John Perse à des Forêts. La liberté apparente de son schéma cache des récurrences, dans les thèmes, dans le souffle et le rythme, dans la structure et le projet. En outre, plus d’un cas indécis à la frontière du verset pourraient permettre par la différence de mieux le définir : ainsi de quelques poèmes en prose de Rimbaud, des vers longs d’Aragon, ou de nombreux poèmes en vers libres qui dépassent la mesure des 12 syllabes, comme certains poèmes de Breton, d’Apollinaire ou de Char. Selon les traités rhétoriques, qui ont encore du mal à fixer une définition uniforme du verset, trois marques permettent de le reconnaître, qui serviront à définir les trois axes de notre recherche : le verset est distinct du vers, il est long, il est irrégulier.

Distinct du vers : depuis la « Crise de vers » annoncée par Mallarmé en 1886, le vers français a cherché à renouveler ses formes mais toujours parmi ces innovations demeure le sceau du vers, d’une écriture qui continue à sculpter le blanc et à pratiquer le retour à la ligne. Outre la prose, qui sert de repoussoir au vers, seul le verset participe pleinement de la poésie sans pour autant s’énoncer comme un vers. Voilà le premier axe de notre recherche, cette distinction entre vers et verset.

Long : certes, le verset doit être long, mais peut aussi être court, sinon très court, ce qui invite à considérer la macrostructure du poème. En effet, le verset paraît devoir s’inscrire dans le long poème, touchant ainsi plus aisément à des thématiques religieuses ou spirituelles, comme à celles du voyage de fondation ou de l’interrogation philosophique ; en un mot, le verset devient pendant la modernité, un véhicule privilégié de l’épique.

Irrégulier : non-compté, non-rimé, le verset offre à l’énonciation une liberté que ne préfigure pas l’austérité des thématiques. Cherchant un autre rythme, pratiquant « l’impair » que commandait Verlaine, poussant le souffle jusqu’à sa limite, le verset tente par plusieurs moyens de toucher une parole primitive.

Nous acceptons les articles traitant de l’une ou l’autre de ces questions à partir du corpus de la poésie moderne, française, francophone ou étrangère. Les articles seront remis le 1er septembre 2006. Veuillez soumettre auparavant une proposition d’article d’environ une page et une notice bio-bibliographique avant le 15 mai 2006 à l’adresse : nelsoncharest@hotmail.com.