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Le temps et le prix de la pensée

Le temps et le prix de la pensée

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Une tribune parue il y a peu dans Le Temps se demandait ce qui arrive « quand la course au ranking académique mène au suicide », quand le cahier des charges impose au professeur d’université de trouver toujours plus de financements et publier à tout va ? Les rouages universitaires s’enraient ; le système dysfonctionne. La publication et l’accès à la connaissance se monnaient. Des voix célèbres se sont unies pour rappeler dans les pages du Monde que la diffusion des savoirs financés par des fonds publics doit être libre. Un blog souligne avec véhémence que les données de la science sont un bien commun. La rédaction de la revue de linguistique Lingua a le courage de démissionner à l’unisson pour lutter contre les marges excessives qu’applique une poignée d’éditeurs scientifiques. L’équipe éditoriale repartira de zéro : une nouvelle revue, Glossa, paraîtra en open access. La course aux publications entraîne de son côté des dérives mises en évidence dans « Le plagiat sans fard. Recette d’une singulière imposture », paru dans l’Atelier de théorie littéraire de Fabula. Oscillant entre quête de visibilité et impératifs économiques (tant pour les chercheurs que les institutions), le système se referme sur lui-même en une boucle qui s’autoalimente. On prendra peut-être le temps de méditer quelques lignes de M. Charles citées par Chr. Noille en ouverture d’un article du 14e numéro de Fabula-LhT et chercher des chemins de traverse ? (Illustr. : Harod Lloyd dans Safety Last !, 1923, VF : Monte là-dessus !).