Université Paris IV Sorbonne
CIRCE – Centre interdisciplinaire de recherches centre-européennes
CRECOB – Centre de recherches sur l'Europe centrale, orientale et balkanique
Colloque international
Le tourisme mémoriel en Europe centrale et orientale :
Retour sur les lieux du désastre
Vendredi 4 et Samedi 5 juin 2010-05-29
Dans le cadre du programme de recherche du CIRCE
« Les mémoires des violences du XXe siècle »
Programme
Vendredi 4 juin 2010
Au Centre Universitaire Malesherbes, 108 Bd Malesherbes, 75017 Paris,
amphi 120, Bat B, 1er étage
9h30-12h30 : matin
Olivia Spiridon (IDGL Tübingen) : « The return travel of Rumanian-German authors to places before their exile »
Anja Peleikis (Martin-Luther-Universität, Halle, Allemagne): “Reworking Nostalgic and Traumatic Memories: German Roots Tourists on the Curonian Spit in Lithuania »
Ruth Leiserowitz (DHI – Institut historique allemand de Varsovie): “Between unexpected contacts and sudden memories: Memorial tourism to the former East Prussia”
Krzysztof Gladkowski (Université d'Olsztyn, Pologne): “Tourism of German Protestants returning to Upper Silesia”
Pause déjeuner
14h30-17h30: après midi
Galia Valtchinova (Académie des Sciences de Bulgarie, Sofia) : « ‘Voir les villages de nos parents' : Mémoires de réfugiés entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie »
Romanita Constantinescu (Université de Heidelberg et Bucarest, Roumanie): « Retours sur l'île d'Ada Kaleh au triplex confinium du Danube (Serbie/ Banat/ Hongrie) »
Delphine Bechtel (Paris IV et CIRCE) : « Le développement du tourisme dans les confins polono-ukrainiens »
Margit Feischmidt (Université de Pécs, Hongrie) : « Return to lost places and symbolic reconstruction of lost territories: Hungarian memorial tourism and everyday nationalism in Transylvania »
Centre Universitaire Malesherbes, 108 Bd Malesherbes, 75017 Paris
Métro : Malesherbes (ligne 3)
Samedi 5 juin 2010
À l'Institut Culturel Roumain, 1 rue de l'Exposition, 75007 Paris
9h30-12h30 : matin
Xavier Galmiche (Paris IV et CIRCE) : « La toponymie du souvenir dans les guides touristiques sur les Sudètes »
Anne-Marie Losonczy (EHESS et IRIS) : « ‘Se souvenir de la patrie' ; Tourisme identitaire et tourisme mémoriel dans la région frontalière de Transcarpathie (Ukraine) »
Joanna Teklik (Université de Poznan, Pologne) : « Le retour des Polonais sur les lieux de Katyn »
Elisabeth Anstett-Gessat (CNRS, IRIS, Paris) : « Usages politiques du tourisme de guerre : l'exemple de Khatyn en Biélorussie »
Pause déjeuner
14h30-16h30 : après-midi
François Xavier Nérard (Université de Dijon) : « Les pèlerins des cimetières de Saint Petersbourg »
Luba Jurgenson (Paris IV et CIRCE): « Sites touristiques et mémoires plurielles à Ekaterinbourg »
Gueorgui Chepelev : « La guerre comme tourisme dans les mémoires et les photographies des soldats allemands sur le front de l'Est »
Institut Culturel roumain à Paris, 1 rue de l'Exposition, 75007
Métro : Latour Maubourg, Ecole Militaire
Le tourisme mémoriel en Europe centrale et orientale
Le 20e siècle a été surnommé le « Siècle des réfugiés » pour évoquer l'ampleur des déplacements et des migrations forcées de populations survenus au cours des guerres et des recompositions du paysage européen. Le régime nazi avait pour projet l'annihilation des Juifs et des Tsiganes et une purification ethnique et territoriale à l'échelle européenne voire eurasienne, tandis que le régime stalinien a pratiqué des déportations de populations à grande échelle, dans des buts répressifs, mais aussi pour redessiner la distribution ethnique de l'Europe qui se trouvait sous son influence.
Après 1989, avec la chute du communisme et l'ouverture des frontières, est apparu un tourisme du retour sur les lieux perdus de l'enfance (Heimat-Tourismus), mais aussi un tourisme sur les lieux du désastre et des violences commises envers les populations par ou dans le sillage des régimes totalitaires.
Ce tourisme élégiaque, parfois nommé aussi « tourisme noir » (dark tourism), se dirige d'une part vers les lieux de la destruction (Auschwitz, Treblinka) ou de la répression (des prisons, des camps d'internement), mais aussi vers les villes ou les localités où ces persécutions ont eu lieu et où l'histoire familiale s'est cassée. Les « touristes du souvenir » cherchent les traces non pas d'une enfance heureuse, mais au contraire, d'une brisure, d'un traumatisme, d'une mémoire qui hante leur présent et qu'ils cherchent à exorciser. Ils cherchent à reconstituer une partie d'une histoire familiale ou individuelle inconnue ou perdue, parfois sur plusieurs générations. La quête de cette mémoire meurtrie est devenue un élément constitutif de l'identité de beaucoup de gens en Europe centrale et orientale après 1989.
Responsables du colloque : Delphine Bechtel et Luba Jurgenson
Le colloque a bénéficié du soutien des institutions suivantes :
Ecole doctorale IV « Civilisations, Cultures, Littératures, Sociétés »
Conseil Scientifique de l'Université Paris IV Sorbonne
Programme ACCES du MEN
UFR d'Etudes germaniques, UFR d'Etudes slaves
DAAD – Office Allemand d'Echanges Universitaires
Institut Culturel Roumain à Paris
Le colloque est organisé par le
CIRCE – Centre interdisciplinaire de recherches centre-européennes
au sein du CRECOB – Centre de Recherches sur l'Europe centrale, orientale et balkanique
Université Paris IV-Sorbonne
108, Bd. Malesherbes
75017 PARIS
site internet : www.circe.paris-sorbonne.fr