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Le Surnom : Journées d'Etudes Doctorales

Le Surnom : Journées d'Etudes Doctorales

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Alexandra-Flora Pifarré)

Journée d'Etudes Doctorales

LE SURNOM
Les 11 et 12 avril 2006

APPEL A COMMUNICATION


Le surnom est un attribut que l'on donne mais aussi que l'on reçoit. Il y a la loi et la juridiction liées à l'acte de nommer, mais aussi un usage, une pratique. C'est le cas du pseudonyme et du surnom. « Le surnom est une appellation que l'entourage donne à une personne, d'une manière constante et publique : il n'est pas choisi par l'intéressé, mais lui est imposé par son milieu. » Selon le Trésor de la Langue française, le surnom est un « nom formé, par addition au prénom ou au nom d'une personne d'un terme, mettant en relief le plus souvent une particularité physique, une qualité morale ou une action d'éclat (Philippe Le Hardi, Napoléon le Petit) » ou encore une « appellation familière ou pittoresque que l'on substitue au véritable nom d'une personne », tels que Nana ou Folcoche.
Dès l'époque romaine, l'identité du citoyen comprenait, en plus du nom et du prénom, un surnom : le cognomen. Plus tard, les Gaulois, qui prirent des noms romains, gardèrent leur nom gaulois comme surnom. La christianisation et les invasions germaniques bouleversèrent les modes de désignation. En effet, ne gardant plus que les noms de baptême, une trop grande fréquence d'homonymes contraint les autorités à adopter des surnoms, d'abord germaniques, puis français dès le XIe siècle. Au XIIIe siècle, ces surnoms, qu'ils aient été choisis en fonction d'un caractère moral, physique ou géographique, tendent à devenir héréditaires. C'est ainsi que le nom de famille fut créé et stabilisé dès le XVe siècle. L'usage d'accoler ou de substituer des surnoms aux noms patronymiques perdura jusqu'à l'époque révolutionnaire et la loi du 6 fructidor an II (23 août 1794) qui défend d'ajouter un surnom à son nom, sauf s'il permet de différencier deux personnes d'une même famille. Avec la loi du 11 germinal an XI (14 avril 1803) et l'instruction du 21 septembre 1955, le surnom peut alors être notifié dans les actes d'états civils, si une confusion entre deux personnes est possible. Le surnom, à l'origine donc des noms de familles, a toujours existé et a toujours été utilisé.

Le surnom se situe donc à un carrefour : entre reconnaissance ou méconnaissance, rejet ou acceptation. Recevoir un surnom, c'est être identifié à et par un groupe. Mais c'est aussi mettre une distance par rapport à l'identité première à laquelle renvoie le nom. On ne choisit pas son propre surnom. On peut aussi l'accepter ou le rejeter.
De plus, l'usage du surnom est largement répandu : l'Histoire, la Littérature, mais aussi la vie courante. Que représente ou signifie alors le surnom, par rapport au nom ? Comment et pourquoi finit-il parfois par se substituer à lui ? Comment cette attribution, ou substitution peut-elle être vécue par un individu ?
Ces problématiques pourront s'envisager aussi bien dans les domaines de la Psychologie, la Littérature, la Linguistique ou de l'Histoire.

Les propositions (titre + résumé d'une dizaine de lignes), accompagnées d'un court CV (nom, Université, statut) devront être renvoyés avant le 7 mars 2006 à Sandrine Rutigliano : Sandrine.Rutigliano@gmail.com et Alexandra-Flora Pifarré : apifa@univ-savoie.fr